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jeudi 21 avril 2011

Nouvel ordre agricole mondial

Terres convoitées



La ruée sur les terres agricoles s'intensifie.
Les interventions intéressées, souvent purement spéculatives, de certains pays ou sociétés privées sur d'autres disposant de terres "disponibles" ne manquent pas d'inquiéter, à l'heure où flambe le prix des matières premières et où s'impose l'agrobusiness, considérant la terre comme un produit comme un autre, devant être soumise aux seules lois des marchés.
_La planète est à vendre, aux dépends de la souveraineté alimentaire.
____Un récent document diffusé par ARTE en donne un idée et en montre les différents aspects. _Il est urgent de réagir.
_Un début de
prise de conscience mondiale se produit enfin pour "responsabiliser" les pays et groupes engagés

[ En 2010, la Banque mondiale a rapporté que 47 millions d’hectares avaient été loués ou vendus dans le monde dans la seule année 2009 ; le Global Land Project pour sa part a calculé que 63 millions d’hectares avaient changé de mains rien que dans 27 pays africains. Voir "New World Bank report sees growing global demand for farmland", Banque Mondiale, Washington DC, 7 septembre 2010, http://farmlandgrab.org/post/view/15309, and Cecilie Friis & Anette Reenberg, "Land grab in Africa: Emerging land system drivers in a teleconnected world", GLP Report No. 1, The Global Land Project, Danemark, août 2010, http://farmlandgrab.org/post/view/14816, respectivement.]

Quels effets peut-on en attendre? N'y a t-il pas beaucoup d'arrière-pensées derrière les déclarations d'intention? La notion d'"investissement responsable" est à interroger et à contester dans bien des cas.
__________"...Aujourd’hui l’accaparement des terres se fait à une allure galopante. Des contrats sont signés, les bulldozers sont déjà au travail, la terre se trouve délimitée de manière brutale et les populations locales sont chassées de leur territoire ; les conséquences sont dévastatrices. Quoiqu’il soit difficile d’obtenir des renseignements précis sur la question, il est clair qu’au moins 50 millions d’hectares de terres fertiles – ce qui suffirait à nourrir 50 millions de familles indiennes – sont, au cours des dernières années, passés des mains des paysans à celles des grandes entreprises et chaque jour, de nouveaux investisseurs se joignent à la ruée. __Certains de ces accords sont présentés comme une nouvelle manière de satisfaire les besoins de la sécurité alimentaire de pays qui dépendent des marchés extérieurs pour se nourrir eux-mêmes, comme le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud ou la Chine. D’autres sont exposés sans détour pour ce qu’ils sont en réalité : des contrats d’affaires et de nouvelles opportunités de bénéfices très intéressantes. Même si certains États jouent un rôle actif, la plupart de ces transactions se font entre les gouvernements hôtes et des entreprises privées. Les sociétés concernées estiment que 25 milliards de dollars US ont déjà été alloués mondialement et elles se targuent de vouloir multiplier ce chiffre par trois dans un très proche avenir..."

Par exemple, "... « La nouvelle vague d'accaparement des terres aura des conséquences désastreuses en Amazonie et dans le cerrado : elle va en effet donner le feu vert aux opérations illégales des grands éleveurs de bétail, de l'agrobusiness, des compagnies minières et des exploitants forestiers et permettre la destruction des forêts et de la biodiversité qui étaient protégées par les petits producteurs et les populations autochtones, » selon Maria Luisa Mendonça, du Réseau social pour la justice et les droits humains, au Brésil. Selon Ibrahim Coulibaly de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes au Mali, membre de La Via Camapesina, « Pour moi, il n' y a pas d'autre terme, l'accaparement des terres, c'est du banditisme d'État. Et il faut le traiter comme du banditisme, parce qu'il s'agit d'accaparer, de prendre la seule ressource qui reste pour les plus pauvres pour le donner à ceux qui ont déjà trop, ceux qui sont déjà extrêmement riches. Et ce n'est pas acceptable. »Cette déclaration commune appelle au contraire à se recentrer sur une véritable réforme agraire et des investissements agricoles qui soutiennent les petits producteurs et leur permette de produire sur leurs propres terres en utilisant des méthodes agroécologiques... "

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