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mercredi 27 octobre 2010

EDF:Le courant ne passe plus...

Tarifs: augmentations en vue

Quand les financiers prennent le pouvoir...


"Désormais EDF réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires à l'étranger.» Lors de l'assemblée générale, le président du groupe public, Pierre Gadonneix, ne cachait pas sa satisfaction. Il avait accompli la mission qu'il s'était fixée : EDF n'a plus rien à voir avec l'entreprise publique franco-française. C'est désormais un groupe international, capable de rivaliser avec les plus grands du secteur. "(M.Orange)




Une stratégie hasardeuse

_A force d'avoir surtout la Bourse pour horizon , de s'engager dans des opérations d'investissements et de rachats à l'étranger à haut risque, de ne plus investir, ni même de ne plus entretenir suffisamment les installations existantes, il arrive ce qui devait arriver... une hausse spectaculaire des tarifs EDF

"L'électrochoc... Après les étincelles de l'emprunt obligataire, EDF demande une augmentation de 20% de ses tarifs à l'Etat. Ce qui rapporterait 13 milliards d'euros de bénéfices supplémentaires... à ajouter aux 19 milliards cumulés sur les cinq dernières années. Pourtant, l'endettement d'EDF frise les 50 milliards à la fin 2009...
"EDF, un groupe solide et plein d'avenir... Sur tous les canaux, les spécialistes patentés nous vantaient par voie hertzienne (ou numérique) les mérites de notre pépite franco-française. Et ça a marché : le grand emprunt obligataire a permis de lever 3,2 milliards d'euros, trois fois plus qu'attendu. Et encore, le chiffre n'est pas tout à fait définitif, puisque le groupe servira toutes les demandes datées du 6 juillet au plus tard. Bravo. Mais deux jours après cette date butoir, le mercredi 8 juillet, le Pédégé Pierre Gadonneix sifflait la fin de la récré en déclarant dans une interview à Paris-Match ... que le niveau d'endettement de sa société menace sa stabilité et qu'"il faudrait une hausse de 20% des tarifs" ! Ce qui rapporterait 13 milliards d'euros, de quoi payer les intérêts de l'emprunt..."

Une conquête internationale très cher payée
En moins d'une décennie, le groupe a investi plus de 40 milliards d'euros dans ses acquisitions internationales, sacrifiant une grande partie de ses investissements internes. Surtout, cela s'est fait à chéquier ouvert. EDF est-il condamné à surpayer systématiquement ses achats à l'étranger ? L'argent public a-t-il si peu de valeur qu'on puisse le gaspiller?__La question s'est à nouveau posée, il y a à peine un mois. Ce jour, EDF annonçait la vente de 20% de British Energy, l'électricien britannique qu'il avait acheté à l'automne, à Centrica. Pour emporter l'adhésion de ce partenaire, assez réticent à venir dans l'affaire, le groupe français lui a officiellement accordé un rabais de 6% par rapport au prix d'acquisition. «Mais il faut regarder l'autre partie de l'accord», pointe un cadre de la maison. «EDF a accepté de racheter la participation de 51% que Centrica détenait dans SPE, le deuxième électricien belge pour 1,3 milliard d'euros. L'année dernière, nous avions fait une offre pour les 25% détenus par GDF pour 515 millions d'euros. Même si EDF acquiert la majorité et paie une prime, cela représente malgré tout une hausse de 31% en un an, en pleine crise financière...
Cette succession d'acquisitions commence à alarmer les salariés et leurs représentants. Un comité d'entreprise extraordinaire s'est tenu le 24 mars afin d'obtenir des éclaircissements. Le 28 mai, l'ensemble des syndicats d'EDF ont publié un texte dans lequel ils s'inquiétaient des dérives contastées. Demandant que toute «la transparence soit faite sur l'opération British Energy dans l'année 2009», il constate que «ces derniers investissements internationaux, mettant en péril les équilibres financiers, sont le fait du prince». Toutes les opérations, indiquent-ils, ont été menées dans la plus totale opacité par la seule direction financière avec des consultants extérieurs, au mépris de toutes les procédures internes, mises en place, après le rachat de l'italien Edison..."

L'Europe a pris le risque de la pénurie "...Au terme de presque dix ans d'ouverture du marché électrique européen, les structures nationales ont été remises en cause au profit d'un oligopole dominé par EDF, E.On, RWE, Suez-Electrabel, Enel, Endesa, Iberdrola. Les uns et les autres ont d'abord fait des incursions chez les voisins, mais de façon limitée. Ils préfèrent désormais s'organiser et s'échanger des actifs au gré des rachats et des rectifications de frontières, avec la bénédiction de la direction de la concurrence européenne qui semble voir dans ces échanges le meilleur remède pour construire un marché unique._Pendant ce temps, aucun ou presque n'a construit de nouvelles capacités, ou alors à la marge: quelques champs d'éoliennes ici ou là. Il n'y en avait pas besoin, à les entendre: lors du début de l'ouverture du marché électrique en 1996, l'Europe était en surcapacité. Toute addition supplémentaire de capacité risquait d'entraîner le prix à la baisse. Désireux de garder toute leur force financière et de récompenser leurs actionnaires, les électriciens se sont donc bien gardés d'engager des projets qui n'auraient fait que dégrader leurs comptes. La raréfaction de l'offre a été organisée..."
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"...Au cours des dix dernières années, EDF a vécu sur sa rente, engageant moins de quatre milliards d’euros par an pour l’entretien et le renouvellement de ses équipements. Résultat ? Des manques criants partout. Un réseau de distribution au bord de l’apoplexie, un parc nucléaire souffrant de pannes à répétition et allant jusqu’à manquer de pièces de rechange indispensables.
La situation n’est pas nouvelle. Et pendant les quatre premières années à la tête d’EDF, Pierre Gadonneix n’a rien fait pour la changer, continuant à maintenir au plus bas niveau les investissements français. L’affichage de résultats en constante augmentation, la conquête des marchés internationaux, la tenue du cours de Bourse, étaient prioritaires. La prise de conscience de la nette dégradation de son système électrique est venue il y a à peine un an.
Brusquement, la direction d’EDF a réalisé la vulnérabilité de sa position : le groupe public est devenu acheteur net d’électricité, et dépense désormais des milliards pour assurer l’approvisionnement de la France. Déstabilisées par le manque d’investissement et une organisation inadaptée (lire EDF : les salariés du nucléaire en fusion), ses centrales affichent un taux de disponibilité ? calcul
économique qui mesure l’efficacité industrielle et économique ? en baisse constante. D’un peu plus de 80%, ce taux est tombé officiellement à 79%, dans les couloirs du groupe, on évoque même le chiffre de 75%. Un point de moins signifie des milliers de KWh en moins, des dizaines de millions d’euros envolés.
D’où la nécessité de dégager d’importants moyens financiers pour
réorganiser une entreprise totalement déréglée. Mais EDF n’a plus la flexibilité financière nécessaire pour le faire. «Tous les bénéfices de la rente nucléaire ont été reversés aux Français», explique Pierre Gadonneix pour expliquer l’impasse dans laquelle se trouve le groupe public aujourd’hui. Dans les faits, il n’en est rien. Les consommateurs français ont certes profité d’une électricité bon marché, alignée sur l’inflation mais désindexée de coûts pétroliers et gaziers. Mais c’était l’objectif même du programme nucléaire lancé à partir de 1975.
La rente nucléaire a surtout servi à payer la conquête internationale du groupe. Entre le rachat de l’allemand EnbW, du britannique London Electricity et de l’italien Edison, EDF a dépensé plus de 20 milliards d’euros entre la fin des années 1990 et 2005....
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(M.Orange)
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Point de vue:" Le plus élémentaire de nos devoirs » -
-Electricité : la douloureuse du marché européen
-EDF paie l'addition de sa folie internationale
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-EDF: privatisation en vue
-EDF :déréglementations
-Privatisation EDF : le courant ne passe plus

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