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lundi 1 avril 2013

Le retour des châteaux-forts

 ____________ Le ghetto nous guette...

___On se demande encore pourquoi un riche n'aurait pas le droit d'aller vivre à La Courneuve s' il le souhaite....
___La France, à l'instar des USA, est-elle en voie de ghettoïsation urbaine?
Il fut un temps à Paris où les classes sociales se côtoyaient dans les mêmes quartiers et même parfois dans les mêmes immeubles, malgré les clivages bien visibles et les distances bien marquées.
Depuis le 19° siècle surtout, l'espace urbain s'est davantage clivé en beaux quartiers et quartiers populaires défavorisés.
Un pas de plus est en train d'être franchi avec le développement des résidences sécurisées, où se développe un entre-soi narcissique, même là où le danger n'est là qu'à titre de fantasme. Auteuil-Passy n'est pas Mexico, Le Cap ou Rio...
Les espaces publics privatisés semblent avoir la cote un peu partout, de Montpellier à Strasbourg, même  pour les classes moyennes supérieures et les retraités aisés.
La banalisation  de l'entre-soi  déborde maintenant le cadre des seules classes dites supérieures privilégiées.
On n'en n'est pas encore à villes privées comme aux USA, mais à des quartiers homogénéisés, où se bunkérisent certaines  classes sociales et même, dans certains de ces quartiers, à des îlots superprotégés comme la villa Montmorency, appelée parfois le « ghetto du Gotha »...
La ségrégation urbaine , visant à s'affranchir des zônes sensibles, est  en route, comme les replis identitaires économico-sociaux, dont les mécanismes économiques sont mouvants
"...Cette auto-ségrégation des classes supérieures est celle qui, du point de vue des mécanismes de production de la ville et de définition de l’accès aux localisations résidentielles pour les différents groupes sociaux, est de loin la plus structurante pour la hiérarchisation des inégalités urbaines. D’une part, l’appropriation par ces classes des meilleurs espaces urbains pour leur résidence comme pour les sièges sociaux de leurs entreprises, y entraîne, selon la logique de la rente foncière, les prix fonciers et immobiliers les plus élevés. Prix élevés qui ne peuvent que rendre ces espaces rapidement inaccessibles aux catégories sociales moins huppées. Pas besoin d’être activement raciste anti-pauvre ou raciste tout court pour éviter la présence des classes populaires, la logique du marché y suffit – il faut seulement prendre garde à empêcher les décisions politiques qui pourraient conduire à l’implantation de logements sociaux. Prix élevés qui, en contribuant de proche en proche à l’établissement de ceux des localisations un peu moins désirables, puis les suivants etc. constituent, comme les économistes du marché foncier l’ont montré, le principe de hiérarchisation des prix et de diffusion des mouvements de hausse, donc de la sélectivité sociale des localisations résidentielles ainsi hiérarchisées. Si les plus pauvres se trouvent (statistiquement et en l’absence de politiques publiques venant modifier cette logique) relégués dans les localisations les moins désirables, c’est au terme d’une chaîne de sélections sociales successives des populations résidentes dont le premier maillon s’origine au cœur des beaux quartiers..."
La discrimination spatiale est le reflet  d'un  retranchement social et politique et aboutit à une sorte de libanisation de l'espace urbain.
Certes, les barrières peuvent être symboliques, mais leur développement est à la fois un effet, un symptôme et renforce la ségrégation économique, sociale, physique et morale.
Une pathologie de la vie sociale, expression d'un individualisme-consumériste montant.

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