Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

lundi 25 août 2014

Vivant Montaigne

 Un ami qui nous veut du bien
                                             Qui a su trouver les mots pour parler si admirablement de l'amitié.
      Une amitié profonde et désintéressée, basée sur l'admiration, notamment celle qu'il voua à  La Boétie, 
l'auteur corrosif de la servitude volontaire.
           Parce que c'était lui....
                                    Montaigne ressort régulièrement d'une poussière qu'on croyait définitive, lui qu'on a parfois du mal à classer comme philosophe, parlant de lui comme représentant plus que lui-même, lui si peu systématique, ondoyant et divers, à la pensée parfois difficile à saisir, du fait d'une langue qui ne nous est plus familière, qu'il faut adapter.
     Beaucoup de grands penseurs l'ont rencontré et n'ont pu l'abandonner, comme Nietzsche. Plus tard, Zweig.
On découvre une autre manière de philosopher, faussement simple et souriante, engagée et distante.
     On peut être rebuté par Kant ou Heidegger. Il est difficile de ne pas s'attacher à Montaigne quand on a fait les premiers pas avec lui.
     On peut y passer plus d'un été.
Le lire et le relire, en survolant ce qui est trop anecdotique et digressif.
              Une méditation sur l'inconstance de l'homme, lucide et parfois pessimiste, mais jamais désespérée, malgré les temps troublés que vit l'auteur.
  Une pensée en perpétuel suspens. Le Que sais-je sous-tend toute sa pensée.
   Un scepticisme de bon aloi, fait de lucidité et de modestie, piqure de rappel contre tout dogmatisme, religieux surtout, dont il voit les dérives parfois meurtrières. Pascal s'en souviendra, pour un autre projet.
     Les paradoxes ne manquent pas dans cette pensée novatrice, notamment quand il aborde le problème de la barbarie, à cette époque de découvertes de nouvelles contrées et de nouvelles formes insoupçonnées d'humanité. Levi-Strauss saura s'en inspirer.
   Un   humaniste, au sens fort,  exigeant et lucide, qui parle de lui-même pour mieux parler de nous.
               Un amoureux de la vie 
                                                                                                                     ...Je la jouis au double des autres, car la mesure en la jouissance dépend du plus ou moins d'application que nous y prêtons. Principalement à cette heure que j'aperçois la mienne si brève en temps, je la veux étendre en poids; je veux arrêter la promptitude de sa fuite par la promptitude de ma saisie, et par la vigueur de l'usage compenser la rapidité de son écoulement; à mesure que la possession de vivre est plus courte, il me la faut rendre plus profonde et plus pleine...
. Pour moi donc, j'aime la vie...
___________

Aucun commentaire: