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lundi 1 mars 2010

Trop de fonctionnaires ?

Vrai problème ou privatisation rampante?

-"Selon Annick Coupé, les postes supprimés ne devraient pas l'être car ils correspondent à de réels besoins. Sur les 5,1 millions d'emplois de fonctionnaires, il y a 760 000 emplois précaires qui correspondent à des contrats à durée déterminée. Or, si ces emplois existent, c'est parce qu'ils répondent à un besoin qui ne peut être satisfait par des fonctionnaires titulaires.
Autrement dit, Annick Coupé explique qu'on peut diminuer le nombre de postes dans la fonction publique en diminuant les offres d'emploi aux concours de la fonction publique, mais il y a fort à parier que ces emplois supprimés seront compensés par des emplois précaires.
Le meilleur exemple est celui de l'Education nationale. Le nombre de postes aux concours n'a cessé de diminuer depuis 2003 car il y aurait trop d'enseignants dans un contexte démographique de baisse du nombre d'élèves dans le secondaire. Mais dans le même temps, l'Etat continue à embaucher des vacataires pour palier au manque de professeurs dans de nombreuses académies.

Y a-t-il trop de fonctionnaires ? Dans certains secteurs, surement. C'est le cas par exemple des fonctionnaires du service des douanes qui sont toujours aussi nombreux alors que les frontières ont été supprimées entre les pays de l'Union Européenne. Mais dans d'autres secteurs, notamment dans la fonction publique hospitalière, il manque du personnel soignant. Sur ces cas précis, un consensus peut être trouvé entre la droite et la gauche. En revanche, sur la question globale des effectifs, le clivage demeure
".(Politique.net)
-Etre fier d'être fonctionnaire?
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-Et l’Etat inventa le licenciement de fonctionnaires
"...«Virer un fonctionnaire pour autre chose qu’une insuffisance ou faute professionnelle, c’est du jamais vu dans toute l’histoire de la fonction publique», s’insurge Vincent Blouet, de la CGT, qui, comme les autres fédérations, est sidéré par le projet. «C’est une grande première qui ouvre la porte à tous les dérapages, c’est particulièrement grave», estime pour sa part Elisabeth David, de l’Unsa. Toutes les organisations syndicales, dans une grande unanimité, ont ainsi proposé hier au gouvernement, comme premier amendement au texte - qui sera soumis au conseil supérieur de la fonction publique d’Etat le 11 février -, le retrait pur et simple du projet..."
-Mobilité des fonctionnaires : des licenciements déguisés ?
"Les syndicats dénoncent des licenciements déguisés… "Une boite à outils pour tailler dans les effectifs".
C’est ainsi que Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, juge ce projet de décret relatif à la "réorientation professionnelle des fonctionnaires de l’Etat" - le texte sera soumis le 11 février au Conseil supérieur de la Fonction publique. "Et cela au moment où la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux sera limitée par la baisse du nombre de départs à la retraite", ajoute le leader syndical dans les colonnes de Libération.
__Les syndicats, qui demandent le retrait pur et simple du décret, craignent que l’Etat ne fasse des propositions de reclassement si dissuasives que les agents concernés, dont les postes sont supprimés, n’aient d’autre choix que de refuser. Et comme cela va concerner des dizaines de milliers d’agents, estime-t-on de source syndicale, il ne s’agirait donc ni plus ni moins que d’un licenciement, un véritable plan social, sans aucun garde-fou social..."

-Y a-t-il trop de fonctionnaires? | Mediapart
"... Dès qu'on parle de fonction publique, les masses financières en jeu donnent vite le tournis. L'Etat emploie 2,5 millions d'agents. En 2010, les dépenses de personnel, retraites incluses, absorberont 41% de son budget. Sur l'ensemble de sa vie, un fonctionnaire coûterait entre 1,5 million (selon Bercy) et 3 millions d'euros (d'après la Cour des comptes). En coupant dans les effectifs, l'Etat a donc réduit le besoin de financement à long terme (60 ans) de 150 à 300 milliards d'euros.
Un pactole. Mais il convient de remettre ce chiffre en perspective. D'abord parce que le «1 sur 2» commence à déstabiliser de nombreux ministères ..., et en premier lieu l'éducation nationale, où 50.000 postes ont été détruits depuis 2007. «Cette suppression des effectifs s'est faite sans réflexion sur les missions, explique Luc Rouban. Le chercheur partage la critique acerbe de la Cour des comptes qui a jugé cette «démarche purement quantitative». «La suppression des effectifs a eu un effet indéniable sur le terrain car la demande de service public n'a pas baissé. Comme beaucoup de postes d'employés ont été supprimés, les conditions de travail des cadres ne cessent de se dégrader.»...
___En réalité, explique Luc Rouban, «la relation entre les effectifs de fonctionnaires et la santé de l'économie nationale n'a jamais fait l'objet de la moindre étude sérieuse car cette santé dépend de bien d'autres facteurs», comme la politique fiscale par exemple. En d'autres mots, il est impossible de déterminer le nombre idéal de fonctionnaires...
___Savoir s'il y a trop de fonctionnaires est donc une question sans réponse. En revanche, «elle recouvre deux interrogations cruciales. La première: faut-il un certain niveau d'efficacité pour répondre à des demandes de services publics dans certains secteurs? La seconde, quel doit être le statut des agents?».A la première, la réponse des Français et de leurs dirigeants semble ambiguë. Car ils sont prompts à tourner les fonctionnaires en dérision, mais tiennent dur comme fer au maintien des services publics. Et si l'on en croit les sondages d'opinion, ils seraient nombreux à rêver d'un destin de fonctionnaire pour leur progéniture.Quant aux avantages liés au statut du fonctionnaire, distinct du lot commun (garantie de l'emploi, départ à la retraite plus précoce...), ils sont aussi la contrepartie de devoirs (neutralité, discrétion, obéissance hiérérchique...).
Du reste, tous les fonctionnaires n'en bénéficient pas: plus d'un million de fonctionnaires sont des contractuels, pour lesquels aucun droit du travail ne s'applique...
En fait, explique Luc Rouban, les fonctionnaires sont une cible facile. «S'inspirant des méthodes du New Public management en vigueur sous Thatcher ou Reagan, l'Etat français gère ses fonctionnaires par la pénurie parce qu'il n'a pas le courage de répondre à deux questions cruciales. D'une part, les services qu'il veut offrir à ses compatriotes: allez dans n'importe quel service des urgences et vous constaterez très vite que l'hôpital a besoin d'effectifs! D'autre part, la répartition des compétences entre l'Etat et les collectivités.» ...
Évaluant à 220.000 le nombre de départs à la retraite entre 2008 et 2015, l'Élysée a fixé comme objectif aux hôpitaux de ne plus être en déficit au plus tard en 2012. Or, au total, le «trou» atteint 700 millions d'euros. La masse salariale représentant environ 70% des charges des hôpitaux, les directions ont élaboré des plans touchant à l'emploi permanent. En additionnant les annonces, on dépasse 10.000 emplois à supprimer.
À l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), entre 3.000 à 4.000 postes sont dans le collimateur d'ici à 2012. Pour protester, un millier de médecins ont menacé de démissionner de leurs fonctions administratives. «Le directeur général “s'engage” à ce que l'offre de soins ne soit pas atteinte par ces suppressions d'emplois et ces réorganisations, ce qui est irréaliste. Il est évident que si, dès cette année, 1.000 emplois sont supprimés alors que plusieurs services travaillent déjà en sous-effectifs, l'offre de soins et la qualité des soins s'en ressentiront immédiatement», indiquent les soignants rassemblés dans le Mouvement de défense de l'hôpital public, dont la pétition a recueilli plus de 600.000 signatures. Les tensions sociales sont palpables partout en France, notamment à Marseille, Nice, Rennes, Toulouse et Lyon...
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-Il y a trop de fonctionnaires? Petit calcul utile
-Touche pas à mes fonctionnaires !

"...il n'est pas anodin que les Français, qui supportent les dépenses publiques parmi les plus élevées au monde, tiennent tant à leurs fonctionnaires. Les travaux de l'OCDE sont à cet égard riches d'enseignements. Une fois retirés des dépenses publiques, les transferts sociaux et les aides à l'économie, le coût de production des services publics en France (26% du PIB) est à peine plus élevé qu'au Royaume-Uni, en Belgique ou au Portugal. Son coût pour l'économie est même stable depuis 1995.
__Ensuite, la réduction drastique du nombre de fonctionnaires a parfois été suivie par une réembauche presque aussi importante, comme au Canada. Enfin, la réforme menée au Royaume-Uni a montré que la contractualisation des services publics au privé n'était pas une garantie d'efficience, les coûts de ces services ayant fortement augmenté. Alors qu'en France la moitié des fonctionnaires doit partir à la retraite d'ici dix ans, saura-t-on maintenir la qualité du service rendu ? Si les Français sont inquiets, c'est que cette opportunité est aussi un sacré challenge.(vsegond@latribune.fr)

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- Etat malmené
-Fonction Publique : culte de la performance ?

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