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mardi 5 janvier 2010

Espagne en difficulté


Zapatero à la peine

-Une Espagne affaiblie par la crise prend la présidence tournante de l'Europe-

Le béton, le tourisme, le crédit: les trois mamelles de l'Espagne

-"Moins de deux ans après avoir caressé l'idée de rejoindre la France, voire l'Allemagne, l'économie espagnole est en chute libre, les clignotants sont au rouge et tous les experts prédisent une relance plus tardive qu'ailleurs. "L'Espagne va mal, diagnostiquait récemment La Vanguardia. Nous nous éloignons de l'Europe tandis que le gouvernement s'apprête à faire de la présidence de l'Union le principal pari politique d'une législature que menace le naufrage." (Le Monde)


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Face à la crise, Zapatero a-t-il tout faux ? | Mediapart
"Il y a encore quinze ans, Madrid aurait dévalué la peseta pour redonner du souffle à son économie. Les choses se seraient apaisées, pour un temps au moins, et l'Espagne serait rentrée dans le rang. En 2009, zone euro oblige, l'option dévaluation est impossible. Résultat, le pays se débat, en pleine déprime, englué dans la récession, piégé par un enchevêtrement de crises d'une violence inédite en Europe. ___Un nouveau front, un de plus, s'est ouvert à la mi-décembre pour le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero : celui des comptes publics... Ll'ampleur de la dette publique en Espagne (66% du Produit intérieur brut attendu en 2010) n'a rien à voir avec celle la Grèce, au bord du dépôt de bilan (120%).
Pour sortir la péninsule du marasme, un socialiste, l'un des seuls encore au pouvoir en Europe en cette fin des années 2000, est aux manettes. Autrefois dynamique représentant d'une social-démocratie au mieux de sa forme, Zapatero, 49 ans, réélu l'an dernier pour un mandat de quatre ans, est aujourd'hui éreinté de tous côtés pour sa gestion brouillonne d'une crise qu'il n'aurait pas su anticiper. La presse ne lui fait pas de cadeaux – y compris le quotidien de centre-gauche El País, d'habitude plus consensuel ... Et le Parti populaire de Mariano Rajoy, à droite, frétille dans les sondages, sans trop forcer. Zapatero a-t-il tout faux ? Alors que l'Espagne va présider, à partir du 1er janvier, une Union européenne mal en point, que vaut la politique anti-crise des dirigeants espagnols, à rebrousse-poil de bien des pays du continent ?
Les chiffres tendent à donner tort à l'équipe de Zapatero. A l'approche de 2010, l'Espagne n'en finit pas de s'effondrer. Son produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3% de juillet à septembre, selon Eurostat – sa sixième baisse trimestrielle d'affilée. Au même moment, la zone euro reprenait des couleurs et sortait de la récession (+0,4%). Le pays devrait afficher cette année une chute de 4% environ de son PIB et les prévisions pour l'an prochain restent dans le rouge.
Préférant l'optimisme à la précision, Zapatero ne cesse de répéter que la reprise pourrait désormais intervenir «à n'importe quel moment». Sur le front de l'emploi, les chiffres sont vertigineux. La crise a détruit plus d'un million et demi d'emplois en deux ans. Et l'on s'attend à 400 000 destructions supplémentaires l'an prochain. Le taux de chômage, proche de 18%, place l'Espagne à l'avant-dernier rang de l'Union européenne en matière d'emploi, juste devant la Slovénie...
l'économie espagnole n'a pas grand-chose à voir avec celle des poids lourds européens. Une myriade de petites et moyennes entreprises se sont développées dans des secteurs en forte croissance ces dernières années, la construction (12% du PIB avant la crise à elle seule) et le tourisme. Des PME qui ont recruté à tout-va une main-d'œuvre bon marché et très peu formée, bien souvent via des contrats à durée déterminée. Si bien que la formidable croissance du début des années 2000 s'est accompagnée, dans le même temps, d'une fonte de la productivité. Un comportement à rebours du reste de l'Europe occidentale qui, aujourd'hui, pèse lourd dans la balance.
L'immobilier, longtemps la face la plus visible du miracle espagnol, s'est transformé en boulet, avec son parc d'un million d'appartements invendus. Incapable d'ajuster par les prix (qui ont à peine baissé de 9% par rapport à leurs plus hauts, contre 33% aux Etats-Unis), le secteur a ajusté par les quantités. C'est-à-dire qu'il s'est arrêté net de construire, jetant à la rue des milliers d'employés. Fin novembre, la construction en Espagne comptait 730.000 chômeurs. Pour se faire une idée des dégâts, on peut visiter une ville fantôme de Castille ravagée par l'éclatement de la bulle immobilière .
Si bien qu'à Madrid, plus personne n'en doute : l'économie espagnole serait entrée dans une récession profonde, même si la crise américaine des subprime n'avait pas éclaté...."


-Le grand Meccano régional complique la sortie de crise:
"...Dans le sillage du Parti populaire, la presse de Madrid, El Mundo en tête, se déchaîne contre le milieu politique de la Catalogne, qui reste, malgré un sérieux coup de mou, la communauté d'Espagne la plus active (19% du Produit intérieur brut, contre 17% pour Madrid). Un vrai-faux référendum sur l'indépendance organisé dans 161 villes et villages de Catalogne, dimanche 13 décembre, a encore raidi les positions (bilan des opérations, une participation de 30%, et un «oui» à plus de 90%). Alors que l'Espagne traverse une crise économique sans pareil en Europe, avec un taux de chômage attendu à 20% l'an prochain, l'avenir du pays se trouve donc suspendu à la décision d'un Conseil constitutionnel apparemment tétanisé à l'idée de devoir trancher un texte si délicat. (Ci-contre le logo d'Ezquerra Republicana de Catalunya, seul parti indépendantiste représenté au Parlement catalan, soutien de l'organisation du référendum de la mi-décembre.)
Pour le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, ce climat explosif ne facilite pas la sortie de crise. Au contraire : les 17 communautés autonomes du Meccano espagnol tendent à fragiliser les orientations économiques fixées par le Palais de la Moncloa. Déjà privé du levier monétaire pour colmater les brèches, l'exécutif madrilène se voit aussi contester ses choix budgétaires par ses régions. A l'heure où le monde entier ne jure plus que par Keynes et le soi-disant retour d'un «Etat fort» pour lutter contre la crise, Madrid se retrouve bien dépareillé. Peut-on faire de la relance keynésienne avec un Etat atomisé ? Le fédéralisme est-il une partie du problème espagnol ?

-Surproduction immobilière et crise du logement en Espagne
-A Madrid, avec près de 20% de chômage, le travail au noir est partout
>>>http://www.dailymotion.com/_espagne-la-crise-immobiliere_news
-Espagne Les « cimetières de béton » de la crise
-L’Espagne en crise découvre un nouveau profil de pauvres
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-Châteaux en Espagne ?

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