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samedi 12 février 2011

Europe: nouvelle potion libérale

Pacte de compétitivité ou de régression?

Révolution ou involution?
Le plan franco-allemand pour la zone euro ne fait pas l'unanimité. "Initialement proposé par l’Allemagne, le pacte promeut l’application de six mesures:
  • L’abolition de l’indexation des salaires sur l’inflation. C'est déjà le cas en Allemagne. Mais le Luxembourg, la Belgique, l’Espagne et la Slovaquie sont concernés par ce changement. De son côté, Nicolas Sarkozy a indiqué que l’indexation du salaire minimum en France ne serait pas concernée.
  • La reconnaissance mutuelle des diplômes pour faciliter la mobilité des travailleurs en Europe.
  • La prévision d’un taux minimim d’impôt sur les sociétés. L’Irlande est dans la ligne de mire. Dublin possède l’impôt sur les sociétés le plus faible d’Europe. Il s’établit à 12,5%.
  • L’ajustement des systèmes de retraites sur le développement de la démographie
  • L’obligation pour les Etats membres d’inscrire dans leur constitution une «règle d’or» sur le respect des règles budgétaires européennes
  • L’établissement d’un régime national de gestion de crises à destination des banques
  • _Les mesures ne viseront que les membres de la zone euro, mais d’autres Etats pourront les adopter, a précisé Nicolas Sarkozy._Interrogée, dimanche 6 février dans l’émission C Politique (France 5), sur la perte de souveraineté des Etats membres qui adopteraient ce pacte, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde a concédé: «Je suis d’accord avec vous.» Avant d’ajouter: «Il faut que l’on avance ensemble dans la même direction»..." Laquelle?....
  • ______________________Trop tôt ou trop tard? Au plus mauvais moment...
« Angela Merkel a désormais basculé du côté européen », se réjouit-on à Paris : « elle s’est résolue à plus d’Europe, mais elle veut que ce soit une Europe plus allemande ».
Autrement dit, si Berlin est prête à renforcer la solidarité financière européenne, c’est-à-dire à pérenniser et à renforcer le FESF, dont elle est la principale garante devant la France, c’est à condition que la zone euro s’engage à procéder à une série de réformes structurelles destinées à améliorer sa compétitivité comme l’a fait l’Allemagne au prix d’une décennie de sacrifices sociaux et salariaux. « Pour la chancelière, la zone euro doit harmoniser ses normes sociales et fiscales, mais cela ne doit pas se traduire par un abaissement de tous en terme de compétitivité », explique-ton à l’Élysée.

Quadrature du cercle?
Ces mesures seront gravées dans le marbre constitutionnel.
________Les décisions sont reportées en mars.
" Pour empêcher une nouvelle crise qui pourrait être fatale à la monnaie unique, l'Allemagne et la France ont convaincu vendredi leurs partenaires européens de convoquer en mars un sommet exceptionnel de la zone euro. Leur objectif est de resserrer la convergence des politiques économiques, budgétaires et sociales des dix-sept États membres, afin d'instaurer une discipline générale qui s'impose à tous. De quoi rassurer les marchés et renforcer la compétitivité de l'Europe face aux pays émergents."
La discussion sur les détails entraine déjà des mises en question.
Ce pacte survivra-t-il aux critiques déjà vives de nombreux pays?
__Un pas de plus vers une Europe ultralibérale, conforme aux voeux des agences de notation
(" « Nous avons un problème de crédibilité vis-à-vis des marchés, car la zone euro n’est pas perçue comme suffisamment unie », reconnaît-on à l’Élysée. Autrement dit, il faut que les dix-sept pays qui partagent l’euro s’intègrent davantage en se dotant d’un « gouvernement économique » et remédient ainsi à son défaut de conception originel : une politique monétaire unique, des politiques économiques souveraines, ce qui a abouti à la catastrophe actuelle."), mais qui suscite de vives réserves surtout dans les plus petits pays.
Faut-il écouter les leçons de l’Allemagne ?
__Le Luxembourg, la Belgique
réagissent vivement: "Nous n'accepterons pas que notre modèle de concertation sociale soit détricoté", a réagi vendredi le Premier ministre belge, Yves Leterme dont le pays applique notamment l'indexation des salaires sur les prix à l'instar du Portugal ou du Luxembourg. "Je ne suis pas contre la convergence économique, mais nous devons laisser les moyens d'y parvenir dans les mains des Etats membres"
L'Espagne de même...
En France, le P.S. réagit négativement, y voit "une menace sur le modèle social" , tout comme NDA dénonçant "les casseurs de l'Europe"
__Une Europe, toujours plus austère, toujours moins démocratique, agenouillée devant les diktats de la finance mondiale, dont a déjà vu certains effets désastreux?

"...Le pire semble encore à venir avec cette Europe, qui, pour reprendre un bon mot d’Emmanuel Todd, « utilise sa propre puissance économique pour se torturer ». C’est exactement ce que semble proposer le nouveau plan franco-allemand. S’il y a des idées intéressantes (plancher d’imposition, plan de gestion de crise des banques), le fond du plan
L’Allemagne souhaite mettre fin à l’indexation des salaires sur l’inflation : organisant en clair une baisse du pouvoir d’achat des travailleurs ! Cette Europe n’a pas compris que la quête sans fin de la compétitivité est totalement illusoire sachant que le salaire minimum au Bangladesh est de trente euros. De combien faudra-t-il baisser les salaires pour que le vieux continent soit à nouveau compétitif à l’échelle mondiale ? Ne faudrait-il pas chercher à éviter une telle course au moins-disant salarial ?
Enfin, le fait de constitutionnaliser des règles budgétaires poursuit la même logique anti-démocratique de cette Europe qui veut absolument limiter le choix réel des citoyens et entraver la marge de manœuvre des gouvernements nationaux. Après la suppression des politiques monétaires nationales avec l’euro, voici que l’encadrement des politiques budgétaires (soumises à la Commission puis encadrées constitutionnellement) promet de ligoter plus encore les capacités d’actions des États.
Le seul point positif de ces derniers mois est de montrer le vrai visage de cette Europe, soucieuse d’augmenter son pouvoir et son contrôle des États, et qui mène une véritable politique antisociale au service de la finance et des multinationales. Les masques sont tombés : aux peuples de réagir !"
risque d’enfermer notre continent dans une stagnation économique prolongée et empêcher toute croissance. (L.P.)
L'Allemagne joue contre son propre intérêt
L'Allemagne, un modèle à relativiser
La France ne doit pas copier l'AllemagneLa souveraineté économique des Etats bientôt enterrée?
Jacques Sapir: Pourquoi les politiques d'ajustement vont échouer
L'europe sociale n'aura pas lieu
Acharnement thérapeutique

 Règle d’or, cette blague de potache

2 commentaires:

Alain-Goethe a dit…

Bonjour Zen
L'Europe : belle idée, mais quid pour l'avenir.

Sur Agoravox, Edgar avait écrit 1 article intéressant .
Ci dessous 1 extrait :
Le triangle d'incompatibilité de Rodrik
Publié le 05 février 2009 par Edgar
Dani Rodrik est un professeur d'économie à Harvard, très orienté sur les problématiques de développement macroéconomique. J'avais commenté un de ses billets récent sur le poids de la mondialisation sur les systèmes sociaux.

Il lance sur son blog une idée intéressante.

On connaît le triangle d'incompatibilité de Mundell, selon lequel on ne peut pas avoir à la fois des changes fixes, la circulation des capitaux et une politique monétaire autonome.

Rodrik énonce l'idée suivante : on ne peut pas avoir à la fois la démocratie, la souveraineté nationale et accepter la mondialisation (global economic integration). ""

Qu'en penses tu ??
Bon dimanche

Etienne Celmar a dit…

Bonsoir Alain
Merci de ton passage et de ton commentaire
Je vais en prendre connaissance
J'ai aussi trouvé ce lien:
http://regulation.revues.org/index7494.html
Bonne soirée