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mercredi 7 mai 2014

Israël et ses colons

   Le piège
                   Faut-il que la situation en Cisjordanie ( appelée Judée-Samarie par certains  ultra-orthodoxes) soit critique pour que Tzipi Livni, pourtant ex-agent du Mossad et fervente du Grand Israël, monte au créneau pour dénoncer les exactions de colons israëliens. 
Américan for Peace Now
       Le développement démographique des excroissances ultraorthodoxes, depuis longtemps programmé, encouragé, favorisé surtout depuis Sharon, surtout la frange la plus à droite et à l'extrême-droite (aussi financé par des organismes européens), commencerait-il à inquiéter le pouvoir israëlien, dépassé par sa créature et peut-être placé bientôt sans possibilité aucune de négociation, placé dans un isolationnisme borné et dangereux? (1)
      Des ultra orthodoxes, viscéralement opposés à la création d'un Etat palestinien et difficilement délogeables à l'heure actuelle, constituent une lobby puissant.
   Les agressions anti-arabes se multiplient.  Le problème n'est pas nouveau, dans cet espace réduit à une sorte de peau de léopard, où une vie normale est quotidiennement  problématique pour les Palestiniens.
     Le boycott international est sans doute la crainte de Netanyahou, ligoté par ses alliances, après des négociations qui ont (encore) échoué. Le besoin du soutien des USA et de ses lobbies, mais aussi de la complicité silencieuse de maints Etats européens est ancien et fondamental, pour diverses raisons
                 Dans un entretien à la chaîne israélienne Channel 2 accordé mi-janvier, l’ancien premier ministre Tzipi Livni disait : « Le monde ne comprend pas les implantations (sous-entendu "israéliennes en Cisjordanie"), affirme-t-elle. Les négociations de paix constituent une véritable digue contre cette vague (du boycott international). » Interrogée sur le risque pour Israël de se voir isolé à la manière de l’Afrique du Sud au milieu des années 1970, Livni répond sans détour : « Je crie :“réveillez-vous”», conclut-elle.
      Mais les négociations ont avorté, comme c'était prévisible...Shimon Peres a même montré que Tel-Aviv s'ingéniait parfois à torpiller un accord en vue, comme s'il avait besoin d'ennemi pour justifier sa politique intérieure. Liberman n'est pas le dernier à attiser les passions.
       La Palestine attendra...Ou on négociera quand les Palestiniens seront finlandais?
On conçoit difficilement un futur Etat palestinien, car le charcutage semble ne pas avoir de limites
     Pourtant «Il n'y aura pas de négociations sans un arrêt complet de la colonisation» déclarait Tel Aviv. Double discours. Deux fers au feu.
Pas à une  concradiction près, dans un jeu consistant à repousser toujours plus les échéances pour gagner du temps et donner l'illusion de volonté politique conciliatrice.
     Israël se juge un  Etat d'exception...où les résolutions de l’Onu ne sont plus respectées depuis longtemps, où l'ethnicisme domine et où s'installe un apartheid de fait, comme le dit Kerry timidement.
       Mais un Etat  divisé, tiraillé notamment entre normalité laîque et fondamentalisme religieux, entre relecture démystifiée de son passé (nouveaux historiens) et perspectives eschatologiques.
    Entre  mythe et histoire, Israël, se voulant au-dessus de toutes critiques, ne cesse de se définir, dans des frontières jamais tout à fait déterminées.  ___(1)
     Mais la notion d'Etat juif , qui refait surface, cet Etat né au forceps, pose problème, , surtout quand les vieux mythes reprennent de la vigueur. Le postsionisme reste encore minoritaire.
    L'ancienne cohabitation des Juifs et des musulmans semblent ne pas pouvoir se réactualiser dans ce nouvel espace hors-sol.
    Alors que nombre d' Israëliens ne se réclament d'aucune croyance, que la population arabe israëlienne musulmane, souvent discriminée, atteind 20% de la population, y  a -t-il encore un sens à définir Israël comme un Etat juif?   "Que signifie le fait d'être juif si je n'ai aucun rapport avec la religion juive" de demande le dramaturge Joshua Sobol.
    Mais les références traditionnelles perdent de leur force. La gestion ultralibérale du pays aboutit à un niveau de pauvreté atteignant un seul critique. 25% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
      Les Palestiniens ont évolué. Les deux tendances sont en voie de rapprochement.
             Mais la surdité du gouvernement israëlien actuel inquiète et augure d'un avenir peu rassurant. 
 Dans ce pays divisé, on se demande quelle solution pourrait advenir, tant que le partenaire américain, qui détient en dernière instance les clés de la paix, se contentera de paroles vaines.
      Dans un moment de lucidité, Olmert déclarait::"Si nous ne faisons rien,nous perdrons l'occasion de voir coexister deux Etats. Nous serons alors devenus un Etat d'apertheid et les organisations juives américaines seront les premières à contester notre existence"  (declaration à Yedioth Ahronoth)
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-Mises au point utiles
-L'accusation d'antisémitisme comme technique de défense 
-Il n'y aurait jamais eu de Palestine?..
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