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jeudi 25 novembre 2010

Euro à l'agonie ?

L'euro survivra-t-il à la crise?

Certains économistes jugent l'euro en péril, en grand danger. La crise aurait mis en évidence ses aspects de construction artificielle, qui aurait à peu près fonctionné pendant une période en masquant les inégalités de développement, mais qui se révèlerait aujourd'hui plutôt comme un carcan, au sein d'un union où règne aujourd'hui la cacophonie, l'absence d'un minimum de cohérence et de solidarité, d'intérêts convergents.

Mais une autre forme d'Europe ne peut-elle pas se reconstruire sur la base d'une monnaie commune de référence, autrement définie, donnant aux divers partenaires une marge d'autonomie financière nécessaire, à l'heure où la guerre des monnaies, donc de nouvelles formes de protectionnisme, se déchaîne au niveau international?

Herman Van Rompuy
, européiste plus que convaincu, sonne lui-même le tocsin: la zone euro joue sa "survie", affirme-t-il. Si lui-même l'affirme, c'est qu'il y a bien péril en la demeure.
_Le problème est : comment en sortir sans drame, dans les pires conditions, en maintenant les meilleurs acquis.
__Les plus pessimistes, les plus souverainistes souvent aussi, et les plus réticents au développement "anarchique" et peu démocratique de l'Europe depuis 20 ans, jugent qu'il faudrait mettre un terme à la fiction d'un monnaie prétendument régulatrice et unificatrice. Et le plus tôt serait le mieux, pour ne pas voir s'aggraver les tensions déjà bien visibles entre les pays à développement différents, voire divergents. On aurait mis la charrue avant les boeufs en voulant construire au forceps, selon les principes chers à Monet, un semblant de cohérence économique, sans avoir d'abord construit un début de projet politique et une cohérence financière de fond. Depuis les pères fondateurs de l'après-guerre, soucieux de rapprochement avec l'Allemagne, dans le cadre de la guerre froide, le contexte géopolitique de l'Europe a complètement changé et l'ivresse d'une finance "hors-sol", dont les instances européennes ont fait aussi le jeu, a destabilisé les économies et le jeu normal de la concurrence.

Ces eurosceptiques d'hier ou d'aujourd'hui, par idéologie ou par raison, prévoient une désintégration programmée de l'Union européenne:
"Les élargissements successifs incontrôlés générateurs d’hypertrophie et de blocage, le déni de démocratie synonyme de défiance des peuples qui la composent, les coûts exorbitants et croissants de son fonctionnement sans véritable contrepartie aujourd’hui et la promesse chaque jour un peu plus démentie d’un euro protecteur et fédérateur ont amené l’Union Européenne dans une situation proche de celle de l’Union Soviétique à la fin des années soixante-dix. La crise financière et les choix politiques et économiques désastreux qu’elle impose maintenant aux états membres pour y remédier l’entraînent désormais inéluctablement dans une spirale descendante dont la seule issue possible est son effondrement d’ici une dizaine d’années..."
__Le pire n'est jamais sûr. Mais les analyses de Asselineau_(ou ici )qu'on peut juger excessives ou irréalistes, viennent entretenir ces craintes. Craintes renforcées par le réputé journaliste anglais, certes européen non convaincu, Ambrose Evans-Pritchard (traduction ici)
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_L'économiste Alain Cotta partage les mêmes préoccupations, mais estime que l'Europe peut garder une certaine cohérence si on redéfinit le statut de sa monnaie, qui portait dès sa conception la perspective de son échec...
___Alors, quelle solution pour repartir d’un bon pied ?
"Une seule : abandonner la monnaie unique, dont nous avons toujours dit qu’elle serait une bombe à retardement, au profit de la monnaie commune, dont certains avaient rêvé avant Maastricht. Des monnaies nationales, dont la valeur serait gagée sur la richesse réelle des États, coexistant avec une monnaie de réserve commune capable de financer les projets d’intérêt général : je ne vois pas d’autre solution capable de concilier la souplesse qu’exige la diversité des peuples européens avec la stabilité extérieure dont a besoin un continent organisé..."
_Alain Cotta préconise une
sortie rapide de l'euro tel qu'il est, pour ne pas "mourir à petit feu", en envisageant trois possibilités...
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L'euro en deux questions
-Comment desserrer le piège de l’Euro ?
-La crise irlandaise confirme la suprématie de l'Europe allemande
-Vertueuse Allemagne?
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L'Allemagne, un problème pour l'Europe
-Un éclatement de la zône euro est-il pensable?
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