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vendredi 1 août 2014

Colères israëlo-juives


 "Comment cela va-t-il finir?" demandaient de jeunes Israëliens démoralisés en 1970. Ezer Weisman répondait:"Il faut d'abord savoir comment cela a commencé"

 Les rêves de paix sont désormais vains. L'existence de tunnels creusés entre la bande de Gaza et le territoire israélien devient l'excuse parfaite pour Israël de rester en Cisjordanie, écrit, amer, ce chroniqueur de Ha'Aretz, Zvi Bar'el.
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                   Des Juifs et des Israëliens en colère, mais déchirés, divisés...

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       Une petite tréve-alibi, un cessez-le-feu éphémère ... le massacre continue. L'aveuglement aussi.
A croire que Dieu lui-même semble avoir  abandonné sa terre d'élection... 
        Dans ce que l'Israëlien Zeev Sterhell appelle un désastre sans nom, les USA, enfin, du bout des lèvres, troublés, condamnent, pour la forme, parce que des écoles de l'ONU sont visées et que les morts civils s'accumulent un peu trop médiatiquement, mais réarment par ailleurs.
    Lors de l'opération "plom durci" les instances onusiennes étaient allées jusqu'à parler de crime de guerre. (Rapport Goldstone, finalement édulcoré) (1)
                Aujourd'hui, silence ou bonne conscience....Sans sanction financière, Kerry n'obtiendra rien de Netanyahou, qui se vantait de tenir Washington.. 
      Un Juif modéré s'en émeut, mais sans faire une analyse de la génèse du conflit.
La France, "courageusement", suit l'Oncle Sam. Villepin est une exception...Le silence tue aussi.
       Sauf que là-bas quelques rares voix officielles se manifestent, comme celle de l’ancien secrétaire d’État Zbigniew Brzezinski qui a déclaré sur CNN : « Netanyahu est en train d’isoler Israël. Il met le futur de son pays en danger. Je crois que nous devrions dire clairement que nous désapprouvons ce qu’il fait, que nous ne le soutenons pas, et que cela va nous inciter, avec le reste de la communauté internationale, à prendre des initiatives visant à légitimer les aspirations palestiniennes, peut-être aux Nations unies. »
                                  Pendant ce temps, dans le pays et en dehors, des citoyens israëliens, et des Juifs indépendants de par le monde, le plus souvent minoritaires mais déterminés, essaient de faire entendre leurs voix, pas toujours audibles dans le climat de peur, largement instrumentalisé depuis longtemps par la droite israëlienne et les ultras, qui on pris l'ascendant sur le chef du gouvernement, du fait même de la composition de la Knesset.     La "Maison juive" est le parti symbole de la droite dure. (2)
        Leur plus rude combat est de dissocier la critique de la politique israëlienne du moment de l'accusation d'antisémitisme (ou de juifs honteux) qu'on leur renvoie classiquement, pour neutraliser leurs objections.
                         Les voix dissidentes en Israel , opposées à la propagande de guerre du régime depuis Sharon ne manquent pas, revendiquant souvent le courage de Rabin, mort sous les coups d'un rabbin fanatique.
  Un organe de presse critique comme Haaretz continue de garder ses distances et sa liberté de ton, condamnant l'absence de vision à long terme du gouvernement de coalition et le piège dans lequel il s'enferme.
    Le journaliste Gidéon Levy parle sans peur, contre l' intimidation et la confusion ambiantes entretenues, considérant la solution politique comme la seule possible pour un avenir viable.
    Eros Sana met en évidence le système  d'apartheid qui s'installe de fait.
                  Des Israëliens modérés élèvent la voix, sans oublier les critiques de Leibowitz, de S.Sand, A. Burg, et de bien d'autres.
Même des officiers osent s'exprimer,  des soldats israëliens aussi, certains allant jusqu'à refuser de porter les armes.
  Nous n'avons rien essayé d’autre que la force , dénonce une ONG de soldats israëliens
           Dans un contexte où la droite se radicalise et la gauche est dans l'impasse, la critique devient difficile, étant données aussi les divisions profondes de la société israëlienne, où la politique néolibérale de Netanyahou creuse les inégalités.
                Des Juifs non israëliens, croyants ou non, se joignent à ces voix, par le biais d'organisations comme La Paix Maintenant ou l' UJFP, sans rejoindre toujours la radicalité de certains mouvements juifs antisionistes américains, surtout ultraorthodoxes.
     Norman Finkelstein ne mâche pas ses mots
Esther Benbassa ne cache pas ses choix, contre les ultrasionistes violents, qui ne vivent pas qu'en Cisjordanie. L. Azelard de même, contre les amalgames de Roger Cukierman..
     Certains ne veulent plus retourner en Israël
     Michèle Sibony s'indigne de l'inaction des grandes puissances. Michel Warschawski dénonce la tragédie en cours.

    Richard Wagman montre que la question palestinienne est d'abord une question juive.
   En tous cas, un  nouveau seuil a été franchi.
         La logique d'un système dont ne voulait pas les fondateurs doit être brisée, pour que d'authentiques projets de paix puissent refleurir.  Alors que le Hamas allait entamer son rapprochement avec le Fatah modéré, la solution militaire est une provocation, un échec et une illusion. La solution n'est pas (qu') à Tel-Aviv...(3)
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      (1) Entre la guerre des six jours et celle d'Irak (entre 1967 et 2003), plus du tiers des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies a été transgresssé par un seul Etat; Israël, concernant surtout la colonisation  de territoires palestiniens..
      (2) Le plus inquiétant des leaders actuels du Likoud, rival de Netanyahou est sans aucun doute Moshe Feiglin, aux propos pour le moins sulfureux.
 Comme le fait remarquer Akiva Eldar dans Haaretz du 30 janvier (« Netanyahu or Feiglin, Israel’s future still looks dark »), Feiglin sert aussi à faire apparaître Netanyahou comme un « modéré », alors même que le premier ministre israélien applique à la lettre la politique voulue par ces extrémistes, refuse toute véritable négociation et étend la colonisation. Eldar conclut ironiquement en appelant à voter pour Feiglin-yahou !
 Est-ce le plan de Feiglin qui est en cours à Gaza ? On peut le redouter... 
                  En Israël, l’extrême droite se déchaîne, en toute impunité
31 juillet 2014 |  Par Pierre Puchot
En Israël, il ne se passe désormais plus trois jours sans qu’une manifestation contre la guerre à Gaza ne fasse l’objet d’une violente répression de la part des militants d’extrême droite. Jafar Farah dirige le centre Mossawa, dédié à l’étude des discriminations subies par la communauté arabe en Israël. « Une manifestation de haine à cette échelle, plus seulement de la part des colons de Cisjordanie, je n’ai jamais vu cela, c’est un phénomène nouveau », dit-il..............
       (3) Le 27 novembre 1967, le Général de Gaulle déclarait sur les suites de la guerre israëlo-arabe: "L'occupation ne peut aller sans oppression, répression, expulsion, elle engendre la résistance |[qu'Israël] qualifie de terroriste... 
____ Nelson Mandela, « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte.. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense » (Nelson Mandela, « un long chemin vers la liberté »).
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- Démystifications  (The Nation
Journalistes israëliens et la guerre
- Gaza: l'effroi
- Le judaïsme libéral en France

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