Ça va jazzer

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samedi 28 août 2010

Insécurité programmatique


Offensive sécuritaire

Un discours bien organisé

Dans le discours élyséen , rien n'est laissé au hasard.
Dès le début, le paradoxal éloge de Guy Moquet, l'étonnant discours de Latran , la valorisation du prêtre aux dépends de l'instituteur, etc..donnaient le ton: une relecture particulière du passé,une contestation à peine voilée des valeurs républicaines, un signe envoyé aux plus conservateurs.

Il s' agit à chaque fois, en flirtant avec un nationalisme d'une autre époque, certaines nostalgies du passé, en jouant sur des peurs bien réelles issues des incertitudes du temps, effets d'une crise économique qui ravage une partie du tissu social, développe la précarité , exacerbe les tensions et les individualismes et favorise le développement de certaines formes nouvelles de délinquance, toujours stigmatisées, mais sans réelle volonté ni moyens d'en éradiquer les formes les plus visibles et les plus médiatisées.

Jouer sur les peurs, pour créer un consensus, détourner l'attention et les critiques de l'essentiel, pour consolider ou restaurer une autorité vacillante et contestée, retourner de mauvais sondages, assurer un avenir personnel brouillé...
Bref, une tentative, sans doute vouée à l'échec, en tous cas
des paris incertains pour restaurer une image dégradée et restaurer l'"aura" des débuts, tout en tentant d'escamoter l'impuissance économique et les "affaires" (faire oublier Bettancourt, notamment...)
Présenter l'apparence de l'ultra-fermeté selon un programme établi par les conseillers les plus proches,_
surtout deux conseillers-clés_, quitte à lâcher un peu de lest quand le message ou les mesures passent difficilement. Programme empirique, surfant sur l'opinion ou l'orientant selon les cas. La thématique de l'insécurité, ou plutôt du tout sécuritaire, entre dans cette stratégie d'une reconquête de larges franges de la population. C'est ainsi que la rhétorique frontiste de Brice Hortefeux correspond à un calcul médiatique ,selon un timing bien précis.

__________________Comme le dit .
P.Maillard, dans Mediapart
:"... C'est un fait unique dans l'histoire de notre République finissante : un homme a inventé l'insécurité et la xénophobie d'Etat comme stratégie de gouvernement et arme politique. Il les a inventées et mises en œuvre méthodiquement, intentionnellement. Non seulement comme un moyen de reprendre la main quand les plus graves soupçons pèsent sur le sommet de l'Etat et sur le parti majoritaire, non comme une simple « diversion » circonstancielle et communicationnelle en période de grave crise économique et sociale, mais bien comme un continuum idéologique et une pratique politique destinée à asseoir et conserver un pouvoir qui nous fait sortir un peu plus chaque jour de la légalité républicaine, des règles démocratiques et du respect de nos institutions.__Les théories d'une rupture politique ou d'un virage récent vers l'inadmissible - « durcissement », « radicalisation », lit-on un peu partout - sont aujourd'hui insuffisantes. Sarkozy et ses conseillers ont inventé l'insécurité programmatique, l'insécurité comme programme électoral et projet politique. Ni diversion, ni dérive, mais une ligne idéologique, un choix délibéré, pensé et assumé, un système avec des fondamentaux puisés directement dans la pensée de l'extrême droite, avec son langage propre, son révisionnisme de l'histoire, son gouvernement par la peur et cette violence pure qu'il faut bien commencer à penser afin d'identifier ce contre quoi nous avons à nous battre..."
________________________
-Nationalité: le grand flou juridique
-
La déchéance de la nationalité est une habileté tacticienne, mais un danger pour la République
-Comment Nicolas Sarkozy a rendu possible la dérive raciste à droite
-Sarkozy cherche un rebond à son extrême droite
-Patrick Weil: «Les déchéances de nationalité rappellent les guerres du XXe siècle»
-Le sarkozysme, la droite-extrême et l’extrême-droite

-La première des insécurités, ça reste le chômage !

vendredi 27 août 2010

USA: plus dure sera la suite ?

Vers une crise encore plus marquée?




Quand la récession s'ajoute à l'inflation: c'était le pronostic des plus pessimistes il y a deux ans.
Aujourd'hui, le paysage s'est un peu modifié, mais pas dans le meilleur sens. La reprise américaine ralentit, les Bourses dépriment
.
Malgré quelques promesses et mesures parfois symboliques,
l'incertitude demeure. - La paralysie et l'impuissance sont manifestes.[_ "Un cercle vicieux : l'administration Obama n’est pas en mesure de faire adopter – le voudrait-elle – un quelconque nouveau plan de relance public par le Congrès : dans cette conjoncture, en attendant la reprise de l’emploi, les consommateurs se restreignent et en conséquence, les entreprises n’embauchent pas. Si la consommation ne reprend pas, qu’est ce qui va pouvoir contribuer à la croissance?..."(PJ)_]
Le spectre de la déflation resurgit
Une sortie faible de reprise passagère en trompe l'oeil, qui semble atteindre ses limites, avec les mêmes acteurs financiers, malgré les interventions d'Obama, qui restent marginales. Les restrictions budgétaires risquent d'affaiblir la consommation et de compromettre le rétablissement annoncé. Les banques n'ont rien compris.
Les problèmes de logement s'aggravent. Le prix des maisons chute toujours. _Le marché de l'immobilier est au plus bas depuis 1963 _.
Même les moins désargentés ne veulent plus s'endetter auprès des banques, elles-mêmes réticentes à prêter. De grandes villes comme Cleveland ou Détroit tendent à se désertifier. Des scènes de rue dignes de la crise de 29 choquent les Américains. Le nombre des sans-domicile fixe augmente.
La « classe moyenne » aux Etats-Unis est en train de se rétrécir dramatiquement. Il y a toujours plus de chômeurs en fin de droits et les Etats-Unis découvrent le chômage de longue durée (variable selon les régions(-voir ici-)__"Les Etats-Unis s'installent dans une situation inédite : un chômage structurel élevé.
.."
__________" Le nombre de procédures de faillite, d'entreprises ou personnelles, aux Etats-Unis a atteint son plus haut niveau depuis près de cinq ans, montrent des statistiques officielles publiées mardi, illustrant les effets du ralentissement économique et de la montée du chômage . Les services judiciaires ont recensé 422.061 procédures de faillite durant le trimestre avril-juin, soit 9% de plus qu'au cours des trois mois précédents et 11% de plus que sur la période correspondante de l'an dernier. Sur l'année à fin juin, ce chiffre atteint 1,57 million, soit une hausse de 20% par rapport aux douze mois précédents. Les faillites personnelles ont augmenté de 21%, à 1,51 million en un an, et les faillites d'entreprises de 9%, à 59.608. C'est la première fois que ce décompte passe la barre des 400.000 sur un trimestre depuis le record du quatrième trimestre 2005, lorsque 667.431 procédures avaient été engagées, après la réforme des lois fédérales sur les faillites, qui avait durci les critères permettant à un particulier ou à une entreprise de se placer à l'abri de ses créanciers. Nous savons que les causes des faillites sont principalement la perte d'un emploi et la santé, avec en plus la crise des saisies immobilières", a commenté Deborah Thorne, professeur associé de sociologie à l'université de l'Ohio.Tant que nous ne serons pas remis sur pieds, que nous n'assurerons pas des emplois décemment payés et que nous ne ferons pas quelque chose contre la crise immobilière, les faillites continueront d'augmenter." (Reuters)

-L 'immobilier fait craindre une rechute aux Etats-Unis
-« Cleveland contre Wall Street »

-Etats-Unis-La croissance américaine revue très à la baisse
-Les chiffres de l
' emploi suscitent des doutes sur la reprise
-Crise :une "énorme catastrophe" se prépare, selon Simon Johnson (ex-FMI)
-Nous n'avons pas fait le nécessaire pour étayer les fondations de notre prospérité (Obama)
________________
Point de vue: rechute imminente?

jeudi 26 août 2010

Justice indépendante?

Institution sinistrée

Pour l'honneur de la justice ?...




C'est peu dire que le fonctionnement de la justice va mal en France
Un manque de moyens déjà ancien, un long
travail de sape, qui place notre pays dans les bons derniers en Europe.
Elle va de la pénurie à l'asphyxie.
Une trop grande dépendance par rapport au pouvoir et à ses pressions, loin des principes de Montesquieu, se manifestant par des ingérences parfois lourdes dans des affaires "sensibles" pour stopper, retarder ou escamoter certaines procédures, une survalorisation des problèmes de petite délinquance, la plus spéculaire, qui joue démagogiquement sur le thème de l'insécurité, très porteur électoralement
Un projet de suppression du juge d'instruction, à l'américaine, et des jurys populaires dans les procès d'assise..
Une justice aux réformes brouillonnes qui ne va pas à l'essentiel, sans moyens donc, souvent à deux vitesses, que dénoncent régulièrement certains juges eux-mêmes, comme Jean de Maillard, dont on peut penser que la liberté de propos, no
tamment sur la grande délinquance financière, gêne au plus haut lieu._Les représentants de la fonction judiciaire dénoncent aussi «les attaques contre l'indépendance de la justice» et «une opération de démantèlement de l'institution judiciaire». Sortant de leur traditionnelle réserve, ils en appellent à l'opinion publique pour éviter leur mise sous tutelle du pouvoir exécutif."(E.Ineiyan-Mediapart)_
Jean de Maillard,sanctionné pour avoir simplement rendu la justice, à ses yeux. Sanction révélatrice d'un malaise qui dépasse sa personne, dont il fait état dans une lettre ouverte à M.A.Marie
:

_"... Ce que l'on me reproche, qui rend insupportable ma présence dans un tribunal correctionnel et justifie de m'entendre dire que je porte tort à l'image de la justice, c'est de résister au dévoiement d'une justice d'abattage, où les juges du siège sont pris en otage d'une politique pénale -si tant est qu'il y ait chez ceux qui en sont chargés une vision claire de ce qu'ils recherchent- qui n'a plus pour horizon que d'assurer un rendement statistique maximal en sacrifiant aux modes passagères ou aux exigences de la communication gouvernementale.
_Peu importe ce qu'on juge, peu importe comment on le fait encore, peu importe même ce que deviendra la décision prononcée : le seul mot d'ordre qui tienne encore est « réponse à la délinquance », selon les inquiétudes et les urgences de l'actualité ou des faits divers._Mais qui trop embrasse, mal étreint ! On nous demande de remplir les prisons de récidivistes, mais qui sont les récidivistes ? Les voyous qui savent passer entre les mailles du filet mal rapiécé des forces de l'ordre et de la justice ?_Que non : bien plus souvent les malheureux écrasés par une vie sans autre espoir que de toucher leur RSA en fin de mois et qui, de beuveries en bagarres sordides, échouent dans les salles de garde à vue qui servent d'antichambre à une cellule pénitentiaire à peine moins crasseuse...
les parquets ont été repris en mains, avant d'ailleurs que vous n'arriviez vous-même place Vendôme, et je dois même dire que vous avez hérité d'une justice sinistrée où juger n'est plus l'objectif de l'institution judiciaire.
_Le centre de gravité de la justice s'est déplacé des salles d'audience vers les parquets, transformés en gare de triage des malfaisants et des pauvres hères, tous confondus et sans distinction. Les instructions que doivent appliquer les représentants du ministère public leur enjoignent de donner une réponse pénale à tout comportement délinquant..."

samedi 14 août 2010

Une étape...

_______________Photo personnelle_Côte Dalmate, juin 2010_(cliquez pour agrandir)

_____Bonjour à tous, amis connus et inconnus, lecteurs assidus ou occasionnels !

Une frontière symbolique vient d'être franchie: 100000 visites depuis avril 98...Champagne!!
_Quand j'ai commencé, je ne m'attendais pas à une telle fréquentation. D'ailleurs, j'envisageais initialement de faire de ce blog une sorte de conservateur de certains papiers livrés à Agoravox (autrefois de meilleure qualité qu'aujourd'hui), d'en faire aussi un panier à favoris sur les sujets qui me tenaient à coeur.
Puis , je me suis pris au jeu et suis devenu un écumeur du web,un chasseur de liens (lol!), au fur et à mesure que, voulant approfondir certains points d'actualité, j'ai été souvent confronté à une information défaillante, redondante, partiale ou partielle.
En cherchant patiemment dans le meilleur du web et en confrontant les sources, j'ai trouvé de quoi affiner les instruments d'analyse, élargir la vision, réviser mes préjugés, conforter aussi parfois mes options fondamentales. Certains ont pu remarquer que je ne me situais pas précisément du côté des "vilains conservateurs" (lol!), bien que ne militant dans aucun parti( je cherche encore...).
Car l'o
bjectivité, si elle peut être améliorée par un combat constant et appuyée sur une scrupuleuse honnêteté, ne peut exister dans l'absolu. "Un fait est toujours le résultat d'un jugement", disait le journaliste J.Fauvet, du Monde. La vision réduite sur un événement n'empêche pas de prendre parti, comme le soulignait Camus... qui s'est aussi parfois trompé. Notre époque cahotique et "sur/sous-informée" (dit-on) ne facilite pas l'interprétation des faits et des mutations en cours, l'analyse de leurs conséquences possibles. "Dans le tumulte des événements du monde" (Baudelaire),un "fanal" est plus que jamais nécessaire...surtout quand la presse va mal.
__Au fur et à mesure, souvent insatisfait, j'ai essayé de modifier la présentation de mes papiers, pour sortir d'une tendance trop énumérative et parfois dispersée. Je tente depuis peu une formule plus ramassée, plus synthétique, plus explicite,moins formelle aussi,insérant le plus souvent les liens (mieux choisis) dans le coeur du texte.
La lassitude guette. J'ai eu maintes fois envie d'abandonner le chantier, constatant que je ne faisais rien de très original, conformément à ma prétention initiale de n'être qu'un "passeur". Mais l'intérêt, le plaisir reprenaient toujours le dessus.
Je ne sais combien de temps je vais tenir dans la durée...Peu importe.
Quand le plaisir et la motivation feront défaut, je retournerai cultiver mon jardin (que je n'ai jamais abandonné ) , pratiquer le vélo (un peu plus),voyager (je ne m'en lasse pas) et m'occuper de mes petits-enfants (encore davantage) . Nul n'est irremplaçable...surtout dans l'univers contrasté et parfois riche des blogs à vocation informative.
Je m'éloigne quelques jours.
Merci de m'avoir lu!
Bonne journée!

vendredi 13 août 2010

Charity business

Donate!

Au Richistan,
__________Les milliardaires passent à l'offensive



Charité et /ou justice ?




Andrew Carnegie: "L'homme qui meurt riche meurt en disgrâce".

-Une façon de s’acheter un peu d’immortalité ?... " (Gisèle Prévost)
________________

Ah! dur d' être milliardaire ! d'avoir à gérer une richesse qui peut correspondre à celle de plusieurs pays
Que de soucis! De plus, les sommes possédées excèdent de très loin tout ce qu'on serait susceptible de dépenser même au cours de plusieurs vies, même si l'on s'offrait les produits les plus nombreux et les plus luxueux.
C'est terrible! on ne peut consommer au delà d'un certain seuil: trois bouteilles de Petrus par jour, et voilà votre santé mal partie; cinq yachts de par le monde: parfait, mais comment en profiter? le temps n'est pas extensible, et ça finit par être ennuyeux...Et puis il faut bien mourir! Un beau mausolée, un cercueil en acajou ne donneront aucune satisfaction particulière. A-t-on jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard? Pas question de mourir riche. Comme l’écrit Bloomberg,
«cette fortune, je ne peux ni la dépenser entièrement ni l’emporter dans la tombe.»
Bref, être milliardaire, surtout quand on est américain, n'est pas un sort si enviable que la presse people le laisse entendre.
On comprend pourquoi un Carnegie, ou même un Rockefeller en soient presque venus à prêcher la vie simple, presque ascétique..Il faut dire que l'esprit du protestantisme était passé par là, avec sa glorification du travail et de la réussite matérielle pensée comme l'expression du salut . Etre riche: une mission divine. Aux USA, l'argent n'a jamais été objet de honte et la réussite sociale est une valeur dont on peut se glorifier sans complexe (Daniel Boorstin dans
Histoire des Américains, décrit très bien cette tendance présente dès le départ de l'"aventure coloniale"). Etre pauvre ne pouvait qu'engendrer une certaine honte au sein d'un société marquée par une Destinée Manifeste, au coeur de l' american dream.(ou ici)
-"...« Dans les années 80, les " maîtres de l'Univers", comme les appelait l'écrivain Tom Wolfe, voulaient amasser du capital. L'arbitragiste Ivan Boesky lançait son célèbre slogan "Greed is good" [la cupidité est bonne !]. Les milliardaires des années 2000, eux, ont adopté la philosophie d'Andrew Carnegie, selon laquelle "l'homme qui meurt riche meurt en disgrâce". Ils y ont ajouté leur touche : ils donnent leur argent de leur vivant », observe Jean-Sébastien Stehli, de L'Express, dans une enquête sur la vie des super-riches qui aborde pour la première fois ce sujet. En réalité, les deux comportements font bon ménage. Le golden boy a pris les traits du trader David Pinkus dans Cendrillon, le dernier livre d'Éric Reinhardt (Stock). Pour lui, gagner de l'argent est à la fois une drogue et un plaisir. Mais c'est le même individu qui dépense des sommes astronomiques en pures futilités et qui s'implique dans la lutte contre la misère dans le monde. Dans les deux cas, le plaisir est un moteur. La tradition philanthropique américaine, d'origine protestante, encourage l'acte de donner d'un point de vue à la fois philosophique, moral et éthique. La défiscalisation fait le reste. Il s'agit de se sauver soi-même en sauvant le monde..." (G.Prévost)
_____Mais le problème, le casse-tête, pour les happy few, c'est de profiter en faisant profiter les plus malchanceux. Leur conscience morale devait souffrir , à la vue de tant de misères répandues aux USA et à l'extérieur. D'où l'idée d'établir des fondations , pour réparer ce que l'Etat ne faisait pas ou faisait si mal. La justice sociale étant si mal assurée, il fallait compenser par la charité, qui pouvait être grande, mais laissée à la libre appréciation de chacun. C'était sans doute un moyen de soulager sa conscience, peut-être des remords issus d'une fortune à l'origine acquise dans des conditions douteuses, mais aussi un bon moyen d'échapper partiellement à l'impôt, de valoriser son image sociale, donc de conforter sa réussite. Un bon retour sur investissement, en quelque sorte.
Et puis , il existe des fondations qui jouent un
double jeu...Et puis certains, comme G.Soros semblent dénués de scrupules quand ils sont aux affaires. Double langage ou schizophrénie sociale? Et puis, l'initiative engagée par Buffet and Co se résume pour l'instant à des "promesses"...D'autres par le passé ne furent jamais tenues.
Cela peut paraître cynique , et pourtant...
Un impôt proportionnel aux richesses accumulées , judicieusement utilisé (hôpitaux, éducation, etc...), serait certainement plus efficace socialement que des dons, laissées souvent à la fantaisie individuelle (je sais, des groupes bancaires ont maintenant leurs conseillers en philanthropie, _comme en placement en paradis fiscaux_) et parfois sans suite.
_"...Aux États-Unis, le conseil en dons est un nouveau métier fort lucratif. En fonction de vos goûts personnels, on vous aiguillera vers l’opération assurant le meilleur « retour sur investissement » en termes d’impact social : 500 enfants tirés de la misère, 1 000 analphabètes en moins, etc. Au passage, le conseiller empoche de 1 à 5 % du don. De même, des banques privées proposent des « philanthropy advice services » pour accompagner la démarche, jusqu’à faire la publicité des dons pour les donateurs qui le souhaitent.
..
« En Europe, les Pays-Bas sont la nation la plus avancée en matière de fondations, car l’on y trouve beaucoup de fonds de pension à vocation de retraite par capitalisation, observe Gilles Dard, président de l’activité gestion privée de Merrill Lynch, qui gère la fortune de 700 familles françaises et dispose de spécialistes ès philanthropie. « En France, ceux qui passent à l’acte sont moins nombreux qu’ailleurs. Mais le phénomène s’est amplifié depuis trois ans, au rythme de l’accélération de la création de richesse des dernières années. Et avec l’aide de la loi Aillagon, malheureusement encore un peu confidentielle. » Il y voit une tendance de fond. « Au-delà de 50 millions d’euros de patrimoine, tous y pensent et souhaitent clairement qu’on leur en parle. Ils investissent sur plusieurs générations et veulent être sûrs que le ratio argent investi/efficacité sera optimal. » Le cas le plus fréquent est le grand industriel qui a vendu son entreprise, préparé sa retraite, offert un appartement et un pécule à ses enfants, et qui décide de placer le reste à très long terme de façon à ce que sa générosité lui survive.Une façon de s’acheter un peu d’immortalité ?... " (Gisèle Prévost)
______________Avec une partie seulement de la fortune de Bill Gates (ne soyons pas trop dur et il lui en resterait tant encore pour lui et ses enfants!), on pourrait ouvrir des écoles dans toute l'Afrique et sortir beaucoup de pays du marasme, par des actions bien ciblées, bien organisées. Ce serait aussi une façon de rendre à la société une partie des sommes qu'il a captées par ses pratiques commerciales monopolistiques déloyales .
Madame Bettancourt ne verse qu'une part très dérisoire de ses revenus à l'Etat au regard d'une personne des classes moyennes, mais elle a aussi "ses" pauvres"...et ses oeuvres d'art, qui lui donnent du plaisir et lui fait faire des économies...
Les cadeaux fiscaux vont rarement dans le sens de l'intérêt général

___________Alors, justice ou charité ?
__________
-LE CHARITY BUSINESS EN QUESTION

jeudi 12 août 2010

Loups dans la bergerie?

Europe et contrôles bancaires

Abandon de pouvoir...et lobbying financier

-Un renforcement du contrôle du système bancaire et financier purement formel?







"Des pilleurs de banque comme consultants sur les normes de sécurité ?
" (Esurnir)
__________________________

_________Commission: des banquiers très introduits:
-"
Viendrait-il à l’idée de la Commission de réunir, à côté de policiers et de magistrats, des pilleurs de banques pour les consulter sur les normes de sécurité et la législation répressive ? La comparaison peut prêter à sourire, mais c’est exactement ce que fait l’exécutif européen dans le domaine de la régulation financière, puisqu’elle s’inspire, pour l’essentiel, des propositions formulées par l’industrie financière.

_Ainsi, la législation actuellement en cours d’adoption sur la supervision financière européenne est directement issue d’un rapport commandé par la Commission et remis le 25 février 2009.
Or, ce texte, jugé très timoré, a été rédigé par un groupe « d’experts » présidé par Jacques de La Rosière, ancien patron de la Banque de France, mais surtout actuel conseiller du PDG de BNP-Paribas, entouré de sept professionnels dont trois viennent du secteur privé
, même s’ils ont eu des fonctions publiques à un moment ou à un autre, la porosité étant importante dans ce milieu : Rainer Masera (ex Lehman Brothers), Otmar Issing (Goldman Sachs) et Onno Ruding (Citigroup). Soit quatre banquiers (dont trois établissements américains…) et un cinquième, Callum McCarthy, l’ancien président de la « Financial Services Authority » britannique, notoirement opposé à toute supervision trop contraignante. Soit une majorité issue ou proche de l’industrie financière… Comment dès lors s’étonner du résultat ?..

___La Commission s’est entourée, au fil des années et faute de disposer du personnel et des compétences nécessaires en interne, de plus de mille « groupes d’experts » qui la conseillent dans l’élaboration de la législation européenne. Le fonctionnement, la composition et le pouvoir de ces groupes sont pour le moins opaques, ainsi que le dénonce régulièrement l’ONG « Alter EU » qui s’est fait une spécialité de traquer les lobbies à l’œuvre à Bruxelles
.
Dans le domaine financier, on en dénombre 19 qui siégent auprès de la direction générale du marché intérieur.
Selon Alter EU qui a publié en octobre 2009, une étude intitulée : « the role of the Financial industry in shaping EU régulation » (le rôle de l’industrie financière dans l’élaboration de la réglementation européenne), 8 de ces comités sont dominés de la tête et des épaules par le monde financier, comme ceux sur les produits dérivés, les problèmes bancaires ou encore les manipulations de marché. Dans 7 autres, les États membres sont certes majoritaires, mais la Commission a "oublié" de publier la composition de trois d’entre eux. Il faut ajouter à cette nébuleuse trois autres instances du « processus Lamfalussy »,
dont deux d’entre elles sont essentiellement composés de représentants de la finance, un "processus" loin d'être anecdotique puisqu'il a institué un mode de gouvernance du secteur financier qui donne un véritable pouvoir réglementaire aux « experts »...
__Le 1er octobre 2008, le prédécesseur de Michel Barnier, l’Irlandais Charly McCreevy, clamait encore que «ce n’est pas le manque de réglementation qui est à l’origine de cette crise financière»… Cela étant, aucun des textes actuellement en cours de discussion devant le Parlement européen et le Conseil des ministres ne représente une vraie rupture avec ce qui se passait avant, les groupes d’experts veillant à décourager les velléités réglementaires..." .(J.Quatremer)
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-
L'Europe divisée sur le contrôle bancaire
-Le lobbying à Bruxelles : une menace pour la démocratie ?
-Les lobbies financiers à Bruxelles n'aiment pas la régulation
-Quand la Commission européenne déguise des lobbyistes du secteur financier en experts
-Refonder l'Europe
-Banques: hold-up sur l'Europe
-Trichet: simple expert ?

mercredi 11 août 2010

Quand la Chine s'arrêta

Point d'histoire: Le jour où la Chine s'est endormie

Le grand bond sur place...ou les chances de l'Angleterre

The Great divergence China, Europe, and the making of the modern world economy

_________Un débat qui agite le monde des historiens, relancé par l'étude de K.POMERANZ:

______________


On comprend encore assez mal, malgré les études historiques nombreuses, pourquoi la Chine, très en avance sur l'Europe au 18° siècle dans de nombreux domaines, n'a pas été entraînée dans le sillage du mouvement d'industrialisation qui a caractérisé les nations européennes, notamment l'Angleterre, connaissant rapidement une révolution exceptionnelle.

-Dans son incontournable Le monde chinois,le grand spécialiste de la Chine Jacques Gernet remet en question certains mythes anciens et encore actuels sur l'histoire complexe et fascinante de la Chine:

« La Chine entre au 18°s dans une ère de prospérité qui est due à un essor agricole, artisanal et commercial sans précédent. Elles devance largement toutes les autres nations pour le volume de ses productions et de ses échanges intérieurs.L'agriculture chinoise atteint son plus haut degré de développement. Par ses techniques,la diversité des espèces cultivées, ses rendements, elle apparaît comme la plus savante et la plus évoluée de l'histoire avant l'apparition de l'agronomie moderne...Par comparaison, l'agriculture de nombreuses régions d'Europe de la même époque peut paraître singulièrement arriérée. Le paysan chinois de l'ère Yongzheng et de la première moitié de l'ère Qianlong est, d'une façon générale, bien mieux nourri et plus à son aise que son homologue français du règne de Louis 15. Il est aussi généralement plus instruit...Cet essor si remarquable de l'agriculture chinoise au 18°s. , stimulé d'ailleurs par l'essor concomitant de la production artisanale et des trafics commerciaux, invite à réviser certains jugements d'aujourd'hui... »(p 237 sq -ed Agora)

-Il décrit l'extraordinaire développement de la Chine à cette époque, notamment le développement exceptionnel d'une industrie efficace (les cotonnades de Songjiang emploient en permanence 200000 ouvriers, par exemple, aux hauts fourneaux de Hhei travaillent 2000 à 3000personnes). La Chine commerce avec le monde entier.. Le développement démographique est spectaculaire, un service public efficace est en place...Déjà, dit D.Donatien,"Au XIe siècle, la Chine produit environ 120 000 tonnes de fonte de fer, la Grande-Bretagne 70 000 tonnes à la fin du XVIIIe. Le monde doit presque tout à la Chine sur le plan de l’innovation technique, mais aussi au plan des conceptions modernes de l’Etat : les concours de recrutement de fonctionnaires implantant un service de l’Etat centralisé, accompli par des individus révocables et non par des féodaux héréditaires.C’est en élargissant sa sphère de domination vers le sud du Yangzi, au Guangdong, puis au Vietnam que la Chine se dota d’une marine et que les échanges maritimes crûrent en volume. Les expéditions conduisirent à la domination des pays maritimes de la région de Canton, jusqu’à la région de Hué et Da-Nang..."

____________________Comment expliquer alors le fait que la Chine n'ait pas naturellement suivi le modèle européen et notamment la révolution industrielle anglaise dès la fin du 18°siècle, dont le moteur essentiel fut l'exploitation du charbon et le règne de la machine à vapeur, force productive de premier plan, qui a entraîné les conséquences en chaîne que l'on sait?

Gernet, comme d'autres, pointe l'excès de centralisation, l'Etat vivant au dessus de ses moyens, la corruption, les guerres lointaines, l'assoupissement lié à l'euphorie du développement, un certain essoufflement d'une économie prospère mais routinière , l'insuffisance progressive des terres liée à la croissance démographique, etc...

Mais cette interprétation traditionnelle est aujourd'hui discutée, approfondie et remaniée...

-Pomeranz , dans son livre récemment traduit en français,remet en cause l'européocentrisme qui a prévalu dans l'explication du « décrochage » de la Chine par rapport à certains pays d'Europe

« Certaines régions d’Asie et d’Europe avaient atteint, à la fin du XVIIIe siècle, un niveau de développement comparable. Comment expliquer alors la distance qui sépara les deux espaces par la suite, et pourquoi la révolution industrielle eut-elle lieu en Grande-Bretagne plutôt qu’en Chine ? Par une sorte de hasard écologique et conjoncturel, répond Pomeranz : la disponibilité des ressources en charbon et l’exploitation du Nouveau Monde sont les deux principaux phénomènes à l’origine de cette « grande divergence ». ...C’est en partant du constat d’un « fossé injustifié entre nos façons de qualifier des phénomènes qui, aux deux extrémités de l’Eurasie, étaient de même nature » que Pomeranz entreprend de démontrer les similitudes et les points de convergence entre certaines « régions-centres » de l’Ancien Monde au XVIIIe siècle. Le delta du Yangzi en Chine, la plaine du Kantô au Japon, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Gujarat en Inde présentaient des « ressemblances étonnantes », en termes démographiques par exemple. La consommation de produits de luxe était « au moins aussi répandue parmi les diverses classes de Chinois et de Japonais que parmi les Européens ». La Chine importait toutes sortes de produits exotiques, perles d’Asie, lorgnons venus d’Occident et fourrures de Russie. En outre, l’Europe semblait moins efficace dans certains domaines considérés traditionnellement comme les facteurs du dynamisme économique, tels l’organisation des marchés et la division du travail. Ces différentes régions avaient donc atteint, à la fin du XVIIIe siècle, des limites comparables : elles étaient toutes « en marche vers un commun cul-de-sac « proto-industriel » où la production (…) parvenait tout juste à devancer la croissance démographique « .Dès lors, pourquoi l’Europe fut-elle le berceau de la révolution industrielle et pas la Chine ? D’abord, selon Pomeranz, la « chance » de la Grande-Bretagne fut de disposer d’importants gisements de charbon à proximité des lieux de l’activité économique, quand les ressources chinoises étaient éloignées des grandes régions de production. Au XIXe siècle, le combustible fossile joua donc le rôle de « substitut de la terre », au moment où on ne parvenait plus à accroître ses rendements. La seconde cause est à chercher dans l’exploitation de l’Amérique coloniale, riche de matières premières, et sans population pour les consommer. Selon lui, la croissance ne fut donc pas seulement endogène, mais rendue possible par des ressources extérieures. Enfin, insiste Pomeranz, ce n’est pas avant le milieu du XIXe siècle que l’Europe « devint cette monstruosité cousue d’or ».

La divergence fut donc tardive.

Que penser de cette interprétation audacieuse, qui en a séduit beaucoup? Tous les historiens ne partagent pas , ou pas tout à fait ce point de vue novateur , tout en reconnaissant la richesse des analyses.

"...Ce livre constitue l’un des premiers ouvrages de référence de la global history (histoire globale ou mondiale), programme de recherche séduisant mais dont la mise en oeuvre n’est pas toujours aisée. Pomeranz montre tout l’intérêt de dépasser les cadres nationaux pour mener à bien le travail comparatiste, en choisissant d’étudier des « régions-centres ». Cette optique transnationale invite à considérer un monde décloisonné et une histoire décentrée, qui ne fait ni de l’Europe ni de la Chine le coeur des processus historiques. C’est en abordant une pluralité d’espaces que l’historien met en perspective des réalités jusqu’alors déconnectées. __En refusant de postuler la supériorité des valeurs européennes, et en particulier une « opposition théorique entre souverains tempérés (d’Occident) et absolus (d’Orient) », Pomeranz n’écarte pas pour autant les explications culturelles ou politiques. Mais il balaie définitivement le grand roman d’un Occident éclairé contre le reste du monde obscurantiste et inadapté à la modernité. La thèse, nécessairement simplifiée ici, est d’une infinie richesse, et envisage le processus historique et économique dans toute sa complexité. __Rarement un ouvrage aura provoqué autant d’engouement, y compris chez ceux qui en ont critiqué certains aspects. Depuis sa publication, il y a dix ans, il n’a cessé d’alimenter, à l’échelle de la planète, les échanges intellectuels des historiens et des économistes. Espérons que cette traduction lancera à présent la discussion dans le monde francophone, resté jusqu’alors en marge d’un débat pourtant essentiel. A tous ceux qui regrettent parfois l’incapacité des historiens, de nos jours, à se mesurer à de « grandes questions », voilà en tout cas une oeuvre qui devrait donner une immense satisfaction." (Claire Judde de Larivière)

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-Splendeur de la Chine ancienne et de sa marine
-Chine , la mutante-
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Article repris dans Agoravox

mardi 10 août 2010

Natalité de combat

Fécondité politique?

Israël-Palestine: rapports de force et démographie






Vraies ou fausses menaces?

_Les problèmes démographiques ont souvent représenté des enjeux politiques importants.
Dans le conflit qui s'éternise au Moyen-Orient, faute de réelle volonté de paix et de détermination autant israëlienne qu' américaine, piégée par des objectifs stratégiques régionaux à court terme, les problèmes démographiques ont une grande importance, autant dans la réalité des chiffres que dans les désinformations et les fantasmes entretenus.
Contrairement à la plupart des pays arabes, où la natalité est en baisse, le nombre d'enfants palestiniens est toujours
important, surtout dans le chaudron encerclé de Gaza, où la densité démographique est une des plus importantes du monde. Certains courants islamistes ne manquent pas de revendiquer l'arme de la natalité, la mobilisation des ventres...
Israël le sait, tout en contestant officiellement les chiffres, et pratique une politique de gribouille pour tenter de compenser ce déséquilibre croissant: appel à l'immigration notamment, en recul depuis des années (après la déferlante russe, aides même pour les non juifs), grignotage constant de la Cisjordanie... malgré de profondes divergences dans la société israëlienne sur la politique à suivre.

"Pour gagner « la bataille démographique » afin de préserver son caractère juif, Israël appuie [donc] des campagnes ciblées. Subsides, aides au logement, prêts préférentiels, éducation et santé prises en charge, privilèges fiscaux.
Autant d’avantages qu’Israël fait miroiter pour encourager « le retour au pays » de certains de ses 700 000 ressortissants considérés comme exilés, après cinq ans d’absence à l’étranger. Un programme ponctuel privé offre à des milliers de célibataires juifs de diaspora de « trouver un pays et l’âme sœur » (J.David)

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"...L’installation de colons juifs en Cisjordanie a ceci de paradoxal que d’habitude, dans l’histoire, ce sont les zones à la démographie la plus dynamique qui déversent leur trop plein vers celles où elle l’est moins. Or là, c’est l’inverse, ce qui montre combien est artificiel ce mouvement, fruit d’un volontarisme politique cherchant à contrecarrer les évolutions démographiques fondamentales...dans un monde qui révère la démocratie, la logique du nombre finit toujours par l’emporter.
Dans la mesure où il y a un lien direct entre la fécondité des habitants des territoires occupés (colons compris, d’ailleurs) et la tension politique et militaire, il n’y a aucun espoir qu’Israël renverse ces tendances, mortelles à terme pour lui, sans un relâchement de cette tension. Ce relâchement doit déboucher sur une vraie dynamique de développement, en particulier à Gaza. La densité de ce territoire est encore inférieure à celle de Hong-Kong ; cette ville a, comme Beyrouth, un passé commerçant ; l’argent, européen ou arabe, ne manque pas. Le mieux qu’aient à faire les Israéliens est de favoriser au plus vite son décollage.
Et la sécurité, dira-t-on ? La technique moderne offre sans nul doute à Israël des moyens moins rustiques de la garantir que le blocus inhumain infligé aux habitants de Gaza. Dans toute situation de conflit, il faut prendre en compte que la sécurité absolue de l’un est l’insécurité absolue de l’autre " (R.Hureaux)
-La force n'est pas une solution