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mercredi 1 février 2012

Modèle allemand (suite)

Précarité et pauvreté, facteurs de réussite?

__Si ça continue, nous nous rapprochons du modèle allemand, non pas du point de vue de ses performances industrielles, mais de ses aspects les plus discutables, de l'injustice et de la précarité qu'il engendre et dont il bénéficie...
Après le modèle américain de JJSS, le modèle japonais, suédois, finlandais, voici le
modèle allemand...
La France douterait-elle d'elle-même, pour chercher ailleurs des modèles parfois contestés, sans prendre en compte les deux faces d'une réalité idéalisée et sans remettre en question les comparaisons non pertinentes? Symptôme d'un grand déficit d'idées, d'un désarroi manifeste et d'un tropisme germanique singulier.

[Nicolas Sarkozy : « J’admire le modèle économique allemand » Jean-François Copé : « Nous devrions utiliser le modèle allemand comme exemple » François Fillon : « Il faudra aller vers un temps de travail commun, vers un âge de retraite commun […], c’est la clé de la survie de la zone euro » Laurence Parisot : « il est indispensable que la France et l’Allemagne aient une approche économique et sociale de plus en plus similaire, pas forcément identique mais similaire et ce que veut dire le mot convergence, c’est réduire les divergences »]
__Nobody's perfect, Sarkozy liebt das deutsche Modell . Avec angélisme ou opportunisme, il semble proclamer modestement Ich bin ein Berliner ! et se ranger (officiellement) du côté d'Angela, pourtant en plein dilemme.
_Le prétendu recul du chômage Outre-Rhin n'est pas un miracle, quand on connaît les dessous de la compétitivité allema
nde et le nombre masqué de travailleurs pauvres.
Le meilleur des mondes économiques n'existe pas et les transpositions entre des pays si différents n'ont guère de sens. Il faut remettre la supériorité industrielle de l'Allemagne actuelle, fragile par bien des aspects, en perspective historique. Et l'économie n'est pas tout...
__Vouloir imposer un super-Maastricht à l'Europe n'est sans doute pas ce qu'il y a de mieux à faire, c'est préparer un avenir plus difficile. Il y a toutes les chances pour que la strenge Disziplin finisse par tuer le malade, entraîner des effets pervers économiques et politiques, accentuer le cercle vicieux de la dette et de la récession. On nous mène en bateau avec le « modèle allemand »


______________________La
précarité dans ce pays, héritage de Schröder, n'est pas pour rien dans ses performanc
es.
Si on peut se fier aux do
ssiers publiés par Myeurope , on est en droit de nuancer les propos de circonstance visant à nous culpabiliser et nous mettre au régime sec.
On y évoque la réalité du chomage (Premier volet )

« (...) un système qui, par vases communicants, aurait progressivement fait passer plusieurs millions d’allemands des listes de chômeurs à ceux de quasi-chômeurs ou travailleurs pauvres (...) Une responsable de l’Arbeitsagentur d’Hambourg (Pôle-emploi allemand), souhaitant garder l’anonymat, ne cache pas sa colère : Qu’on arrête de parler de miracle économique. Aujourd’hui, le gouvernement répète que nous sommes aux alentours de 3 millions de chômeurs, ce qui serait effectivement historique. La réalité est toute autre, 6 millions de personnes touchent Hartz IV, ce sont tous des chômeurs ou des grands précaires. Le vrai chiffre n’est pas 3 millions de chômeurs mais 9 millions de précaires (...) »
(Deuxième volet )

Les nouveaux types de contrat de travail, qui séduisent le plus les employeurs allemands:
« Les Mini-Jobs : des contrats à temps partiel, payés 400 euros par mois, qui permettent aux employeurs d’être exonérés de charges mais prive ses bénéficiaires d’assurance maladie... Ils n'ouvrent aucun droit à la retraite ou aux allocations chômage (...) »
Ils : (...)
tiennent le haut du pavé, avec une augmentation de 47,7%, simplement devancés par le boom de l’intérim (+134%) (...) Certaines entreprises ont voulu tirer profit du système, privilégiant, par exemple, deux ou trois mini-jobs, fiscalement neutres, à l’embauche d’un salarié en plein-temps (...) »
Troisième volet:
Myeurope cite le cas de ce retraité qui sert des parts de gâteau à la cafétéria d’un centre de soins
: « En tant que retraité je touche 525 euros par mois. Je paye un loyer de 440 euros. Avec téléphone, le gaz, etc, il faut rajouter 150 euros. Et cela ne suffit pas. Il faut bien vivre de quelque chose c’est pour ca que je travaille ici. Wolgang travaille donc 20 heures par semaine dans ce centre, et cela pour 390 euros par mois (...)
_« Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans auraient un emploi à temps partiel (...) cette catégorie de population est menacée de paupérisation. Ils n’étaient que 416 000 en 2000. Leur nombre a donc augmenté de plus de 58% en dix ans ( soit 660 000 ) Selon les experts, la paupérisation des séniors ne va cesser d’augmenter durant les vingt prochaines années (...) »
Conclusion d'une retraitée : « (...)
Des salaires de misère ne peuvent entrainer que des retraites de misère (...)
__Selon Basta, "Les derniers chiffres de l’institut allemand des statistiques Destatis publiés le 19 juillet sont sans appel : la croissance allemande s’appuie sur le travail précaire. Plus de la moitié des 322 000 créations d’emploi entre 2009 et 2010 concernait du travail intérimaire, et trois-quarts des travail précaire : intérim, CDD, mi-temps de moins de 20 heures, mini-jobs à 400 euros par mois. 7,8 millions de personnes occupent un emploi précaire en Allemagne sur 40 millions d’actifs, dont 30 millions pour les seuls salariés. Soit un salarié sur quatre sous statut précaire. D’après une nouvelle étude de l’institut d’analyse économique DIW, citée par la presse allemande mardi, les bas salaires ont connu une baisse réelle de 16 à 22 % endix ans, contre 2,5 % pour l’ensemble des salariés.
De quoi inspirer un nouveau modèle social pour la France ?..
"
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Chômage : les chiffres sont truqués en Allemagne comme en France
-Précarité et Hartz iv
- Le «modèle Allemagne»: de son instrumentalisation politique à la réalité
-Allemagne de cocagne?

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