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vendredi 22 avril 2011

Le Président et son verbe

Quand le premier des Français malmène le français

Morceaux choisis:
-"Casse-toi..."
-"Si y en a que ça les démange d'augmenter les impôts"
-"«On s'demande c'est à quoi ça leur a servi toutes ces années (d'études) pour avoir autant de mauvais sens."....
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On s'demande nous aussi à quoi ça lui a servi toutes ces années ...pour torturer ainsi la langue de Molière.
_______Ignorance? Inattention? Agitation?
Non, plutôt calcul politique....
Un faux langage de la rupture
En tous cas, un style. Certaines expressions sarkoziennes sont devenues proverbiales.
"Il multiplie les fautes de langage, ignorant trop souvent la grammaire, malmenant le vocabulaire et la syntaxe, omettant les accords", souligne François Loncle, qui remarque que Nicolas Sarkozy "s'aventure parfois à employer des termes et formulations vulgaires". ... Autant d'atteintes, selon lui, à la culture de notre pays et à sa réputation dans le monde. "L'ancien secrétaire d'Etat à la Ville de François Mitterrand enjoint donc Luc Chatel de "bien vouloir prendre toutes les dispositions nécessaires pour permettre au Président de la République de s'exprimer au niveau de dignité et de correction qu'exige sa fonction"
.
__Fautes de langage ou volonté de se démarquer d'une tradition plus classique, caractérisée par une certaine rigueur dans l'expression, de jouer populaire, de paraître proche du langage courant le plus relâché, voire de celui du café du Commerce? Des linguistes s'interrogent...

__L'instituteur en chef, Chatel, prend maladroitement la défense du locataire de l'Elysée

" La réponse du ministre a quelque peu tardé mais elle est savoureuse. "S'il est évidemment des questions plus importantes, je tiens néanmoins à vous apporter une réponse complète sur ce sujet", commence Luc Chatel. Le ministre appelle son interlocuteur à "reconnaître qu'en de nombreuses circonstances le président de la République montre de grandes qualités rhétoriques, telles que la force expressive, la conviction, l'à-propos, la répartie ou la puissance d'évocation".__Surtout, aux yeux du ministre de l'Education, Nicolas Sarkozy possède un véritable atout: "En ces temps de complexité et de difficulté [il] parle clair et vrai, refusant un style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques, qui perdent l'auditeur et le citoyen", estime Luc Chatel. Qui conclut: "Lui qui incarne la parole de la Nation et l'a fait, en de nombreuses circonstances, de la manière la plus digne qui soit (...) se fait comprendre de tous les Français: sur ce sujet et dans une démocratie, c'est, me semble-t-il, l'essentiel."
_Il apparaît que
Sarkozy a dérégulé la langue présidentielle, comme il s'est efforcé de déréguler l'enseignement et les services publics en général, se gaussant même de l'apprentissage des lettres notamment, de la culture en général, valeur en baisse selon les normes technocratiques qui nous gouvenent.
On assiste à une brutalisation du verbe politique, en osmose avec la vulgarité montante, souvent complaisamment médiatisée, en concordance avec une certaine brutalité des rapports sociaux
.

« Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux »
(René Char)

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