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mercredi 21 octobre 2009

Banques choyées


Traitement de faveur

Généreuse compréhension d'Etat

"Les banques peuvent dormir tranquilles: le gouvernement est prêt à continuer à leur accorder une garantie illimitée sans contrepartie" (M.Orange)
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-Christine Lagarde, ministre ou lobbyiste des banquiers ?
"Adopté en commission des Finances, l'amendement Migaud prévoit d'augmenter l'impôt de 10% sur les bénéfices de banques. «Pas question», répond Christine Lagarde qui défend «deux ans et demi de travail» en faveur de la place financière de Paris...
«C’est un peu comme si un hôpital taxait les malades qui ressortent guéris». Un extrait du débat sur les franchises médicales ? Non : une métaphore douteuse de François Goulard sur un projet de taxer les bénéfices des banques ! Une opinion minoritaire à la commission des finances où l'amendement de Didier Migaud au projet de loi de finances pour ajouter une taxe de 10% à l'impôt sur les sociétés pour les banques ayant bénéficié de l'aide de l'Etat a été adopté mercredi 14 octobre. Une demande «légitime» pour le député PS, au vu de leur «rétablissement». Entendre le retour fracassant des bénéfices et les nuages de bonus qui s'amoncellent en vue de nouvelles pluies d'or sur les traders. Légitime mais pas pour tout le monde.
Pour Didier Migaud et les élus de l'opposition la chose semble claire : vu les bénéfices que les banques ont réalisés grâce à l'aide d'Etat, il est bien normal qu'une compensation soit prévue. «Il existe déjà une contrepartie à la garantie que l’État a apporté aux banques», s'est précipité Gilles Carrez, bientôt suivi par d'autres.
SIx cent millions d'euros d'intérêts pour la BNP et la Société générale réunis... Une broutille là où l'Etat aurait touché 12 milliards de bénéfice au cours de l'action ! «Aujourd'hui, au vu des taux pratiqués, c'est une bonne rémunération, pondérait à son tour Jérôme Chartier, député UMP des Hauts-de-Seine, intraitable libéral. Nous avons donc fait un choix stratégique, celui de la rapidité. Et nous avons eu raison.» Une ligne sur laquelle il s'est retrouvé bien seul avec Marc Le Fur, moquant une «pénitence» à ceux par qui la crise est arrivée.
Bien seuls car, même leurs collègues de majorité soutenaient la mesure, comme Chantal Brunel, ancienne porte-parole de l'UMP, trouvant qu'il était temps que les contribuables soient quelques peu rétribués de l'aide apportée à ces pauvres petites banques qui trouvaient désormais «assez d’argent pour distribuer des bonus.»...
Mais les dirigeants des banques ne l'entendent pas de cette oreille : «si cette disposition était adoptée, menaçait dès le vendredi suivant la très puissante Fédération des banques françaises, elle réduirait la compétitivité des banques françaises et de la Place financière de Paris, affaiblissant leur capacité à investir et à financer les entreprises et les particuliers, au moment où ils en ont le plus besoin.» Le genre d'argument qui porte Christine Lagarde au cœur....
«je ne me suis pas battue avec vigueur depuis deux ans et demi pour développer l'attractivité de la place financière de Paris et pour développer l'encadrement des bonus pour tout gâcher en un instant sans argument sérieux !» Les 117 milliards de déficits budgétaire de l'Etat et les 226 millions remboursés par la BNP face aux 500 millions d'euros provisionnés pour les bonus de la même banque ? Pas un argument sérieux donc.
«Pas question» pour la ministre de prendre une mesure frappant le système bancaire française «qui s'est bien comporté pendant la crise.» N'allez pas leur faire peur aux gentilles banques, elles pourraient déménager en Suisse ! N'était-ce pas le message passé par la FBF quand elle parlait d'un
«monde totalement ouvert et concurrentiel» ?..."
-Pas question de plomber les banques françaises-

-Un gouvernement bien compréhensif pour les banques | Mediapart
"S'il y a des déçus du gouvernement, les banquiers n'en font sans doute pas partie. Depuis le début de la crise financière, leurs demandes sont suivies au millimètre près par les ministères. Après avoir renoncé à entrer directement au capital des banques, à avoir une représentation au conseil d'administration des banques aidées, après avoir repoussé toute législation sur les rémunérations, le gouvernement refuse maintenant d'envisager une taxe supplémentaire sur les bénéfices des banques, comme le proposent des députés...
L'institut Montaigne, le think tank du très libéral Claude Bébéar, apportait dès le printemps 2009 sa contribution sur le sujet. Celui-ci remarquait que «la crise actuelle illustre l'existence d'une garantie d'Etat gratuite, implicite, dont bénéficient les grandes banques, sauvées par la faillite par leurs Etats (...) Il convient donc, à terme, de rémunérer davantage les Etats en contrepartie de cette garantie», soulignait-il alors. L'institut préconisait une fiscalité à double détente: presque nulle pour les activités classiques de crédits à l'économie, un taux pouvant aller jusqu'à 60%, 75% voire 80% sur les activités de spéculation. ..Les banques peuvent dormir tranquilles: le gouvernement est prêt à continuer à leur accorder une garantie illimitée sans contrepartie. Il leur sera tout juste demandé une contribution pour assumer «les frais liés à la supervision (...) Mais les montants sont différents. Le taux de l'impôt sur les sociétés est déjà très élevé», poursuit la ministre de l'économie. Encore faudrait-il qu'il soit véritablement honoré. Le taux de l'impôt sur les sociétés est peut-être de 33%, mais dans les faits, pas un groupe du CAC 40 ne contribue à cette hauteur. C'est même devenu un sport national pour les grands groupes de trouver les astuces pour parfaire «leur optimisation fiscale» et couper court à l'impôt en France. Les banques ne sont pas les moins habiles dans cet exercice, ayant depuis longtemps découvert toutes les ressources de la comptabilité, sans parler des avantages des pays fiscalement accueillants.


-La domination des banquiers au coeur des états:
"La crise économique qui s’est déclenchée en 2008 était prévue depuis longtemps par de nombreux économistes, notamment à cause de la bulle financière liée à la spéculation. Mais concernant les dérives de l’économie capitaliste, la responsabilité des banques, de la dette et des paradis fiscaux est à la fois plus profonde et plus ancienne qu’on ne l’évoque généralement. Au cœur de l’Etat et de la gouvernance économique et politique, domine le pouvoir financier de manière légale, mais aussi parfois sous des formes illégales et souvent peu démocratique. Dans le cadre de cet article nous allons exposer différents mécanismes centraux du pouvoir des banquiers sur le monde. Les banques et les paradis fiscaux, sont des accélérateurs de la gouvernance néolibérale. Cette dérégulation vient alors renforcer les délits politico-financiers, du fait de la carence et de la dissolution des règles de contrôle. La dette, en particulier celles des PED, est un instrument de domination des pays riches sur les PED. Tandis que la privatisation du pouvoir de création monétaire par les banques privées, conduit à un vol l’égal d’un bien public..."
-Cessons de nous ruiner pour sauver les riches
- La crise bancaire n’est pas terminée
-La fin de la récré ! - AgoraVox
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-Banques: bonne affaire
-Pouvoir des banques
-Comment (peut-on) être banquier ?
-Un banquier avoue
- Marchés financiers: comme avant
- Goldman Sachs :santé douteuse?
- Crise: répliques prévisibles ?

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