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jeudi 5 juin 2014

Réforme territoriale (suite)

 Une réforme qui risque de durer, de s'enliser et de... peu rapporter
                                                                                                                  Difficile d'y voir clair dans des projets qui se suivent, ne se ressemblent pas et entraînent déjà des polémiques diverses de tous bords.
         Les baronnies locales ont parfois fait pression, mais ce n'est pas nouveau. Le député du Nord Bernard Roman qui se souvient des conditions dans lesquelles a été dessinée la France des vingt-deux régions en 1982, déclarait: « Pierre Mauroy avait d'abord présenté une carte de seize régions, mais François Mitterrand lui a répondu qu'il y avait plus de seize socialistes qui voulaient devenir président de région. Le premier ministre est ressorti du bureau avec vingt-deux régions. »
     Tout se passe comme si la dernière (?) mouture, bricolée, avait été élaborée sur un coin de table.
 La précipitation semble la règle: "Est-ce parce que « les critiques d'élus locaux étaient inévitables », comme l'a dit le premier ministre, mardi 3 juin, que le gouvernement s'est hâté au dernier moment de façon si brouillonne ? Annoncée le 8 avril par Manuel Valls lors de son discours de politique générale, « la réforme a été pour l'essentiel décidée lundi 2 juin lors du déjeuner  entre le président et le premier ministre, et de la réunion du soir à l'Elysée », rapporte un proche du président."
      Le moins que l'on puisse dire est qu'une réforme de cette ampleur nécessitait un débat préalable assez long, au sein d'une commission constituée de personnalités diverses et compétentes.
    Or la présidence semble pressée, comme pour occuper l'espace médiatique, comme pour remplir un vide politique et redorer un blason terni.
   La question des économies à réaliser  ne fait pas l'unanimité, comme le remarque le président socialiste d'Aquitaine et président de l'Association des régions de France, Alain Rousset, qui estime quant à lui que « la fusion des régions ne sera pas source d'économies »
      Avant le mariage, le contrat n'existe pas: les objectifs ne sont pas clairement définis, l'articulation avec les pôles urbains et ce qui restera des départements n' est pas éclairci. Bref, cela ressemble furieusement à une improvisation, dont la logique serait impulsée par Bruxelles: une sorte de  "länderisation" de la France à marche forcée, de manière technocratique, aboutissant à un découpage de charcutier.
      Les citoyens sont laissés à l'écart.
Les projets manquent gravement, nécessaires pour assurer une cohérence d'ensemble. Le débat est escamoté
  ...Il y avait sur la table des réformes (manquées) bien plus urgentes, bien plus rentables et bien plus courageuses, comme l'impérative et urgente réforme fiscale, gisement financier autrement important et la mise en oeuvre de moyens conséquents pour lutter contre l'évasion fiscale, évaluée annuellement en France à plus de 50 milliards d’euros. 
         Dans ces conditions, la re-territorialisons va à l'échec ou va accoucher d'une souris.
Il semble qu'on s'achemine vers un grand gâchis.
      Une Région qui va du Cantal à la Savoie, ou de la Charente-Maritime au Loiret, cela correspond à quoi dans la vie du quotidien, voire dans l'histoire du pays ? 
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- Une autre logique territoriale?
- Disparités allemandes
- Le découpage des régions selon..
- Un mille-feuilles particulier
- Une réforme absurde?
- La réforme territoriale: nouveau symptôme de la crise d'identité nationale?
         Les super-régions auront à terme pour interlocuteur l'Union européenne et non plus l'État national. En 2008, Jean-Paul Huchon avait vendu la mèche: «Je vous livre le fond de ma pensée: je me sens plus européen que français. Il m'est très facile d'imaginer une cosmogonie institutionnelle dans laquelle il y aurait l'Europe, directement branchée sur les régions, et les régions sur des communes regroupées par l'intercommunalité. C'est la logique à venir de la chaîne du pouvoir. Je n'ai pas d'attachement national (…) je n'aurais aucune difficulté à vivre dans une patrie qui serait l'Europe, avec une patrie secondaire qui serait la région dans laquelle je vis (…). La Nation? Je ne crois pas à son avenir parce que je n'ai jamais cru à cette histoire d'identité nationale. Je ne m'accroche pas à ces idées-là!» (De battre, ma gauche s'est arrêtée, p. 142-143).
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- Des pagi aux départements             Des provinces aux Régions

Régions ou départements ?                  Villages en sursis

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