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vendredi 3 décembre 2010

Haïti: malédiction?

Non, abandon et incurie!

Calvaire d'un peuple


Aujourd'hui, le pire continue...

_Presque un an déjà...
On avait fini par oublier. Nos medias s'occupaient d'autre chose. Il a fallu d'ubuesques élections pour qu'on en reparle.Les caméras étaient braquées ailleurs.
Aléas de l'info ordinaire, oublieuse de ce qui a fait la une hier. Passer vite à autre chose. Suivre les désirs ambigüs d'un lectorat vite saturé d'images, après le choc et la pitié.
______________Difficile de trouver les mots pour caractériser la situation que continue à vivre le peuple haïtien.Une histoire aux drames sans fin. Une détresse sans nom, surtout pour les habitants de la capitale, devenue ville fantôme. Désespoir absolu de ceux qui errent après avoir un temps espéré.
__Le pays était dejà exsangue avant le tremblement de terre. Tous les malheurs du monde
semblent s'être abattus sur cette portion d'île rendue aride. Un morceau d' île qui pourrait être un paradis s'il n'avait été ravagé par tant de drames naturels et humains. Humains surtout! C'est comme si rien n'avait été épargné aux Haïtiens: cyclones, déforestation, coulées de boue,esclavage, mise en coupe réglée par des régimes corrompus, ingérence américaine et aujourd'hui :le chaos, qui laisse sans voix, dans un pays où la majorité vit avec moins de un dollar par semaine...
____Pour ajouter au drame, le choléra menace. Une mascarade électorale par dessus le marché
. Une transition dont on voit mal où elle mène. La vie "ordinaire" continue...
Comme si les désastres physiques et sanitaires ne suffisaient pas,le désordre politique va probablement continuer, alors que le besoin de stuctures et d'institutions stables et durables est une urgence absolue pour mener à bien la reconstruction matérielle, économique, politique, morale.
Le vide du pouvoir ne sortira pas le pays du chaos comme par magie.

_Après des élections contestées, les défis du pays en ruines sont immenses
Les fonds dédiés à l'aide humanitaire ne manquent pas, même si seulement 1/40 des sommes promises sont disponibles pour l'instant. Mais ce qui manque le plus, depuis le début, c'est la coordination, tragiquement défaillante (problèmes d'étanchéité des aides, de sectorisation, de rivalités, de pouvoirs parfois, de méconnaissance du pays surtout). Il a manqué dès le début un organisme onusien pour gérer l'urgence, mettre les secours en cohérence, à la suite de l'effondrement institutionnel.
Les aides au redressement promises par les Nations-Unies,tardent à se manifester
La reconstruction devait être la première urgence. Presque rien n'a été fait, eu égard aux besoins.
______La tâche est difficile, pour des raisons multiples.

____________Au quartier général de la Croix-Rouge espagnole à Léogâne, qui a pris en charge une partie de la reconstruction, une responsable reconnaît que «beaucoup de temps a été perdu à cause de difficultés avec les titres de propriété foncière». «On s’est rendu compte que ce n’était pas si facile d’essayer d’acheter des terrains pour bâtir des abris. Il faut négocier avec les maires et les communes, fixer les prix, et cela peut prendre des mois entiers. Après, il y a le problème des matériaux. On ne trouve pas toujours ce que l’on veut. Cela retarde encore le processus.»
______"Plus de dix mois après le séisme, la reconstruction prend du retard et 1,3 million de personnes vivent toujours dans des camps de réfugiés. La construction d'habitations, conditionnée à l'aide internationale et à sa bonne gestion, dépend également de la question foncière. En Haïti, une grande confusion règne autour de la propriété des terres, phénomène aggravé par le séisme. L'épidémie de choléra a fait ressurgir ce problème de façon flagrante : "Les structures hospitalières et les ONG se retrouvent avec des corps qu'elles ne peuvent pas garder et se demandent où elles peuvent les mettre. Il faut trouver des terrains," explique Olivier Bernard.__A l'image du palais présidentiel en ruine, ce sont aussi les institutions politiques qui devront être reconstruites. La Cour suprême, le Sénat, l'Assemblée nationale et 90 % des ministères ont été détruits. Personne n'a été embauché pour remplacer les fonctionnaires morts durant le séisme. Le nouveau gouvernement ne pourra cependant pas compter sur la croissance pour soutenir ces chantiers. Le PIB devrait chuter de 8,5 % en 2010, selon la Banque mondiale, dans un pays où 30 % de la population est officiellement au chômage." (Le Monde)
L'oubli va-t-il de nouveau retomber sur le calvaire haïtien?
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Dossier France Culture
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