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vendredi 24 octobre 2014

Stress tests banquaires

 Epreuve de vérité ou jeu truqué?
                                                        Les crash tests pratiqués sur les voitures permettent en principe d'analyser la non déformation relative de l'habitacle des véhicules en cas de choc simulé, jusqu'à une
certaine limite. Pour la sécurité théorique des passagers éventuels.
     Les analystes bancaires ont repris ce concept, par métaphore, pour mesurer la capacité de résistance des banques aux coups durs éventuels:
     Les « stress tests » doivent mesurer la capacité de résistance des banques lors de différents scénarios économiques (récession, montée du chômage, chute des prix immobiliers, ralentissement de l’inflation). Ils doivent permettre de déterminer si les fonds propres et donc la solvabilité des banques sont suffisants. Ils sont conjugués à une revue de la qualité des actifs (AQR) des établissements. Si elles échouent aux tests, les banques auront quinze jours pour présenter un plan de recapitalisation, qu’elles devront mettre en place durant les mois suivants...
       Ce projet est parfaitement théorique et peut paraïtre surréaliste, car les grands groupes, habitués à la tricherie et au maquillage depuis longtemps, ont le plus souvent une comptabilité hautement opaque, une face cachée peu détectable ( shadow banking notamment) et les actifs réputés sains peuvent être en réalité tout à fait pourris. On assiste même à un retour des junk bonds dans la finance européenne.   Voir les analyses de Naulot, ancien banquier, notamment, dénonçant l'opacité. (*)

     On a eu bien des surprises depuis sept ans venant de banques très respectables....que de vertueux arbitres jugeaient tout à fait fiables..Les .Dexia et autres Spiritu Santo ont révélé récemment leurs pratiques criminogènes.
    Les bons résultats claironnés des banques US font sourire, quand on sait que la Fed, qui s'érige en juge, est parfaitement en osmose avec Wall Street et avec Goldman Sachs en particulier...
                De plus, sur la valeur de ces procédures, l'unanimité ne règne pas, loin de là..
Il y aurait, selon certains organismes, des  tensions (euphénisme!) sur 11 banques européennes.
D'autres se veulent sereins. Certains s'alarment, comme Davide Serra, qui pressent des  victimes futures:
        Le directeur du fonds alternatif Algebris, par ailleurs conseiller de l'État britannique sur les questions bancaires... estime qu'il manque 50 milliards d'euros de capital à l'ensemble des banques européennes. Selon lui, l'Allemagne, à la tête du «pire secteur bancaire au monde», ne devrait pas sortir indemne de l'évaluation. Le financier table sur le recalage de trois ou quatre de ses banques régionales, les Landesbanken.
    «Le pays d'où j'attends le plus de mauvaises nouvelles est celui qui est réputé le plus fort, et qui n'a pas été scruté de près», affirme en effet Davide Serra. Il accuse le régulateur allemand, la BaFin, de s'être laissé influencer au fil des années par les pressions politiques. Au-delà du cas allemand, le financier pointe du doigt la faible capitalisation des établissements portugais et grecs.

      Le problème des fonds propres est en effet un problème fondamental pour juger de la fiabilité des grandes banques. L'ivresse bancaire n'est pas terminée, même si elle a perdu en intensité. Les gendarmes sont impuissants.
    Sur ce point, rien n'est réglé
                Un certain Contrarien, qui se veut sans concession sur l'actualité économique, dénonce, non sans une part d'excès et d' humour grinçant, le caractère vain et truqué de ces opérations dites de contrôle:
        "...Les banques ne peuvent pas échouer aux stress tests vu que si elles échouaient, il y aurait une immense panique bancaire généralisée qui nous plongerait tous dans la misère la plus totale. Si l’on pose le problème de cette façon-là, il est évident que « l’examinateur » va y réfléchir à deux fois avant de recaler l’élève. Il va, tout au plus, différer quelque peu la réussite de certains, comme Dexia par exemple qui va encore nous coûter du pognon mes chers amis.
Préparez-donc votre chéquier pour 2015 afin de bien vouloir verser votre écot au sauvetage de la finance. De la bonne finance, bien entendu, comme nous l’explique maintenant notre président..
  ...Le coup de la qualité des actifs c’est complètement bidon. Il s’agit de vérifier que les banques ont bien investi tous leurs fonds propres ou presque dans de bonnes obligations d’États surendettés dont un paquet se dirige tout droit vers la faillite alors posons la question « et que se passe-t-il en cas de faillite d’États si les fonds propres des banques sont investis en dettes d’États et que ces États font défaut ? ». Eh bien là encore, c’est simple… Il se passe que vous l’avez dans le baba. Ha… zut alors ! Mais les stress tests ont-ils étudié une faillite éventuelle d’État ? Eh bien la réponse est dans l’énoncé, lisez bon sang, c’est comme à l’école (c’était ce que me disait mon papa quand je ne pigeais pas un exercice de math et c’est vrai qu’en général, la réponse est dans l’énoncé…). Le scénario stressé, c’est une récession, une baisse de l’immobilier et une inflation qui baisse… super ! Mais point de faillite d’État. Logique. En fait, aucune banque aujourd’hui ne peut survivre à une faillite d’État, d’où d’ailleurs leur fuite en avant dans les obligations d’États en plus des contraintes réglementaires qui les obligent à investir leurs fonds propres là-dedans.
     Si les États tombent, les banques tombent et inversement, vu qu’ils jouent tous depuis des années à « je te tiens tu me tiens par la barbichette »....
Bon, je pense que vous avez compris l’esprit et l’ampleur du problème. Je ne vous en remets pas une couche supplémentaire sur le fait qu’il faille lier cela au fonds de garanties de dépôts et au fait que la BCE, pour le moment, est paralysée par les refus allemands d’utilisation de la planche à billets..."
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-   Banques de la zone euro : pour qui sonnera le glas ?
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(*)   JM Naulot, ancien banquier en colère, se démarque de ses pairs.
           S'exprimant dans la presse comme à la radio, il essaie de faire passer son message.
Expliquant les mécanismes qui ont engendré le cataclysme déclencheur, soulignant le peu qui a été fait malgré les proclamations officielles, laissant intacts les risques de crises nouvelles et plus graves, il insiste sur le fait que le pouvoir s'incline devant les lobbies, qui tiennent les Etats en otages.
                    En France, la consanguinité entre le politique et le financier est plus grande qu'ailleurs.
Les banques continuent à être. choyées.
        Comme le remarquait, outré, un ancien directeur de la Banque Mondiale:
                  "Les banques sauvées grâce à l'argent public se retournent vers ceux qui les ont sauvées en disant: payez vos dettes! Leur arrogance est inacceptable " (J Stiglitz)

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La vaste blague des Stress-Tests de la BCE
-   Les stress tests, une très mauvaise nouvelle pour les déposants et épargnants
Le véritable enjeu des stress tests est politique
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-Relayé par Agoravox

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