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lundi 23 mai 2011

FMI: bilan mitigé


A quoi sert(encore)le FMI ?

Le FMI a mauvaise réputation
____________________Joseph Stiglitz, notamment, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion", devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son "principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté." (L'Internaute)
____Mais le FMI semblait vouloir esquisser un tournant, dans sa politique d'aide aux pays en difficulté et, en acceptant l'idée d'une certaine inflation, commençait à mettre en question les politiques de rigueur telles qu'elles sont pratiquées en Europe notamment. On dit même que DSK était prêt au remplacement du dollar comme monnaie de réserve internationale-(voir ici)
Est-ce pour cela que, quoi qu' on pense de l'homme, DSK apparaissait comme un gêneur pour le monde de la haute finance qui profite des fonds prêtés aux Etats pour renflouer leur dette, tout en les mettant dans des situations les rendant incapables de remboursement?
Hypothèse qui n'accrédite pas certaines théories du complot ayant provoqué sa chute, aussi brutale qu'inattendue
_________Comment expliquer autrement que
"l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn a donné lieu, des deux côtés de l'Atlantique, à un concert de louanges pour évoquer le mandat raccourci du socialiste français à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Vieille institution menacée d'effondrement en novembre 2007, au moment de l'entrée en fonction tonitruante de DSK comme managing director, le FMI serait désormais rajeuni, et doté d'une nouvelle légitimité. Autrefois bras armé de plans d'ajustement structurel injustes et inefficaces, il se serait converti aux vertus du keynésianisme au cours de l'année 2008. L'ex-ministre de Lionel Jospin resterait comme l'«architecte du renouveau du FMI», selon Les Echos. Le New York Times va jusqu'à vanter l'«audace» de l'ex-patron, tandis que Le Monde évoque le «grand gâchis» pour le FMI que représente à ses yeux la démission de DSK. Pour le ministre des finances brésilien, il fut tout simplement «l'un des meilleurs directeurs généraux qu'ait connu le FMI». Les commentateurs sont donc nombreux, en pleine crise de la zone euro, à regretter le départ forcé de celui que Joseph Stiglitz qualifiait de «leader sagace du FMI» dans une tribune publiée début mai – le compliment n'est pas mince, venant de la bouche d'un ex-chef économiste de la Banque mondiale, nobélisé en 2001, qui ne mâche d'habitude pas ses mots à l'encontre de l'élite économique mondiale."
Dans un rapport cinglant, publié en février 2011, le bureau indépendant d'évaluation du FMI dresse un tableau apocalyptique du Fonds d'avant DSK: non seulement le Fonds n'a rien vu venir de la crise en train de se former, mais pire encore, il a encouragé des pratiques, notamment en matière d'innovation financière, qui ont aggravé le marasme de 2008.." (L.Lamant)
__Dsk tentait de renouer avec un certain keynésianisme, en abandonnant, en paroles du moins, les vieilles lunes néo-libérales:
"Lors d'un discours à l'université George Washington, le 4 avril dernier, DSK a déclaré que «le consensus de Washington (relevait) désormais du passé». La question est centrale, pour tenter un bilan de l'action du mandat DSK – est-il parvenu, ou non, à se défaire du sinistre héritage du «consensus de Washington», cette panoplie de mesures ultralibérales destinées, dans les années 1990, aux pays trop endettés (libéralisation du commerce extérieur, privatisation d'actifs stratégiques, déréglementation, etc.)?
____Mais ces tentatives n'arrivèrent pas à se concrétiser vraiment, même si elles ont aidé à résoudre le moins mal possible le problème de la crise grecque, contre certains pays d'Europe ( ce qui est contesté par Harribey). Une petite équipe, même déterminée, ne peut pas grand chose contre cette énorme machine qu'est le FMI et les pouvoirs financiers qui en orientent la logique:
" Les fondamentaux du FMI sont donc restés les mêmes, à peu de choses près. L'ombre du consensus de Washington continue de menacer. Tout s'est en fait passé comme si le seul homme DSK, aussi motivé soit-il à faire bouger l'institution, n'a pas pu grand-chose face à la lourdeur de l'énorme machine et à ses bataillons de fonctionnaires, souvent en place depuis bien plus longtemps. On ne modifie pas en profondeur les manières de penser et de faire de milliers de salariés en quatre ans. D'autant que le FMI, en dernier recours, est soumis aux pressions de ses Etats membres, qui le financent.
Dans une tribune au Guardian, l'économiste Mark Weisbrot rappelle que les marges de manœuvre du managing director sont bien plus réduites qu'il n'y paraît, notamment face au Trésor américain: «Ni le directeur général, ni personne d'autre au FMI ne se trouve, en dernier ressort, en position de décider seul de la politique mise en place, surtout lorsqu'il s'agit de pays considérés comme importants (...) Le FMI est dirigé par des gouverneurs, et des directeurs adjoints, pour qui les autorités décisives, et de loin, sont le Trésor américain, qui comprend une forte représentation de gens de Goldman Sachs, et, dans un deuxième temps, les puissances européennes.» (L.Lamant)

__Un bilan mitigé donc, pointant le peu de pouvoir que peut avoir un homme dans un sytème si puissant et aux multiples ramifications.

Qui lui succédera?
Mme Lagarde? Ses bonnes relations avec le monde de la finance américaine prêchent en sa faveur, mais un certain rapport secret risque de compromettre son éventuelle candidature. Et pourtant, Martine la soutient!...
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FMI : une réforme urgente et à peine entamée

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