Ça va jazzer

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mardi 30 juin 2009

Madoff: grandeur et décadence...


Produit d'un système

"Je suis désolé" ...(Madoff)

"...Qu'a fait Madoff ?
Il a utilisé son nom, son aura, sa crédibilité, pour dire à un premier zozo "Prête moi 10 000 $, je te garantis 10%".La première année, il verse effectivement 1000$ d'intérêts au zozo. Mais pas sur le résultat d'éventuels placements bien pensés... sur ces propres 10 000 $ ! Il lui reste 9 000. Il trouve 9 autres zozos... "prête moi 10 000 blabla, 10%". Il leur verse leur 1000 chacun, et paye les 1000 d'intérêts du premier sur les 90 000 qu'il vient d'encaisser. Et ainsi de suite jusqu'à 50 Mds de dollars. Et que fait-il si jamais le premier vient lui réclamer sa mise de départ ? Il lui rend l'argent... des autres. ça fonctionne extrêmement bien tant que tout le monde ne vient pas retirer son pognon en même temps..."_________

-"En quoi donc les pratiques habituelles de Wall Street sont-elles différentes de l’affaire Madoff ? Eh bien, M. Madoff aurait apparemment sauté quelques étapes, en se contentant de voler l’argent de ses clients plutôt que d’empocher de gros frais de gestion tout en les exposant à des risques qu’ils ne comprenaient pas. Et alors que M. Madoff était apparemment conscient de sa fraude, de nombreux gestionnaires de Wall Street croyaient en leur talent. Pourtant, le résultat final est le même (prison mise à part) : les gestionnaires de fonds s’enrichissent et les investisseurs voient disparaître leur argent." (P. Krugman)
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-Madoff, miroir d’une économie américaine devenue folle:
"... C’est l’économie américaine dans son ensemble, tonne-t-il, qui ressemblait à une gigantesque escroquerie à la Ponzi, faite d’endettement et d’effet de levier, à laquelle se sont adonnés sans retenue les ménages, les banques, les entreprises et le gouvernement. Tous, peu ou prou, n’étaient plus à même d’honorer ni le principal ni les intérêts sans une perpétuelle et trompeuse réévaluation à la hausse de leur patrimoine, et la faillite était inévitable. Avec l’éclatement des bulles le roi est nu, constate Roubini, qui appelle ses concitoyens à avoir le courage de reconnaître cette vérité dérangeante. « Madoff, c’est nous, et Monsieur Ponzi, c’est nous ! »Les Américains ont vécu dans une économie de la bulle à la Madoff et Ponzi depuis une décennie, voire plus. Madoff est le reflet de l’économie américaine et de ses agents endettés à l’excès : un château de cartes bâti à coup d’effet de levier sur effet de levier par les ménages, le secteur de la finance et les entreprises, et qui s’écroule, désormais...."
- Bernie Madoff, bouc-émissaire commode, par Michael Moore:
"...Elie Wiesel voyait en lui un « Dieu ». Les investisseurs l’appelaient un « génie ». Mais, comme le dit justement le vieil adage campagnard, on ne sait jamais réellement ce qui se passe derrière des portes closes.Bernie Madoff, depuis 20 ans au moins, se livrait à une escroquerie pyramidale sur des milliers de clients, avec parmi eux des gens que vous et moi aurions considéré comme les meilleurs et les plus brillants. Des chefs d’entreprise, des célébrités, des organismes de bienfaisance, même certains de ses proches et son avocat se sont embarqués dans cette aventure (ce doit être la première fois qu’un avocat est victime de son client).Nous assistons de toute évidence à des années historiques, transformant la donne : le puissant tombe au plus bas, le rouge devient bleu, et le noir est président. En dehors du président Obama lui-même, personne sera plus emblématique que Bernard Laurent Madoff de ces années de la fin du capitalisme tel que nous le connaissions...
Et que dire des clients de Madoff eux-mêmes ? Qu’est-ce qu’ils s’imaginaient quand on leur garantissait d’incroyables retours sur leurs investissements chaque année - alors que personne d’autre sur la planète Terre n’obtenait rien de tel ? Certains ont reconnu qu’ils avaient l’intuition que « quelque chose se passait », mais aucun ne voulait vraiment savoir ce qui permettait à leur argent de pousser sur les arbres. Ils avaient peur de découvrir que cela n’avait rien à voir avec l’art du jardinage. De nombreuses victimes de Madoff ont déclaré aux enquêteurs qu’au fil des ans, ils ont investi bien au delà de la somme qu’ils avaient confié à Bernie à l’origine. Si j’achète à un gars dans la rue une voiture volée, la police saisira cette voiture même si je ne savais pas qu’elle avait été volée. Et si je savais qu’elle avait été volée je peux aller en prison pour recel. Est-ce que ces « victimes » restitueront les gains qui ont été obtenus frauduleusement ? Le patron de Goldman Sachs révèlera-t-il les raisons de sa présence lors des réunions avec le président de la Fed et le secrétaire du Trésor avant le renflouement ? Bank of America nous fera-t-elle le plaisir de nous dire comment elle a dépensé les 45 milliards de notre argent reçu du TARP ?...Ce serait sans doute trop demander. Mieux vaut se contenter de ne mettre que Bernie sur cette liste..."
-Bernard Madoff, grandeur et décadence d'un financier mystificateur
-Madoff condamné, le mystère reste entier
-Madoff | Rue89
-Les victimes de Bernie Madoff n’auront droit qu’à des peanuts
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L'effet Madoff
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Un banquier avoue

lundi 29 juin 2009

Emprunt Sarko: non sens économique?

Emprunt ou cadeau?

-"Au lieu de demander aux plus riches de participer par l'impôt à la réduction des déficits, au nom de la solidarité nationale, Sarkozy recourt à l'emprunt. Il offre une rente à ces mêmes nantis, ceux qui peuvent encore épargner par ces temps de crise, rente qui leur sera payée par l'ensemble des Français !" (P.Fremaux)

-"Emprunter, c’est la réalité quasi quotidienne d’un Etat dont les caisses sont vides
. La nouveauté, c’est la possibilité de réserver un emprunt aux particuliers. Exactement comme vient de le faire EDF. La problème, c’est que l’opération risque d’être plus coûteuse que le circuit habituel des marchés financiers. Aujourd’hui sur les marchés, sur 5 ans, il emprunte à 3%. Pour attirer l’épargne des Français, il devra au moins proposer 4,5%, la même chose qu’EDF. Il faudra y ajouter des commissions à verser aux banques pour récolter l’argent, une campagne de pub, peut-être une carotte fiscale. La dernière expérience en date, l’emprunt Balladur en 1993, s’était révélée une mauvaise affaire pour l’Etat.L'intérêt est avant tout politique. Il s’agit d’associer les Français à un programme de dépenses dont on dit qu’il serait porteur pour l’avenir, pour financer des investissements dans l’industrie verte par exemple ou les nouvelles technologies. En fait, c’est un plan de relance bis qui ne dit pas son nom, car les quelque 30 milliards mobilisés l’an dernier pour soutenir l’économie sont déjà censés être tournées vers l’investissement. Le résultat, ce sera tout de même une nouvelle dégradation des finances publiques. Et quel que soit l’emballage, les emprunts d’aujourd’hui doivent un jour se rembourser. Autrement dit, ce sont les impôts de demain." (E.Kessler)
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Sarkozy annonce un grand emprunt: attention, danger ! | Mediapart:
"...Si l'emprunt est lancé auprès des marchés financiers, ce n'est franchement pas une nouvelle. Pour financer sa dette, l'Etat intervient chaque jour, sans que le chef de l'Etat n'ait à s'en mêler, sur les marchés financiers pour y trouver les conditions les plus avantageuses. En revanche, si l'emprunt est lancé auprès des épargnants, c'est un projet gravissime qui verrait le jour: gravissime sur le plan politique, car il tendrait à prolonger sous d'autres formes cette «égo-présidence ». Gravissime tout autant au plan économique, car un emprunt national, s'il est ouvert à tous les épargnants, n'a, au plan financier, aucun avantage. Pis! Il peut s'avérer ruineux pour les finances publiques. Ce qui se comprend aisément: pour cajoler les épargnants, qui sont aussi des électeurs, il faut souvent leur offrir des conditions financières autrement plus attractives (sinon démagogiques) que celles en vigueur sur les marchés.
Pour s'en convaincre, il suffit d'examiner, là encore, les expériences passées. Dans l'histoire économique française contemporaine, au moins depuis la Libération, tous les grands emprunts nationaux se sont en effet mal passés. C'est ainsi un paradoxe que Raymond Barre aimait souvent, de son vivant, à relever: Antoine Pinay est passé à la postérité avec une image de sagesse financière exemplaire. Or, cette réputation était totalement usurpée: avec son emprunt, l'homme au chapeau rond de Saint-Chamond contribua à vider dans les années 50 les caisses de l'Etat.Lancé en 1973, le célèbre emprunt Giscard, indexé sur l'or, avait été tout aussi ruineux pour les finances publiques: il avait permis à l'Etat de trouver facilement 7,5 milliards de francs, mais il avait fallu, quinze ans plus tard, rembourser, capital et intérêts compris, plus de 90 milliards de francs aux heureux souscripteurs.Si l'on prend un précédent plus récent, l'emprunt lancé à l'été 1993 par le premier ministre de l'époque, Edouard Balladur, épaulé par son ministre du budget... Nicolas Sarkozy, l'enseignement est presque le même. Accédant à Matignon, Edouard Balladur avait justifié cet appel à l'épargne des particuliers par des raisons qu'à l'époque nul n'avait critiquées. Alors que la France était (déjà!) en récession, il s'agissait, selon lui, de mobiliser très vite des fonds pour prendre des mesures d'urgence et relancer l'économie. Les privatisations annoncées ne pouvant intervenir sur-le-champ et les sommes provenant de la vente des actifs publics n'étant donc pas immédiatement disponibles, l'emprunt avait été présenté comme une sorte de «crédit-relais» permettant au nouveau gouvernement de ne pas perdre de temps. Il était en effet prévu que les souscripteurs de l'emprunt puissent ultérieurement échanger leurs créances contre des titres des «privatisées»...

-L'emprunt de la discorde:
"...L'affaire de l'emprunt est une nouvelle bataille de la guerre trentenaire entre les "rigoristes" et les "dépensiers". Lundi, Sarkozy, a tranché pour les dépensiers. Devant le Congrès, le chef de l'Etat a revendiqué les bons déficits, les déficits d'avenir, les déficits d'investissement. Les commentateurs se sont focalisés sur le mythe du "grand emprunt national"- la population invitée à apporter son écot au redressement... Erreur. "Je n'attache pas de valeur propre à l'emprunt", dit Eric Woerth. Et le gaulliste Henri Guaino lui-même considère l'emprunt comme un moyen de marquer les esprits, en affirmant que des fonds seront spécialement dédiés aux dépenses d'avenir. Une manière de renouer avec l'esprit de conquête industrielle de l'Airbus ou du nucléaire... Mais cette conquête peut faire peur. Lundi matin, à quelques heures du discours de Versailles, des conseillers élyséens essayaient encore de freiner. Et les disputes ont repris aussitôt après. Mardi, le lendemain le président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, présentait un rapport accablant sur l'endettement du pays, et prophétisait comme quasi inévitable le recours à l'impôt; il a nourri l'ironie des socialistes - le président de la commission des finances, Didier Migaud, ou le député Jérôme Cahuzac - ou l'amertume d'une partie de la droite. "La dette publique est passée de 58% du PIB en 2002 à près de 80 % cette année, rappelle le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez. Jamais dans notre histoire nous n'avons vu une telle progression."..."
-Emprunt national : le gouvernement devra convaincre les sceptiques:
"...l'idée même d'un grand emprunt national laisse d'ores et déjà sceptiques la plupart des Français, qui sont 82 % à assurer ne pas avoir l'intention d'y souscrire. Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche et la télévision M6, seuls 12 % des personnes interrogées ont "plutôt" l'intention de le faire, et 5 % "tout à fait". L'idée lancée par le président de la République séduit à peine davantage au sein de son électorat, puisque seuls 30 % des sympathisants de droite pourraient se laisser tenter....Au-delà de son succès populaire, c'est le principe même d'un emprunt d'Etat qui suscite des réticences au seins des rangs de la majorité (Lire aussi : A droite, l'emprunt Sarkozy soulève des interrogations). Invité à débattre de l'après-crise avec son club et celui de Jean-François Copé, mercredi, Jean-Pierre Raffarin s'est ainsi interrogé sur la pertinence de l'idée du chef de l'Etat : "La valeur d'un emprunt, c'est la valeur des projets, [mais] est-ce que l'Etat est toujours le mieux placé pour trouver la manière de dépenser l'argent qui va créer la richesse ?"..."
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L'emprunt Sarkozy, une fuite en avant:
"...lancer un grand emprunt populaire coûte cher. En tous cas, toujours plus cher que d'aller chercher l'argent sur les marchés financiers. En effet, pour attirer le grand public, il faut proposer un taux supérieur à celui de marchés financiers, où les marges se calculent en centième de point d'intérêt. Les exemples sont nombreux, de l'emprunt Balladur à l'emprunt Giscard, en passant par la fameuse rente Pinay, une des plus coûteuses émises par l'état depuis... "
-Le grand flou du grand emprunt
-Discours de Sarkozy : objectifs pertinents, mensonges fiscaux
-La majorité des Français hostile à l'emprunt national
-Emprunt Sarkozy = cadeaux aux riches:
"...Sarkozy refuse de faire payer des impôts aux riches. Il manque donc de recettes et aggrave « les déficits ». Alors il emprunte aux riches les impôts qu’il ne leur fait pas payer. Puis il leur rembourse à un taux confortable. Et il fait payer ce remboursement majoré par les pauvres en les faisant travailler plus toute leur vie jusqu’à 67 ans. C’est simple.En fait la France est riche, elle n’a jamais été aussi riche. Sa crise vient de ce que les richesses sont accaparées, pillées, et que la machine est bloquée, les pauvres appauvris, et les riches rapaces accumulent en dormant, et brûlent leur argent en subprimes, titrisation, hedge fund, et cie..."


dimanche 28 juin 2009

SMIC : hausse généreuse

11 centimes de l'heure...

"Cette augmentation n'est que ce qui était obligatoire", ( Maryse Dumas de la CGT). "Cela représente 11 centimes de l'heure et il faudra une journée entière de travail pour qu'un salarié puisse se payer une baguette de pain."Cela est scandaleux. On ne demande pas au Medef de plafonner les plus hauts salaires et c'est encore une fois sur les petits et les précaires que l'on fait peser le poids de la crise", a-t-elle ajouté.La CFDT a quant à elle déploré que le gouvernement ne tienne pas compte de la situation économique exceptionnelle et ait refusé de faire un effort pour soutenir la consommation.Interrogée sur un niveau acceptable de revalorisation du smic, la CFDT a avancé le chiffre de 2,3% de hausse pour soutenir la demande des ménages.Gabrielle Simon, de la CFTC, a rappelé que le soutien public aux entreprises s'était chiffré en milliards d'euros et que dans le même temps le nombre d'employés payés au smic n'a cessé d'augmenter. Ils sont aujourd'hui environ 3,4 millions et représentent 14% des salariés."

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-SMIC : « de solides constatations empiriques convergent » pour ne justifier que ... 11 centimes de l'heure d'augmentation ! - AgoraVox:
"Le ministre du Travail a expliqué que la hausse du SMIC « garantit le maintien du pouvoir d’achat alors que l’on est dans une inflation nulle ou quasiment négative ». En clair : C’est déjà pas mal et n’y revenez-pas !!!
Les français ne se font plus aucune illusion sur le train de vie de nos élites et leur vision de l’équité. Nous avons évoqué très récemment les travaux de René Dosières sur le train de vie de l’Elysée et le coût exorbitant du congrès de Versailles.
Le "faites ce que je dis mais pas de que je fais" est bien illustré par les propos de Rober Badinter : "Si le discours de Nicolas Sarkozy dure 50 minutes", cela "coûtera près de 5 000 euros la minute" "C’est certainement l’éloquence la plus chère que je connaisse..."
Les annonces du Chef de l’Etat, dont, l’emprunt national que Xavier Bertrand, était incapable de donner les modalités, chiffrer et même de donner une date de lancement ce matin sur Europe1 n’ont pu occulter l’annonce de la très faible hausse du SMIC.
Et pourtant cette annonce est fondamentale puisqu’elle concerne environ 3,4 millions personnes qui représentent à elles seules 14% des salariés.
Le Smic sera augmenté de 1,3 % le 1er juillet, ce qui représente une augmentation de 11 centimes de l’heure (8,82 euros, contre 8,71 actuellement). Le montant du Smic mensuel en Brut est donc fixé à 1321,02 euros à temps plein.
Pour déterminer le niveau de cette hausse, Brice Hortefeux a expliqué que le gouvernement s’était appuyé sur un rapport d’experts indépendants qui mettait en garde contre "les conséquences graves sur l’emploi" qu’aurait pu avoir un effort supplémentaire. Le groupe de cinq économistes, choisis par le gouvernement pour quatre ans, estime que "les hausses du Smic ont été particulièrement soutenues depuis une quinzaine d’années", avec "des conséquences incontestablement défavorables".
Mais qui sont ces économistes choisis par le gouvernement ?
Liste complète des membres :
Paul Champsaur, ancien directeur général de l’Insee, président de l’Autorité de la statistique publique, est nommé président du groupe d’experts, et les économistes Gilbert Cette, MartineDurand (OCDE), Francis Kramarz, Etienne Wasmer sont nommés membres du groupe d’experts sur le salaire minimum de croissance, sur proposition de la ministre de l’Economie, de l’industrie et de l’emploi et du ministre du Travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville. Ce groupe devra chaque année se prononcer sur l’évolution du Smic.- Arrêté du Premier ministre en date du 23 mai 2009, paru au JORF n° 0119 du 24 mai 2009.
Il est à noter que Gilbert Cette, est coauteur avec Pierre Cahuc et André Zylberbergen 2008 d’un autre rapport critiquant le niveau "élevé" du Smic et son application "uniforme" quel que soit la branche d’activité, l’âge ou la région du salarié.
Il est aussi à noter que la décision prise en 2009 par le groupe d’experts est absolument conforme ... au rapport de 2008 rédigé par MM Cette, Cahuc et Zylberbergen. Preuve que le groupe d’expert applique une stratégie de "liquidation " du SMIC dans sa forme actuelle en nous faisant croire que le résultat de sa décision est lié à la période de crise économique !!
Explications du gouvernement :
Dans un contexte de fort accroissement du taux de chômage, qui a atteint 8,7% au premier trimestre de 2009, le gouvernement estime qu’une hausse exceptionnelle du smic risquait d’avoir un "effet boomerang" sur l’emploi dans les PME. - Le Point
Quelle est la situation des salariés aux SMIC dans les PME ?
Les salariés payés au minimum légal travaillent majoritairement dans des petites entreprises : dans les sociétés de moins de 10 salariés, la part des salariés au Smic atteint 30%, et près de 60% des "smicards" travaillent dans une entreprise de moins de 50 salariés, selon le ministère de l’Emploi. Ils sont nombreux dans les hôtels, cafés et restaurants, secteur dont près de la moitié des 517.000 salariés (46,1%) sont payés le minimum légal. Mais la palme revient à la restauration rapide et aux entreprises de propreté, où respectivement 66,5% et 60,9% des employés sont au Smic horaire (8,71 euros brut), et pour la plupart à temps partiel.- Europe1...
Du côté du MEDEF, Madame Parisot continue de clamer que l’augmentation des bas salaires en France fait fuir les entreprises et qu’un SMIC par branches ou pas de SMIC du tout serait favorable à l’emploi ! Mais on affiche toujours le plus grand silence sur l’échéance de : l’affaire UIMM qui mettait à jour les quelques 19 millions d’euros en liquide ont été retirés des caisses de l’UIMM entre 2000 et 2007. Car depuis mars 2009, on sait que la présidente du Medef, Laurence Parisot, a été déboutée de ses poursuites en diffamation contre Daniel Dewavrin, un ancien président de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM affirmait que ). Ce-dernierLaurence Parisot était au courant « depuis longtemps » de l’existence de retraits de fonds suspects au sein du patronat de la métallurgie. - Rue89..."

-Hortefeux : augmenter le smic créerait du chômage
-Smic : 16 euros de plus par mois, c'est tout:
"Dans sa plateforme de revendications, l'ensemble des syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, Unsa) était pourtant unanime pour demander une revalorisation plus forte que ce maigre 1,25%, pour soutenir la consommation. La récession se nourrit notamment, selon les syndicats, de la faiblesse des salaires, qui a favorisé une spirale de l'endettement à l'origine de la crise aux Etats-Unis. Et quelque 3,4 millions de salariés sont rémunérés sur la base du salaire minimum interprofessionnel de croissance, dont 940.000 à temps partiel. Le secteur privé non agricole (hors intérim), compte environ 2,19 millions de smicards, soit 14,1% de ses salariés.La CGT, pour un Smic à 1600 euros bruts, juge que le refus du gouvernement d'un effort supplémentaire de revalorisation est une "injustice" qui "fait reposer sur des millions de salariés faiblement rémunérés, souvent en emploi précaire et partiel, l'essentiel du poids de la crise". La CFDT a demandé au gouvernement "d'être logique": "ou il augmente le Smic, ou il change le système d'aides aux entreprises totalement centré sur le Smic". Les entreprises perçoivent en effet plus d'allègements de cotisations pour les salariés qu'elles payent au Smic ou près du Smic. L'annonce de la revalorisation du Smic intervient le jour du discours de Nicolas Sarkozy devant les parlementaires en Congrès à Versailles, où le président devrait notamment revenir sur la crise. Après un discours à la tonalité sociale devant l'Organisation internationale du travail à Genève le 15 juin, plusieurs syndicats français ont appelé le chef de l'Etat à "ne pas se contenter de belles déclarations" ou ont pointé la contradiction avec les réformes conduites en France. "

-Les riches moins riches + Les comptes sociaux dans le rouge = L'UMP demande la fiscalistion des indemnités des accidents du travail - AgoraVox
-Articles de Jean Claude BENARD - AgoraVox

samedi 27 juin 2009

Karachi: piste balladurienne?


Vente d'armes si profitable

Corruption au coeur de la République?

Le secret défense en question

Une presse très discrète...
Une affaire potentiellement explosive
Mais que la suppression du juge d'instruction rendra plus difficile à élucider


Karachi: les révélations de l'homme qui a bloqué les commissions | Mediapart:
"La piste des commissions occultes prend chaque jour un peu plus d'épaisseur dans l'affaire de l'attentat de Karachi. Un «homme de main» proche des chiraquiens, le consultant en sécurité Frédéric Bauer, a déclaré, jeudi 25 juin, lors d'un entretien exclusif accordé à Mediapart, avoir été officiellement missionné «par les plus hautes autorités de l'Etat» pour mettre un terme, en 1996, au versement d'une partie des commissions dues par la France dans le cadre d'un contrat d'armement avec le Pakistan, aujourd'hui au cœur d'un potentiel scandale d'Etat.Ce témoignage inédit vient confirmer que Jacques Chirac, sitôt élu à l'Elysée en mai 1995, a souhaité bloquer les commissions négociées un an plus tôt par le gouvernement d'Edouard Balladur, à l'occasion de la vente de trois sous-marins par la Direction des constructions navales (DCN) au Pakistan, le contrat Agosta. M. Chirac aurait été persuadé qu'une partie des fonds versés par l'Etat français avaient été destinés à financer son rival dans la course présidentielle, via les fameuses «rétro-commissions». Le directeur de campagne d'Edouard Balladur était alors Nicolas Sarkozy.

L'arrêt du versement de ces commissions, dont certaines auraient été destinées à des officiels pakistanais, notamment à la frange la plus radicale de l'ISI (les services secrets), pourrait être le mobile de l'attentat de Karachi qui fit quatorze morts, dont onze Français employés par la DCN, le 8 mai 2002. C'est aujourd'hui la thèse que semblent privilégier les deux juges antiterroristes en charge de l'enquête, comme ils l'ont confié la semaine dernière aux familles des victimes de l'attentat. Deux intermédiaires libanais très proches des gouvernements français et pakistanais de l'époque, Ziad Takieddine et Abdulrahman El-Assir, avaient été missionnés par la France pour mener à bien les négociations entourant deux importantes ventes d'armes conclues en 1994: la première avec l'Arabie saoudite, portant sur la livraison de frégates (l'opération Sawari II), et l'autre, donc, avec le Pakistan, le contrat Agosta.Mais avec l'arrivée de Jacques Chirac à l'Elysée, le nouveau pouvoir en place décida la suspension du versement de commissions susceptibles de donner lieu à des rétro-commissions, comme l'a affirmé mercredi 24 juin Charles Millon, ministre de la défense entre 1995 et 1997, à Paris-Match...."

vendredi 26 juin 2009

Libre marché scolaire?


Où est l'esprit de Jules Ferry?

"Ce nouveau dispositif législatif est en rupture avec la logique même de la loi Debré du 31 décembre 1959 qui met à la charge de la commune les dépenses de fonctionnement des écoles privées sous contrat avec l’État implantées sur son territoire, et elles seules. La loi Carle, elle, comme l'article 89 de la loi de 2004 aggrave cette loi Debré et crée de nouvelles obligations, ici l’usager se voit attribuer le droit, sans accord préalable, d’imposer le financement de sa scolarité dans toutes les écoles privées hors de sa commune de résidence. Jusqu’à ce jour, le dispositif législatif établissait un rapport institutionnel fort entre l’École et la Commune. Aujourd’hui, on introduit une relation marchande usager-Commune avec un chèque éducation utilisable hors commune.
"
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La proposition de loi Carle, adoptée le 10 décembre 2008 par le Sénat, passe à l’Assemblée, ce jeudi.
"Une vive inquiétude est en train de naître dans le milieu éducatif. Initialement prévue le 15 puis le 18 juin, la proposition de loi Carle, déjà adoptée par le Sénat le 10 décembre 2008, passera à l’Assemblée à la fin du mois. Le texte, qui vise à clarifier les responsabilités des communes concernant le financement des écoles élémentaires privées, prévoit « la parité de financement entre les écoles élémentaires publiques et privées sous contrat lorsqu’elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune de résidence ».
En jeu avec cette proposition de loi Carle, selon ses promoteurs : la « liberté de l’enseignement », et une « parité » de traitement permettant l’égal accès des enfants au public, et au privé. Habile et perverse manipulation de concepts, dont on imagine aisément l’impact tout autre qui serait la sienne, si elle venait à toucher au secteur de la santé, contraignant les communes à financer les soins des malades dans les cliniques privées des beaux quartiers, au mépris de son hôpital public… Devant la bronca provoquée par une première version du texte, le Sénat s’était finalement résolu, fin 2008, à abroger l’article de la colère…
Le texte passe, ce jeudi, à l’Assemblée nationale. Mais un certain nombre de députés ont déjà exprimé leurs réticences. La question qui fâche, c’est le député UMP des Yvelines, Pierre Cardo, qui la met sur la table : « Si l’on autorise une famille à inscrire un enfant dans l’école privée d’une autre commune parce que la commune de résidence ne propose pas la restauration ou la garde, pourquoi n’est-il précisé nulle part que l’école privée doit elle-même proposer ces prestations ? »… Cardo va plus loin, évoquant son expérience de « maire de banlieue » : « Dans une ville qui connaît de nombreuses difficultés, les parents ne songent qu’à une chose : inscrire leurs enfants ailleurs. Il en résulte une concentration des difficultés dans certains établissements et un effet de ghettoïsation qui sont catastrophiques ». Une crainte partagée par la députée UMP de Paris, Françoise de Panafieu, qui juge « indispensable de prévoir une autorité de contrôle si nous voulons éviter une logique de ghettoïsation »...Dans l’opposition, les craintes sont aussi fortes. Martine Billard, députée Verts, enfonce le clou : « dans les cas où le nombre d’élèves est proche du seuil de fermeture d’une classe, la loi risque de s’appliquer au détriment des écoles publiques et au profit des écoles privées. L’école publique est censée accueillir tout enfant. Pourquoi prévoir qu’elle pourrait ne pas disposer des capacités d’accueil nécessaires ? ». Au PS, les positions sont plus floues. Les défenseurs traditionnels, alliés « naturels » du service public d’éducation, partent en ordre de bataille dispersé. « Nous ne sommes pas encore crédibles », avait diagnostiqué Martine Aubry au lendemain du récent fiasco que l’on sait… À défaut d’être crédible, faut-il rappeler que le PS n’a finalement, jamais été sur ces questions, ni limpide, ni réellement audible ?En vue de l’examen définitif et tout proche de la loi Carle à l’Assemblée, les laïques fédérés au sein du CNAL (Comité national d’action laïque) implorent les députés d’adopter le seul article 3 de la loi Carle, qui abroge l’article 89. Et les invite « à saisir le Conseil Constitutionnel » le cas échéant : « Ce qui « déclenche » le financement du forfait n’est plus le contrat qui lie la commune avec son école privée mais le choix d’une famille qui décide de scolariser son enfant dans un établissement privé d’une autre commune. C’est une étape vers un libre marché scolaire »

- La loi Carle privilégie le privé
-Loi Carle : les municipalités ponctionnées pour financer les écoles privées !
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- Quel est le statut des établissements universitaires privés ?
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- Ecole publique : danger !
-E.N. : grandes manoeuvres ?...

jeudi 25 juin 2009

Armée US: privatisation en cours


Toujours plus d'actualité...

La montée en puissance de groupes d'interventions privées, comme Blackwater, semble bien se poursuivre.
Un récent rapport officiel en dénonce les dérapages déjà anciens.
Vers une privatisation de la gestion des conflits ?
L'ultralibéralisme appliqué à la guerre?
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-Obama emploie de plus en plus de mercenaires en Irak et en Afhanistan:
"Quand il était encore sénateur, Barack Obama ne se privait pas de critiquer le rôle des mercenaires dans la guerre en Irak. Maintenant qu’il est président, il perpétue la politique de George W. Bush qui consiste à confier une grande partie de l’effort de guerre en Afghanistan et en Irak à des sociétés et des multinationales privées qui en tirent de faramineux bénéfices. Cette privatisation des conflits armés est la plus aboutie et la plus radicale que le monde ait jamais connue.-Un rapport très officiel d’une commission bipartite (démocrate et républicaine), publié le 7 juin dernier, révèle qu’aujourd’hui près de 250 000 contractuels privés — en clair des mercenaires — font la guerre en Afghanistan et en Irak. Mais la presse américaine n’en parle presque pas. Cette Commission pour les contrats de guerre dans ces deux pays (Commission on Wartime Contracting in Iraq and Afghanistan) a pourtant été constituée l’année dernière, après des révélations sur des fraudes massives dans les contrats attribués par le Pentagone pour ces deux guerres.-Selon son rapport, 132 610 contractuels travaillent en Irak pour le compte du Pentagone, soit à peu près l’équivalent du nombre de soldats américains déployés sur place. Plus inquiétant, en Afghanistan, les mercenaires armés ou non (68 197) sont plus nombreux que les soldats en uniforme ! Et depuis qu’Obama est président, le recours à ces contractuels ne cesse de se développer.Toujours selon le rapport de la Commission, au cours du second trimestre 2009, le nombre de mercenaires œuvrant pour le Pentagone a grimpé de 29% en Afghanistan et de 23% en Irak. Le sénateur Obama qui pestait contres les méfaits et les fraudes des sociétés privées qui les emploient s’est transformé en un président Obama qui adhère à la nouvelle religion « bushienne » de privatisation des conflits..

Il faut dire que pour ces multinationales de la guerre, le jeu en vaut la chandelle. Ainsi, KBR affiche pour le premier trimestre 2009 des revenus en hausse de 27%, pour un total de 3,2 milliards de dollars. Selon le Financial Times, KBR dispose de surcroît d’un milliard de dollars en liquide dans son coffre et est en train de chercher à acquérir de nouvelles sociétés.-Si la presse américaine a parlé du rapport de la Commission, c’était pour en relever la conclusion spécifiant que la privatisation des guerres en Afghanistan et en Irak signifiait « des milliards de dollars de perdus en fraudes, gaspillage et abus », à cause du manque de supervision et de contrôle par le Pentagone. Par contre, personne n’a jugé utile de lancer un débat sur les dangers de la privatisation des guerres.-La continuité et même l’accélération du recours aux mercenaires sous l’administration Obama témoigne de la puissance de l’incontournable « complexe militaro-industriel » au sujet duquel le président Eisenhower a tiré la sonnette d’alarme, lors de son célèbre discours prononcé à la fin de son mandat, le 17 janvier 1961. Ancien commandant des Forces alliées en Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale, Eisenhower avait averti ses concitoyens en ces termes : « Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l’acquisition d’une influence illégitime, qu’elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d’un développement désastreux d’un pouvoir usurpé existe et persistera »...

-Le processus de privatisation de l'US Army s'étend:
"Le Pentagone fait toujours davantage appel pour ses opérations extérieures, comme celles de la guerre qu’il conduit en Irak, à des « sociétés privées de sécurité » - traduisez des fournisseurs de mercenaires -, qui ont l’avantage d’être « souples, rapides et peu coûteuses politiquement pour le gouvernement mais qui sont plus difficiles à contrôler ». Tels sont en substance les conclusions d’une conférence organisée durant toute cette semaine par le centre de réflexions American Enterprise Institute (Institut américain de l’entreprise).Par le passé, lesdites « entreprises privées de sécurité » s’occupaient de livrer les toilettes portables, les repas et le logement aux soldats en mission. « Maintenant, c’est beau- - coup plus que cela », a expliqué Dov Zakheim, vice-président de la société de consultants Booz Allen Hamilton et ancien sous-secrétaire à la défense. Ces firmes, comme par exemple la société Blackwater, véritable multinationale, remplissent des missions de surveillance, apportent un soutien logistique, travaillent dans le renseignement. Bref, effectuent des tâches qui étaient autrefois exclusivement du domaine de l’armée. En Irak, ils sont des dizaines de milliers d’étrangers ou d’Irakiens, séduits par des rémunérations élevées, à avoir choisi d’intégrer ce « business ». À eux seuls, ils constituent le second contingent armé étranger dans le pays, derrière l’armée US.D’après John Hamre, président du Center for Strategic and International Studies (CSIS) et ancien sous-secrétaire à la défense, cette « externalisation croissante du Pentagone vers les firmes privées s’explique notamment par la réduction des effectifs de l’US Army, passée de 2,2 millions de soldats en 1986 à 1,3 million aujourd’hui ». Du côté du patronat états-unien on plaide ouvertement en faveur d’une telle évolution, la sécurité constituant un secteur « hautement profitable » et on insistesur le « bon rapport qualité-prix » offert par les firmes au Pentagone.Pour l’universitaire Deborah Avant, les « firmes privées de sécurité » ont en plus l’avantage de recruter au niveau international. Quand l’armée éprouve, elle, davantage de difficultés à recruter, sur le territoire des États-Unis, des jeunes, comme elle le faisait jadis dans les milieux des immigrés les plus défavorisés. Car les morts ou les milliers de blessés atrocement mutilés qui rentrent d’Irak jouent un rôle de plus en plus dissuasif. C’est sans doute là l’aspect le plus avantageux de ce recours au privé, « moins coûteux politiquement » pour le gouvernement, soulignent très « pragmatiques » plusieurs intervenants à ce colloque, que l’envoi de chair à canon ordinaire..."

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Blackwater, l'ascension de l'armée privée la plus puissante du monde - AgoraVox

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L’armée US est-elle la plus mauvaise et la plus dangereuse armée du monde?

-Les mercenaires de Blackwater accusés par un rapport du congrès US

-Les barbouzes de la société américaine Blackwater sont poursuivis par les veuves

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-Une guerre privatisée
- Crise et dépenses militaires US

mercredi 24 juin 2009

Israël: nouveaux historiens

Vifs débats en Israël sur la "nouvelle histoire"
Mais débats nécessaires...

-Clarifier le passé pour mieux sortir des pièges du présent-
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-Yehouda Lancry, ancien ambassadeur d’Israël en France et aux Etats-Unis : « Les “nouveaux historiens”, même à travers le radicalisme d’Ilan Pappé, sont autant d’éclaireurs de cette région obscurcie de la conscience collective israélienne, autant de préparateurs à une adhésion plus ferme à la reconnaissance mutuelle et à la paix avec les Palestiniens. Leur travail, loin de représenter une source de nuisance pour Israël, est à l’honneur de leur pays — et bien plus : c’est un devoir, une obligation morale, une prodigieuse prise en charge d’une entreprise libératrice en mesure d’inscrire dans le vécu israélien les lignes de brisure, les interstices salutaires, nécessaires à l’insertion du discours de l’Autre."

-Naissance d’une nation:[The Lion and the Gazelle - Gush Shalom
« Si nous, les Israéliens, voulons consolider notre nation,
nous devons nous libérer des mythes qui appartiennent à une autre forme d’existence et redéfinir notre histoire nationale."

-Arthur Ruppin, dans les années vingt, l’un des dirigeants du Brit Shalom (Alliance pour la paix) écrivait : " Le sionisme va-t-il se corrompre en un chauvinisme inutile ? N’y a-t-il aucun moyen de réserver un territoire en Palestine pour un nombre croissant de juifs, sans pour autant évincer les Arabes ? " [ In Benny Morris, Victimes, histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, Éditions Complexe : IHTP-CNRS, Paris 2003, 854 pages]
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-Israël face à son histoire:
"L’intelligentsia israélienne a connu, dans les années 1980, les débuts d’une mutation remarquable, marquant l’avènement d’une nouvelle génération d’hommes et de femmes n’ayant connu ni la Shoah ni la création de l’Etat d’Israël. Cette évolution témoigne aussi de la maturation progressive d’élites désormais capables de juger sans complexe le passé et de se libérer des mythes comme des tabous répandus par les dirigeants israéliens.L’anticonformisme de ces intellectuels — historiens, sociologues, philosophes, romanciers, journalistes, cinéastes, artistes — perce après la guerre des six, jours en 1967 : l’occupation, la résistance palestinienne, l’accession au pouvoir de la droite nationaliste et religieuse en 1977, l’influence grandissante des colons et des rabbins expansionnistes, l’exacerbation des tensions entre cléricaux et laïques ne manquent pas d’alimenter la contestation. « Quand ils parlent de Tel-Aviv, les religieux disent souvent Sodome et Gomorrhe, tandis que, pour les laïques, Jérusalem, c’est le Téhéran des ayatollahs », observe Michel Warschawski, l’un des dirigeants de l’aile radicale du mouvement pacifiste.La paix avec l’Egypte, en 1979, suscite l’espoir d’un règlement global, que l’invasion du Liban déçoit en 1982. Perçue par l’opinion comme la première guerre offensive d’Israël, cette dernière a été déclenchée pour des raisons qui se révèlent mensongères. L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), que le tandem Menahem Begin - Ariel Sharon cherchait à annihiler, ne s’était livrée à aucune provocation, contrairement à ce que prétendait le gouvernement israélien. Elle donnait même déjà des signes de sa volonté de s’engager sur la voie du compromis. En tout cas, elle ne mettait pas en danger l’existence de l’Etat juif. A l’époque, bien des Israéliens sont scandalisés par l’extrême brutalité de leur armée, par le nombre exorbitant de victimes parmi les civils palestiniens et libanais, culminant dans l’effroyable massacre de Sabra et Chatila, commis au vu et au su des unités de Tsahal.
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Avraham Burg, Vaincre Hitler. Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste, Fayard, Paris, 2008, 359 pages, 23 euros.

Ilan Pappé, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, Paris, 2008, 394 pages, 22 euros.

Avi Shlaïm, Le Mur de fer. Israël et le monde arabe, Buchet-Chastel, Paris, 2008, 759 pages, 29 euros.

Dominique Vidal, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949), L’Atelier, Ivry-sur-Seine, 2007, 256 pages, 21 euros.

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Des événements sans précédent se succèdent alors : quelque quatre cent mille protestataires manifestent au centre de Tel-Aviv ; cinq cents officiers et soldats désertent ; le mouvement des refuzniks prend forme avec ceux qui refusent de servir dans l’armée, d’abord au Liban, ensuite dans les territoires occupés. La « pureté des armes » dont l’Etat juif se targuait depuis sa naissance est sérieusement mise à mal.De jeunes historiens contribuent, volontairement ou non, à discréditer davantage ce slogan. Prenant connaissance des archives officielles largement déclassifiées en 1978 — trente ans après les événements concernés, comme l’autorise la loi israélienne —, ils découvrent que le comportement des forces juives, avant et pendant la guerre de 1948, fut loin de correspondre à l’image idyllique répandue par la propagande. C’est Simha Flapan, un fervent sioniste jusqu’à sa mort, l’un des dirigeants du parti de gauche Mapam, qui, le premier, documents officiels à l’appui, publie un ouvrage exposant les « sept principaux mythes » utilisés pour tromper l’opinion pendant des décennies ..."

-60 ans après, Israël face à son histoire : entre mémoire et oubli.

-Ilan Greilsammer: La nouvelle histoire d'Israël

-Ilan Pappé, ou le chemin solitaire

-Noam Chomsky : une vérité qui dérange ?

-La Bible dévoilée
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- Israël : entre mythe et histoire
- Israël : divisions et dérives

mardi 23 juin 2009

Emplois de demain...

...En Inde

-Délocalisations en question-

-"L'entreprise cherche à augmenter sa productivité, à baisser ses coûts de production pour gagner des parts de marché et à acheter ses concurrents.Pour cela, la firme a de plus en plus besoin de fonds de roulement qu'elle va chercher sur les marchés financiers et dans les fonds de pension.Licencier des salariés permet de rassurer et de ramener des investisseurs financiers. Dans peu de temps nous aurons une seule société fabricante de pneus au niveau mondial.Quand Michelin se dégonfle, ce sont les salariés et les villes où il est implanté qui crèvent"(V.Raymond)

-"En remettant des barrières douanières à l’échelle de l’Union européenne, on pourrait restaurer les conditions d’une certaine loyauté commerciale et faire cesser la concurrence entre travailleurs des pays industrialisés et des pays à bas salaires. Eviter le dumping social, donc, mais aussi le dumping écologique largement pratiqué." (FC)
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Michelin pourrait investir un milliard d'euros sur dix ans en Inde
"...Citant une source "directement impliquée" dans cette éventuelle opération, le quotidien The Economic Times écrit que Michelin cherche à obtenir du gouvernement indien son feu vert pour "acquérir 100 % d'une nouvelle société, Michelin India Tamil Nadu Tyres, mise sur pied en avril 2009" dans le sud-est du pays.Cette entreprise créerait une usine de pneus et de chambres à air, représentant dans un premier temps un investissement de 40 milliards de roupies (597 millions d'euros) jusqu'en 2016, selon l'Economic Times. "La société pourrait investir 30 milliards de roupies de plus (448 millions d'euros) après cette première étape", a déclaré la source du journal.Le numéro un mondial du pneumatique négocie avec le gouvernement régional du Tamil Nadu (sud-est) pour trouver un terrain à sa future unité de fabrication, qui pourrait créer entre 1 500 et 2 000 emplois en Inde. "En 2008, on avait annoncé que l'on voulait investir en Inde pour y construire une usine. C'est essentiel pour nous d'être présent sur ce marché", a commenté une porte-parole du groupe de Clermont-Ferrand."
-Le plan Michelin vivement critiqué
- La colère des salariés éclate
-Michelin : moins de postes en France mais plus en Inde
-Le cas Michelin
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-Délocalisations et mondialisation
-La délocalisation est-elle une nouvelle forme de colonisation ?
- Les délocalisations ne font que commencer
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-Vers la déglobalisation ?
- Retour au protectionisme ?
-Protectionnisme raisonnable ?
-Pour une autre mondialisation
-Libéralisme de courte vue...
-Z.Bauman : L'autre face de la mondialisation
-Mondialisation à crédit

lundi 22 juin 2009

Annuler les dettes?


D'une dette à l'autre
Dette et domination

L'endettement des ménages américains , notamment dans le domaine immobilier, qui aboutit souvent à des expulsions massives, est le résultat d'une système...

-L’économiste Michel Rogalski constate « la faillite d’un mode de croissance et d’un mode d’accumulation : endetter les gens après les avoir appauvris. » Pour lui, « l’économie d’endettement mise en place depuis 25 ans », rendue nécessaire pour compenser la déflation salariale née de la mise en concurrence mondiale, a mis fin au « compromis implicite qui régnait sur un territoire donné entre travail et capital et qui faisait en sorte que la grosse firme puisse écouler la marchandise produite auprès de consommateurs disposant d’un pouvoir d’achat suffisant. »

-"...Ce que nous faisons, c’est d’empiler la dette publique au-dessus de la dette privée et de socialiser les pertes. A un moment donné, les reins de certains gouvernements pourraient se rompre, et si cela arrive, ce sera un désastre. Nous avons donc besoin de mesures d’incitation fiscales à court terme, mais nous avons également à nous inquiéter sur le long terme la viabilité des finances publiques." (Roubini)

-Le plan de réforme de la régulation financière aux Etats-Unis présenté par Barack Obama ne répond pas de manière satisfaisante à la question qui prime toutes les autres: comment purger le système financier du syndrome «too big to fail» qui conduit les responsables des grands établissements financiers à prendre des risques inconsidérés dans la conviction que l'Etat, c'est-à-dire le contribuable, sera toujours présent pour éponger les pertes? La crise financière mondiale, avec son cortège de renflouements bancaires mobilisant des centaines de milliards d'euros ou de dollars, a considérablement aggravé «l'aléa de moralité», qui résulte de l'exonération des responsabilités des principaux responsables du désastre. Au regard de cette faille majeure, l'architecture du plan Obama ne passe pas le «test de tension», quelque puisse être l'intérêt de certaines dispositions.En définissant a priori un traitement particulier pour les principales banques, l'approche du plan Obama va même à l'encontre de ce qui devrait être l'objectif prioritaire. On approche le contresens. Comme l'analyse Peter Wallison, de l'American Entreprise Institute, «désigner des firmes financières spécifiques pour un traitement réglementaire spécial revient à signaler aux marchés que ces institutions sont trop importantes pour tomber». Cela revient à étendre à ces établissements la garantie publique implicite qui a permis la dérive des agences hypothécaires Fannie Mae et Freedy Mac, dont le rôle fut essentiel pour mettre en placer la machine infernale des «subprime». Avec les mêmes effets délétères sur la concurrence alors qu'une des leçons essentielles de la crise devrait au contraire conduire à renverser le mouvement de concentration dans le secteur bancaire. «Les entités trop grosses pour tomber sont trop grosses pour exister», a très bien résumé un économiste sur le forum du Financial Times..." (Mediapart)
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Michael Hudson : il faut annuler les dettes et non pas renflouer les créanciers:
"Les Etats ont engagé des milliards pour soutenir les établissements financiers, à concurrence de la dévalorisation des créances qu’ils ont en portefeuille. Mise en oeuvre dans l’urgence afin de préserver la fonction monétaire et le système du crédit, qui sont portés par les établissements privés, cette politique a pour résultat de renflouer non seulement les banques, mais aussi leurs actionnaires et leurs créanciers, en subventionnant artificiellement un papier surévalué, confondant ainsi le véhicule avec son chargement. A l’autre bout de la chaîne, les emprunteurs sont condamnés à rembourser des montants largement supérieurs à la valeur des biens acquis. Personne ne remet en cause cette mécanique adoptée au nom de la sacro-sainteté des contrats. Elle aboutit pourtant à minimiser les pertes des créanciers tout en maximisant celle des emprunteurs, qui ne bénéficient eux d’aucune remise de peine, sauf à se déclarer en faillite, perdant ainsi leur logement et se voyant du même coup interdire l’accès au crédit durant cinq ans. Pourtant, le « bon tour » qu’a joué Amherst aux banques de Wall Street en rachetant pour une poignée de dollars les titres qu’elle avait accepté d’assurer au prix fort, tout comme la pratique des banques qui consiste à comptabiliser en bénéfice la baisse du cours de leurs obligations, indiquent qu’une autre méthode pourrait être utilisée, consistant à financer le rachat par les emprunteurs des titres dévalués qui sont adossés à leur dette. Lorsqu’un titre se négocie à 20 centimes du dollar, il peut permettre à l’emprunteur sous-jacent de diviser sa dette par cinq - à condition qu’il puisse financer ce rachat. Ce type de refinancement aurait-il pu ou dû être assumé par l’Etat, pour un coût évidemment inférieur à celui de la garantie des créances ?
Pour répondre, il convient de s’interroger sur la valeur de ces créances. Cette quasi-monnaie privée a été émise, via les mécanismes de l’effet de levier et de la titrisation, en quantité surnuméraire, sans rapport avec la valeur réelle des sous-jacents. Equivalent privé de la fausse monnaie, elle devrait donc logiquement être détruite. Pourtant, c’est le choix inverse qui a été fait.
Pour préserver - contre toute vraisemblance et toute utilité économique - la valeur de cette quasi-monnaie dont personne ne veut à la valeur faciale - et pour cause - l’Etat émet de la monnaie souveraine en quantité tout autant surnuméraire et doit également s’endetter massivement, devant louvoyer entre les deux conséquences induites : un débasement potentiel de la monnaie accompagné d’une hausse des taux d’intérêts compromettant la reprise et étranglant encore plus les emprunteurs (dont lui-même), et la perspective d’une fiscalité écrasante dans les années qui viennent. Dans tous les cas, les créances privées improductives et trop nombreuses se transforment en charge publique, c’est à dire en appauvrissement collectif et en turbulences internationales. En se refusant à solder un mauvais papier à sa valeur actuelle - ce qui est pourtant, notons le, une des règles de base du monde des affaires - l’Etat prend le parti de la créance contre celui de la collectivité nationale..."
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-Finances publiques en péril?
- Bonne ou mauvaise dette ?..
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-CADTM
> Annuler la dette pour promouvoir le travail décent
-Pourquoi faut-il annuler la dette?:
"Le système mis en place par les États les plus industrialisés grâce au FMI et à la Banque mondiale a assuré leur domination sur le tiers-monde. La dette en est le centre nerveux. C’est pourquoi il est pertinent de présenter la lutte altermondialiste avec comme angle d’attaque du modèle économique actuel l’annulation de la dette extérieure publique du tiers-monde et l’abandon des politiques d’ajustement structurel.Pour des arguments moraux : très fortement incités à s’endetter dans les années soixante - soixante-dix par les banques privées, les États du Nord et la Banque mondiale, les pays en développement ont subi la crise de la dette au début des années quatre-vingt. La hausse des taux d’intérêt aux États-Unis et la chute du cours des matières premières sur les marchés mondiaux ont amputé les revenus du tiers-monde tout en le forçant à rembourser trois fois plus d’intérêts. Après l’apparition de la crise de la dette, le FMI a été mandaté par les pays riches pour gérer cette crise et garantir la poursuite des remboursements. Ses experts ultralibéraux exigent toute une série de mesures qui favorisent les créanciers des pays riches, les marchés financiers et les sociétés transnationales, mais pénalisent lourdement les couches les plus défavorisées : arrêt des subventions aux produits de première nécessité, baisse drastique des budgets sociaux, dévaluation de la monnaie, taux d’intérêts élevés, développement du tout à l’exportation, fiscalité préservant les détenteurs de capitaux, privatisations massives, etc. Les plus démunis subissent de plein fouet ces mesures.La dette opère donc une ponction insupportable sur les budgets des pays du Sud, les empêchant de garantir des conditions de vie décentes pour leurs citoyens. Il est immoral de demander en priorité le remboursement de la dette à des créanciers aisés plutôt que la satisfaction des besoins fondamentaux des populations..."
-Campagne pour l'annulation de la dette odieuse
-Il faut annuler la dette - Attac France
-Annulation de la dette - Wikipédia
-Pourquoi annuler la dette du tiers-monde.

dimanche 21 juin 2009

Etat palestinien compromis?


[-Une photo qui fait illusion-Un grand bond en arrière au P.O.]

-Discours de Netanyahou: Quand un "oui mais" peut sous-entendre un "jamais"...

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- Centre Israélien des Droit de l’Homme B’tselem :

« Lorsque le Likoud est arrivé au pouvoir en 1977, un changement est apparu dans la politique du gouvernement, et des initiatives ont été présentées pour établir des colonies à travers la Cisjordanie ».

« Israël a créé dans les Territoires Occupés un régime de séparation basé sur la discrimination, en appliquant deux systèmes de loi séparés dans la même région et en basant les droits des individus sur leur nationalité. Ce régime est le seul de ce type dans le monde, et est réminiscent des régimes affligeants du passé, tel que le régime de l’Apartheid en Afrique du Sud ».

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Discours de Netanyahou : L'Etat palestinien dans mille ans - AgoraVox:(Pr. C.E. Chitour)
"Les évènements s’accélèrent au Moyen Orient. Dans son discours prononcé au Caire, le président américain a poussé l’Etat hébreu à revoir les termes de son alliance avec les Etats-Unis. « Comment réagira le gouvernement israélien ? écrit Allouf Ben (…) Il n’a pas davantage paru tomber dans l’excuse facile ou l’autojustification lorsqu’il a évoqué la nécessité de tourner la page en mettant les erreurs de son prédécesseur, George W. Bush, sur le compte du traumatisme des attentats du 11 sep­tembre 2001. Pour Israël, le “discours du Caire” n’est autre qu’une révolution stratégique. Jusqu’au discours du Caire, Obama ne parlait qu’en termes d’intérêts. Mais, au Caire, il a usé du vocabulaire et du discours de la gauche libérale américaine. Il a parlé sans détour de “l’occupation” et de “l’aspiration des Palestiniens à la dignité, à l’égalité des chances et à un Etat indépendant”. Il a également promis que les Etats-Unis ne tourneraient pas le dos aux Palestiniens. Il a demandé au Hamas de se montrer responsable en reconnaissant à Israël le droit d’exister Nétanyahou devra peut-être prononcer un discours de réponse à Obama et annoncer une rupture idéologique historique. A moins qu’il n’espère que, d’ici là, le discours du Caire se sera enfoncé dans les sables mouvants de la diplomatie du Moyen-Orient ».

Avant même son discours Obama a été traité d’antisémite lors d’une manifestation par l’extrémiste Itamar Ben-Gvir comme le rapporte le journal Ha’Aretz :Il est mauvais pour le peuple et l’Etat d’Israël, et sa politique pourrait nous mener vers un désastre.« Le discours d’Obama au Caire dont chaque terme a été bien pesé a divisé aussi les Juifs américains. On sait que »78 % des Juifs américains ont voté pour Barack Obama. Mais, depuis qu’il a souligné que les Etats-Unis attendaient d’Israël qu’il se conforme à son engagement de geler la construction des colonies dans les Territoires palestiniens et de démanteler les colonies illégales, la plupart de ces électeurs sont maintenant dans l’expectative. Ils se demandent si leur engagement en faveur d’un candidat de gauche aux Etats-Unis n’était pas contradictoire avec leur engagement vis-à-vis d’Israël", souligne Ha’Aretz Mais, du côté des organisations juives de gauche, une campagne a été lancée pour convaincre Obama de ne pas céder sur la solution de deux Etats et de faire pression sur Nétanyahou en ce sens.Quel est justement ce discours ? plusieurs types de lecture ont été faites . celle des Etats-Unis , de l’Europe et celle sans épaisseur des Arabes et curieusement celle plus « courageuse des éditorialistes israéliens.

« Finalement écrit Michel Bôle-Richard du Monde, Benyamin Nétanyahou veut bien d’un Etat palestinien mais à ses conditions, et celles-ci sont telles que les chances de voir cet Etat se créer sont infimes. le premier ministre israélien s’est déclaré prêt à accepter un Etat palestinien démilitarisé, mais à condition qu’auparavant les dirigeants palestiniens reconnaissent Israël en tant qu’Etat juif. Si nous recevons ces garanties concernant la démilitarisation et les dispositions qu’Israël requiert pour sa sécurité, et si les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu’Etat du peuple juif, alors nous serons prêts lors d’un accord de paix futur à accepter qu’un Etat palestinien démilitarisé existe aux côtés de l’Etat juif. » Nous ne voulons pas d’un autre « Hamastan »« . Ce qui implique notamment que les frontières de cet Etat palestinien soient placées sous surveillance pour empêcher toute contrebande. En outre, le chef du gouvernement israélien a répété avec force que »le problème des réfugiés palestiniens doit être résolu en dehors des frontières d’Israël« , ce qui exclut toute discussion sur le droit au retour, affirmant que »le lien entre le peuple juif et la terre d’Israël existe depuis plus de 3 500 ans. C’est la terre de nos ancêtres !« M. Nétanyahou a également rejeté toute idée de partage de Jérusalem qui »doit rester la capitale unie d’Israël« . Il a insisté sur »la nécessité d’Israël d’avoir des frontières défendables« , repoussant le règlement de »la question territoriale« lors »d’un accord de paix final« . En attendant, il n’est pas question de geler le processus de colonisation Certes, il n’y aura pas de nouvelles colonies ni »d’expropriations de nouvelles terres« , mais »il est nécessaire que les résidents puissent mener une vie normale, c’est-à-dire permettre aux parents d’élever leurs enfants comme toutes les familles dans le monde« . Dernière condition : »L’Autorité palestinienne devra rétablir la loi à Gaza et renverser le Hamas. Enfin , le premier ministre a réagi à la réélection du président iranien, « La plus grande menace pour Israël, le Proche-Orient et le monde entier, c’est la rencontre entre l’arme nucléaire et l’islam radical ». Il appelle « à une coalition internationale contre l’armement nucléaire de l’Iran »". ..

D’une façon remarquable la presse israélienne pratiquement dans son ensemble a été très critique envers ce discours. Pour Ari Shavit, grand éditorialiste à Ha’Aretz, « Benyamin Nétanyahou a franchi le Rubicon. Pour servir le pays, il a quitté le foyer idéologique de son propre père. Shalom Yerushalmi, dans les colonnes de Maariv, se veut lui aussi optimiste. »Certes, ce dimanche, Nétanyahou a en quelque sorte ôté sa kippa politique, mais il ne l’a pour autant pas encore mise dans sa poche arrière. De même, les conditions impossibles qu’il pose aux Palestiniens – et qui reviennent à leur suggérer de se convertir au sionisme – donnent l’impression qu’il cherche plus à esquiver la paix qu’à la prendre à bras-le-corps." (4) Mais la majorité des commentateurs de la presse écrite restent sur leur faim. Dans Yediot Aharonot, Yoram Kaniuk estime que Benyamin Nétanyahou a prononcé « des paroles douces aux seuls Israéliens, mais son discours n’a pas été celui d’un dirigeant généreux et courageux. En outre, si les Palestiniens savent intuitivement qu’Israël est un Etat juif, il est déraisonnable d’exiger qu’ils nous reconnaissent comme ’foyer historique du peuple juif’, dès lors que 1 million d’entre eux vivent dans cet Etat. » Dans le même ordre d’idées, Akiva Eldar écrit dans Ha’Aretz que « le discours de Nétanyahou est de la meilleure veine néoconservatrice, insensible, paternaliste et colonialiste. On doute qu’il se trouvera un seul responsable palestinien digne de ce nom pour accepter cette camelote. » En somme, à qui le discours de Nétanyahou s’adresse-t-il ? Vu les conditions posées aux Palestiniens, Nétanyahou peut rassurer ses adversaires au sein du Likoud : l’Etat palestinien n’est pas pour demain.« Dans Maariv, Ofer Shelah ironise : Ce discours prouve une fois de plus que les choses ne bougent ici que lorsque les Américains nous y contraignent.” Ce que confirme Gidéon Lévy dans Ha’Aretz : »Le discours de Nétanyahou n’a ouvert aucune porte..« L’ancien responsable du parti de gauche israélien Méretz, Yossi Sarid, a évoqué dans le quotidien Haaretz »un discours de pastèque composé de 92 % d’eau"...

Les prédécesseurs de monsieur Netanyahou depuis Isaac Rabin ,en passant par Ehud Barck et Ehoud Olmert ont tous accepté la création d’un Etat palestinien moins cohérent que ce que propose l’actuel premier ministre. Sur le site Internet du quotidien israélien Haaretz Benjamin Hartman, écrit « M. Nétanyahou a clairement affirmé qu’il suivra la ligne de sa coalition et ne fera aucun vraie concession », mais le journaliste note que le chef du gouvernement a mentionné à plusieurs reprises l’idée de deux Etats. « Donc, les Palestiniens doivent reconnaître Israël comme un Etat juif, renoncer à leurs réfugiés, et désarmer leur Etat, le tout dans un territoire non encore défini, et Jérusalem ne sera pas divisée », ironise M. Hartman. Nous ajouterons que sur la Palestine initiale, les 22 % acceptés par Arafat seront une peau de léopard sur laquelle végéteront les Palestiniens sans perspective de réelle indépendance En définitive toute la communauté internationale semble d’accord sur un point : les Palestiniens ont droit à un Etat vivant en paix aux côtés de l’Etat d’Israël. Mais de quoi parle-t-on quand on prononce le mot d’Etat palestinien ?...

Cerise sur le gâteau , on nous dit qu’une forte majorité d’Israéliens soutient la création d’un Etat palestinien démilitarisé, sans toutefois croire qu’un tel Etat verra le jour bientôt, selon un sondage publié par le quotidien Haaretz. Nous y voilà ! les Israéliens et les Palestiniens sont d’accord sur une chose : L’Etat de Palestine sera créé dans mille ans.

Il reste ce rappel lancinant à « l’état juif ». Personne en Occident ne s’offusque de cette idéologie de la race. Il est connu selon les historiens que les Juifs n’ont jamais été une ethnie. Les descendants des Juifs de l’Antiquité sont restés en Palestine et se sont convertis au christianisme et à l’islam : ce sont les Palestiniens d’aujourd’hui. Il n’y a jamais eu d’exil du peuple juif en 70 après la destruction du temple par les Romains. Les Juifs actuels sont les descendants des Hamyarites, des Berbères et des Khazars judaïsés. Pour les défenseurs de la thèse d’un « peuple juif » ayant droit à une terre, le livre du professeur israélien Shlomo Sand « Comment le peuple juif fût inventé » est à lire. Il faut peut être analyser en profondeur cet entêtement « nouveau » à parler de l’Etat juif, qui pour rappel avait un autre sens dans la déclaration du partage de l’ONU de 1947. A moins que cela ne cache le fait qu’à la longue, les Arabes israéliens n’auraient pas vocation à rester dans un Etat « Juif »Ils seraient alors « invités » à rejoindre le Bantoustan palestinien.. Ce sera la deuxième Nekba qui fera oublier la première… Ainsi va le Monde…"

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