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dimanche 31 mai 2009

Statistiques: le grand bricolage

Statistiques: nouvelle arme politique ?

"Bloquer les études qui dérangent, ne retenir que les données favorables, changer de thermomètre quand la fièvre monte : des professionnels des chiffres dénoncent les dérives, toujours plus graves, du pouvoir."-(L'expansion)


-"La publication des chiffres de la délinquance fournit ainsi régulièrement l'occasion de manipulations à des politiques pour qui le thème de la sécurité est un véritable fonds de commerce. Confondant les statistiques relatives à l'activité de la police et de la gendarmerie avec une mesure du niveau effectif de la délinquance [...], ils n'hésitent pas à prétendre que la délinquance explosait avant 2002 ou qu'elle baisse de façon miraculeuse depuis cette date, sans que cela ait réellement de rapport avec la réalité vécue par nos concitoyens." (L'expansion)

-"Les statistiques doivent être interprétées, qu'elles proviennent de données administratives ou d'enquêtes spécifiques."
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Triche : la statistique, c’est très pratique:
"Il travaille à l’avant-poste de la production statistique. Mais il a décidé de franchir le pas : pour expliquer comment les chiffres qu’il triture à longueur de journées sont récupérés par le politique. Ou plus exactement par le gouvernement. Alors, sous couvert d’anonymat, parce que tenu à l’obligation de réserve, il a accepté la proposition de plusieurs de ses confrères : «Participer à l’écriture d’un livre, pour expliquer qu’il y a une dérive de l’usage politique des statistiques publiques.» Son nom, ou plutôt son pseudonyme, c’est Lorraine Data. Un nom de code sous lequel s’abritent d’autres fonctionnaires, eux aussi issus de la statistique publique et de la recherche et qui ont écrit collectivement le Grand Truquage (1).-D’autres ont décidé de témoigner à visages découverts. Tous disent qu’ils ne sont pas naïfs. Qu’ils ont compris, dès le début de leur carrière que la maîtrise de l’information statistique a toujours constitué un enjeu pour les pouvoirs en place. Mais la coupe est pleine. «Nos sociétés hypermédiatiques ont fétichisé le chiffre, explique l’un des sept auteurs. Le chiffre, souvent péremptoire, tend de plus en plus à remplacer l’argumentation. Il est simple. Et il donne surtout le sentiment ou l’illusion que l’on maîtrise ce dont on parle.» Or cette simplicité est souvent trompeuse. Mais leur vécu ne s’arrête pas à cette simple constatation. «Nos gouvernements se livrent de plus en plus à un bricolage statistique, et particulièrement depuis 2002», dénonce le sociologue Laurent Mucchielli. Et tous d’expliquer, au travers de sept thématiques, comment l’on tente de cacher, par exemple, le grand flop du «travailler plus pour gagner plus». Ou encore comment s’invente un indicateur de la pauvreté à la française, histoire de s’assurer qu’il diminuera au fil du quinquennat. Ou comment escamoter de plus en plus le nombre des chômeurs en les transférant dans de nouvelles catégories au point où même les plus avertis ont du mal à s’y retrouver.-Multipliant les exemples, le collectif Lorraine Data met au jour les procédés utilisés par le gouvernement : sélection de chiffres censés flatter l’action gouvernementale, dénigrement de la qualité des données de ses propres services lorsqu’elles ne lui sont pas favorables…
L'art de faire coller les résultats aux objectifs
«Le cas des chiffres de la délinquance est sans doute celui qui a inauguré cette nouvelle façon de truquer les statistiques.«Pour comprendre la production des chiffres de la délinquance, comme d’ailleurs ceux de l’immigration, il faut se souvenir que les données sont directement produite par l’administration. En clair, des statistiques sont le résultat de l’enregistrement de l’activité de ces administrations. D’où le risque d’être juge et partie ou, dit autrement, de produire à l’arrivée le résultat des actions que l’on a imposées au départ. Ainsi, en juillet 2007, lorsque Nicolas Sarkozy envoie à Michèle Alliot-Marie sa lettre de mission, il y indique que "la délinquance doit baisser de 5% en deux ans" et que "le taux d’élucidation doit être porté à 40 %". Que se passe-t-il alors ? Il se passe que les policiers et les gendarmes doivent se débrouiller pour fournir à la ministre de l’Intérieur des statistiques conformes à ces objectifs.«Cette façon de déterminer à l’avance les résultats statistiques est clairement une nouveauté. Et il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour s’imaginer que ce sont les délinquants qui se sont conformés à l’objectif initial. La réalité ? Ce sont évidement les administrations concernées qui se sont arrangées pour y parvenir. Ainsi, pour faire diminuer la délinquance, on peut réduire l’enregistrement des vols anonymes, à savoir les plaintes contre X qui n’aboutiront jamais. Et pour faire monter le taux d’élucidation, on peut interpeller davantage de clandestins et de fumeur de shit, car on est sûr de faire 100 %.»...
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Un collectif de statisticiens dénonce les manipulations du gouvernement
-Stat. judiciaires : vrai faux bilan?
-Serge.Portelli.Ruptures-Les faux bilans du sarkozysme
-Les chiffres qui dérangent le ministère de l'Education nationale

-Tripatouiller les statistiques, la sale manie du gouvernement
"...la tentation des gouvernants d'utiliser les chiffres pour servir leur politique ou embellir la réalité ne date pas d'aujourd'hui. Mais, elle n'a jamais été si grande. Laurent Bisault, attaché de l'Insee détaché au ministère de l'Agriculture et responsable d'une publication, Agreste Primeur, témoigne. "Il y a quinze ans, lorsque je publiais une étude, je l'envoyais à l'imprimeur en même temps qu'au cabinet du ministre. Par la suite, je l'ai d'abord adressée au cabinet, pour information... puis pour validation." Il faut donc attendre des semaines, voire des mois, pour qu'une étude, comme celle sur les pollutions agricoles, obtienne, sous la pression des journalistes, le fameux sésame autorisant sa publication au grand public. Il suffit que le sujet soit un peu sensible pour qu'elle soit, au mieux, réécrite (par exemple, celle sur les agrocarburants), au pire, enterrée."

-Les statistiques ethniques, une arme à double tranchant
-Valeur de la preuve statistique

samedi 30 mai 2009

Amérique insolvable?

Dollar: chute programmée?

Ce qui apparaissait insensé hier, pourrait se réaliser plus tôt qu'on ne le dit, avec toutes les conséquences prévisibles.
Ce n'est pas qu'une affaire américaine.
Tout cela se préparait depuis des années et avait été prévu par les plus lucides
La "monnaie de référence"ne résistera sans doute pas longtemps
Les USA sont pris dans une nasse qu'ils ont fabriquée eux-mêmes.
Ils ne sont pas prêts à penser à un autre monde possible
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"Les Etats-Unis ont décidé de financer leur plan de relance par des « moyens non conventionnels » recherchant un « assouplissement quantitatif » comme on dit en langage des banquiers centraux, ou pour le dire plus vulgairement, par de la monnaie de singe ou la planche à billet. La crise financière est désormais en passe se muer en crise monétaire mondiale...."(Malakine)

-« L'éclatement de la crise et son débordement dans le monde entier reflètent les vulnérabilités inhérentes et les risques systémiques dans le système monétaire international », écrit le gouverneur de la Banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, dans une tribune publiée lundi sur le site de l'institution. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise ne mentionne pas spécifiquement le dollar, mais souligne que la crise actuelle a montré les dangers qu'il y avait à dépendre de la devise d'un seul pays pour les échanges internationaux. Une allusion claire au billet vert.Cette proposition sonne principalement comme un avertissement envoyé aux Etats-Unis après que la Réserve fédérale américaine a annoncé le lancement d'un programme d'achat pour 300 milliards de dollars d'obligations du Trésor. Pour y parvenir, la Fed va faire tourner la planche à billets, donc à terme relancer l'inflation et faire baisser la valeur du dollar. La Chine, dont 70% des réserves de change sont libellés en dollars - soit environ 1.400 milliards -, s'inquiète donc du risque de dilution de la valeur de ses avoirs, explique Françoise Lemoine, économiste au CEPII." (L'expansion)

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L'insolvabilité américaine : une extravagance bientôt banale ? - AgoraVox:
"Chaque jour apporte son flow de doutes quant à la solvabilité américaine. C’est assez intéressant de voir comment des sujets tabous deviennent banals : souvenez-vous, en septembre comparer la crise actuelle avec celle de 1929, c’était s’assurer une réputation de demeuré catastrophiste. Depuis la fin de l’été 2008, il y a eu un bon paquet de déclarations de grands économistes qui se plaisaient à railler ceux qui voyaient une situation très alarmante… Puis on a vu les perceptions glisser et peu à peu les délires des apocalyptiques sont devenus réalité : aujourd’hui, comparer l’ampleur de la crise actuelle avec celle de 1929 n’est plus un tabou. Il me semble que l’on est à présent en train d’assister à l’acceptation d’une autre question délicate : celle de la potentielle insolvabilité américaine.Il y a quelques temps si l’on parlait d’insolvabilité des USA, on ne passait même pas pour un crétin, on était juste incompris. Pour les gens en général, une cessation de paiement de la part des USA, c’était juste un non-sens. Au mieux, ceux qui mettaient en doute la capacité des USA à rembourser passaient pour des éternels “goldeux” qui prédisent la fin du dollar depuis trente ans, ce au profit d’un retour du métal jaune. Leur éternelle rengaine apparaissait donc comme un “as usual”… La situation économique n’aurait fait que donner un peu de relief à des propos rabâchés maintes et maintes fois au cours des dernières décennies...

L’idée force qui commence à s’effriter c’est que les grands exportateurs que sont le Japon et la Chine ont besoin des USA. Ils auraient besoin de vendre aux américains, sans cela leur économie se trouverait paralysée. Soit, encore une fois c’est vrai… il y a interdépendance. Pourtant ici vient le fameux commentaire d’internaute qui fait autant sourire que réfléchir :“Asia does not need the US. It can simply dump it`s exports in the ocean and start its own `funny money` printing presses.The US has nothing to offer but nostalgia.”

Heu…ben oui, en deux lignes tout est là. Tant qu’à se faire payer en monnaie de singe, les asiatiques n’ont qu’à faire leur relance keynésienne eux-mêmes. Eux aussi ont des ordinateurs dans leurs banques centrales, eux aussi peuvent créer de la monnaie qui ne vaut rien. Pour bien comprendre ce que ce commentaire a de génial, il faut bien saisir les principes qui animent l’équipe Obama : ils sont dans une démarche qui prend au pied de la lettre l’idée de Keynes, selon laquelle en temps de crise il serait bénéfique de prendre des dollars, les mettre dans des bouteilles puis de faire enterrer celles-ci et de payer d’autres gens pour les déterrer. Un article du Time rappelle cela :“he suggested that the Treasury could “fill old bottles with banknotes, bury them at suitable depths in disused coal mines” then sit back and watch a money-mining boom create jobs and prosperity.”--Bien-sûr il n’était pas sérieux…mais en fait si : c’est bien ce principe que l’équipe Obama met en œuvre. Dépenser peu importe comment, l’idée est de déverser des dollars au large. Quitte à payer les gens à rien foutre, il faudrait inonder d’argent pour stimuler la demande et relancer la machine. Sans rentrer dans les débats “pour ou contre Keynes”, on peut se limiter à remarquer que cette idée pourrait encore avoir un sens si elle n’avait pas déjà été en œuvre depuis plus de 30 ans. Imprimer des dollars pour résoudre les problèmes, les USA font cela très officiellement depuis que Nixon a abandonné l’étalon or. Cela est exprimé très simplement par ce que l’on pourrait décrire comme un axiome : “on ne résout pas un problème avec la cause de ce même problème”. On ne résout pas une bulle de dette avec une autre bulle de dette..."

- Le système bancaire US est insolvable, par Nouriel Roubini :
"...l’économie mondiale ne repartira pas tant que de profondes reconversions n’auront eu lieu tant chez les exportateurs qu’aux USA. La système bâti sur la surconsommation et le déficit américain d’une part, et les économies exportatrices d’autres part, ne repartira pas en l’état, car le désendettement des ménages américains sera un processus long et douloureux. Dans l’immédiat, la restructuration du système financier aux Etats-Unis est plus que jamais nécessaire. Avec le ralentissement économique, les pertes pourraient atteindre 3600 milliards de dollars, estime-t-il. Conclusion : le secteur est en état de faillite, et la nationalisation s’impose, sans quoi les sommes gigantesques apportées par l’Etat ne servent qu’à tenter de protéger les actionnaires et les créanciers, pour le moment en pure perte..."

-L'Amérique va-t-elle laisser sombrer le dollar ?:
"La crise vient d’entrer dans une nouvelle phase avec la décision de la FED d’acheter 300 milliards de dollars de bons du trésors et 500 autres de créances assises sur des crédits immobiliers titrisés probablement insolvables, soit au total 800 milliards de pure création monétaire !
Les Etats-Unis ont donc décidé de financer leur plan de relance par des « moyens non conventionnels » recherchant un « assouplissement quantitatif » comme on dit en langage des banquiers centraux, ou pour le dire plus vulgairement, par de la monnaie de singe ou la planche à billet. La crise financière est désormais en passe se muer en crise monétaire mondiale.
Jusqu’ici les Etats-Unis parvenaient à financer leurs déficits budgétaires et commerciaux par une importation de capitaux avec la vente de produits financiers, plus ou moins frauduleux. Ce n’est désormais plus possible. Ils viennent de prendre acte du fait qu’il n’y a plus suffisamment d’acheteurs dans le monde pour leurs produits financiers, ce qui marque peut-être le début de l’effondrement du dollar, avec des conséquences que d’aucun ne s’est jamais aventuré à prédire..."

-Gréau: pourquoi la bombe dollar plane au dessus de nos têtes:
"...Certains disent que les autorités chinoises pourraient lâcher le dollar à la rentrée. L’augmentation de la dette publique et la perte de crédibilité qu’elle finira par provoquer renforcent l’hypothèse d’un écroulement du dollar. D’autant que les Américains ne veulent pas payer d’impôts et que le monde entier le sait.
Si le dollar explose cela provoquerait une dépression américaine, avec des conséquences terribles pour nous autres Européens car nos exportations seraient encore plus pénalisées. Comment vendre des Airbus avec un euro à 2 dollars voire davantage ? De leur côté, la marge de manœuvre de la Chine restera plus importante car leur monnaie est sous-évaluée et leur plan de relance, très important, peut stimuler la consommation intérieure du pays."

-Demain une nouvelle Bulle… - AgoraVox:
"...Ayant repeint une carrosserie rouillée sans prendre la peine de la traiter, nos Banques Centrales sont engagées aujourd’hui dans une voie à haut risques et dont la résultante sera de créer des distorsions de valorisations sur l’ensemble des marchés et des actifs. Pourquoi ces forces à l’oeuvre sous Greenspan que Geithner qualifie dans son interview d’ "extrêmement puissantes" ne séviraient-elles pas encore aujourd’hui et demain sous Bernanke ?
La vérité est que les autorités monétaires Américaines sont résignées à la formation d’une nouvelle et autre bulle spéculative demain du fait même de leur impuissance : comme un ogre, la pyramide de Ponzi réclame encore et toujours plus de liquidités et de crédits, faute de quoi c’est l’ensemble du système qui est appelé à s’effondrer.

-Joseph Stiglitz et cette finance qui nous pigeonne
-Les acheteurs renâclent devant les obligations US
-Le Japon et la Chine ont-ils vraiment le choix ? - AgoraVox
-La Chine commence à s'écarter du dollar
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-La crise économique et la crise politique
-La prochaine tempête sur le dollar
-La chute du dollar menace la reprise
-Les banques veulent changer le thermomètre
-L'ultime forfaiture du Capital : les banques ont délibérément provoqué la crise - AgoraVox
-Etats-Unis : la sortie de crise sera plus lente que ne le prévoyait l'administration Obama
-Asia will author its own destruction if it triggers a crisis over US bonds
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- Culbute américaine?
-Dimensions de la crise financière
-G20: poudre aux yeux ?
-Menaces sur le dollar

vendredi 29 mai 2009

L'école brûle-t-elle?


Surmédiatisation et instrumentalisation

Savoir raison garder

Le problème est réel, préoccupant, mais souvent amplifié, mal mesuré . Les causes sont complexes et anciennes, les remèdes inadaptés, le discours officiel discutable...
Une volonté implicite de laisser pourrir une situation pour ouvrir la voie à la privatisation...
Selon les recommandations anciennes de l'OCDE ?
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-"Des chiffres sujets à caution
...La violence scolaire est-elle en augmentation ? On ne sait au juste, les chiffres en la matière étant sujets à caution. Ce dont on est sûr, par contre, c'est que le climat à l'intérieur des établissements, s'est considérablement dégradé au cours de ces dernières années.Il faut une certaine indécence pour laisser entendre que la vidéo-surveillance, les portiques de détection ou les policiers référents seraient susceptibles de remplacer les emplois supprimés dans le secteur éducatif : si l'on ajoute aux restrictions budgétaires des deux dernières rentrées la suppression des emplois-jeunes, qui malgré leurs limites, apportaient une présence et une compétence reconnues, ce sont des dizaines de milliers d'adultes qui ont disparu des établissements ces dernières années...."

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-"...en 1996, Nicolas Sarkozy s'élevait aussi sur la surmédiatisation des faits de violence scolaire. Une critique que bon nombre d'opposants adressent justement à l'exécutif qui multiplie les prises de positions sur le sujet à chaque fait divers depuis le début de l'année.C'est par exemple ce que soulignait Bernard Girard, enseignant-blogueur et riverain assidu de Rue89, qui dénonce l'instrumentalisation de faits épisodiques au bénéfice d'un discours sécuritaire plus vaste..."
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"...Le marché de la sécurisation de l’espace scolaire devient extrêmement porteur. La moindre des précautions avant d’adopter ce type de « solutions » est d’examiner leur efficacité -voire leurs effets-pervers - ce que la recherche permet amplement de faire. La vidéosurveillance a été largement évaluée, d’une manière plus générale qu’au seul niveau scolaire, et il faut bien dire que les résultats sont décevants. Deux criminologues anglais, parmi les plus respectés (Welsh et Farrington de l’université de Cambridge en 2002) ont évalué avec de hauts standards scientifiques l’impact de celle-ci et leurs conclusions sont sans appel : la vidéosurveillance ne diminue que de manière très marginale la délinquance (moins de 6% de faits en moins). Plus intéressant encore : elle a des effets pervers dans le sens d’une démobilisation des personnels de surveillance, s’en remettant à la magie technologique. En réalité elle n’est efficace que dans des secteurs où ces personnels sont actifs et visibles...(E.D.)
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-L'école ne brûle pas:
"...« L’école ne brûle pas. (...) Ce n’est pas en termes de crimes et délits qu’il faut penser la violence scolaire. [Toutefois] il faut prendre au sérieux les formes moins spectaculaires de violence que sont les "incivilités" car elles témoignent en certains lieux d’une désorganisation du monde scolaire . » Ce qui empoisonne la vie de certains enseignants, ce sont surtout les injures, les regards provocateurs, le bavardage incessant, le je-m’en-foutisme, bref, les diverses formes de non-respect de leur autorité et de dénigrement apparent de leur fonction. Il y a là le durcissement d’un phénomène ancien : le chahut....
toutes les écoles ne sont pas concernées au même degré. Les problèmes se concentrent dans les zones urbaines défavorisées. Il existe donc bien une relation entre le milieu social des élèves et les désordres scolaires (5). Les zones urbaines défavorisées multiplient les facteurs qui attisent les comportements perturbateurs dans l’école : misère économique des familles (donc importance chez les enfants des sentiments de frustration et d’exclusion, du recours au vol pour posséder des biens de consommation, etc.), faiblesse culturelle des parents (donc difficulté de suivi scolaire des enfants, faible rapport aux enseignants, qui, en retour, interprètent à tort ce repli comme du désintérêt, voire de la « démission »), apprentissage précoce de la « culture de rue » chez les enfants (donc recherche de la domination verbale, conception exacerbée de l’honneur, usage banalisé de l’intimidation corporelle, etc.)..."

-Ecole : on occulte le débat par des sondages sur la violence | Rue89:
"...depuis plusieurs semaines, quelques faits divers grossièrement montés en épingle ont donné à Darcos l'occasion, en amusant la galerie avec les portails de sécurité ou la fouille des cartables, de détourner l'attention d'enjeux autrement plus cruciaux pour l'avenir, tout en dissimulant un bilan dénoncé comme calamiteux par une large partie de la profession.
Les mesures annoncées ce mercredi -des portails de détection « au cas par cas », la fouille des cartables, la création d » « une force mobile d'agents assermentés, recrutés et formés »- sont aussi démagogiques qu'inefficaces et contreproductives : en infligeant aux élèves des pratiques humiliantes, on développe inévitablement chez eux un sentiment de défiance, d'hostilité, qui risque fort de se manifester par un surcroît de violence contre l'institution.
Darcos, en refusant, par dogmatisme, toute réflexion sur la formation des enseignants, sur la pédagogie, sur les relations enseignants-élèves, toutes choses constitutives de ce qu'on peut appeler un climat d'établissement, non seulement ne règle rien mais prépare les violences de demain.
Eric Debarbieux, dans un entretien aux Cahiers pédagogiques que vous pouvez consulter ici, parle de la nécessité « de ne pas s'enferrer dans des “ solutions ” idéologiques. A tout problème complexe, il y a une solution simple : la mauvaise ».
Darcos ignore l'avis des spécialistes
Eric Debarbieux, professeur en Sciences de l'éducation, président de l'Observatoire international de la Violence à l'Ecole, est un parfait connaisseur des questions de violences scolaires, un spécialiste, donc.
Mais pourquoi Darcos s'encombrerait-il de l'avis de spécialistes, d'enquêtes et d'expertises, là où l'appel aux fausses évidences, au gros bon sens font parfaitement affaire ? Pourquoi perdre son temps à discuter avec les professionnels, superbement méprisés, là où un sondage d'opinion vous dispense d'avoir à réfléchir ?...

-Violence à l'école : ce qui n'est pas nouveau et ce qui l'est
-«C’est pas le Bronx non plus»
-Ces réponses qui existent déjà
-UMP : le soupçon électoraliste
- Violence, un rapport d’Eric Debarbieux
-La violence en milieu scolaire: un phénomène à analyser de près
-Violences scolaires : un discours politique qui tourne à vide | Rue89:
"...Il y a bientôt sept ans, le ministre délégué à l'enseignement scolaire ne craignait pas d'affirmer dans le Parisien le 22 novembre 2002 :
« Mon credo est de faire changer les mentalités. L'objectif est de faire baisser la violence de moitié en cinq ans. Je veux lever le tabou de la violence scolaire, prendre l'opinion à témoin et montrer ce qui a lieu réellement dans nos écoles. »
Le ministre en question s'appelait Xavier Darcos.

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La violence en milieu scolaire: bibliographie
-Enseignement : le privé au bord de la saturation
-L’Etat a des sous pour l’école privée, pas pour le public

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School Safety, 10 Years After Columbine
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-Où va l'école ?
- l’OCDE donne le kit de la privatisation facile
-Education, évaluation, domination

mercredi 27 mai 2009

2009: de Galilée à Hubble



GALILEE, le pionnier

HUBBLE : riche moisson

Une année particulière:

L'année 2009 présente une occasion unique de célébrer de façon internationale le 400ème anniversaire de l'utilisation de la lunette astronomique par Galilée (1564-1642), et d'étudier les objets célestes. À partir de l'année 1609, Galilée a fait au moins cinq découvertes cruciales en regardant le ciel avec son instrument de fabrication artisanale :
  • la Lune a des montagnes tout comme la Terre,
  • la surface du Soleil présente des "taches solaires",
  • la Voie Lactée se compose de beaucoup plus d'étoiles que l'on ne pensait exister à l'époque,
  • Vénus montre une gamme complète de phases, elle doit donc tourner autour du Soleil, et non autour de la Terre,
  • la planète Jupiter a des satellites en orbite tout comme les planètes tournent autour du Soleil.
  • Ces découvertes ont changé définitivement le regard que l'homme porte sur le monde. Aujourd'hui nous assistons à une grande phase de découvertes sur l'Univers, qui va apporter une révolution aussi profonde que celle de Galilée il y a 400 ans-
Demandez le programme !
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L'astronomie rend modeste, ouvre immensément l'intelligence tout en côtoyant la poésie.
Splendeur des images du ciel...



-"Au fil du temps se déroule la gestation cosmique. A chaque seconde, l'univers prépare quelque chose. Il monte lentement les marches de la complexité...."Etendez-vous sur le sol, la nuit, loin des lumières. Fermez les yeux. Après quelques minutes, ouvrez-les sur la voûte étoilée... Vous aurez le vertige, vous vous sentirez dans l'espace."( H.Reeves)




-"Deux choses sont infinies: l'univers et la bêtise humaine; en ce qui concerne l'univers, je n'en ai pas acquis la certitude absolue." (Einstein)

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"Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité!... Hasard qui, t'avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l'univers pâlissant,

"Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l'autre renaissant ?...

(G.de Nerval)
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Année Mondiale de l'Astronomie
-Astro2009
-AMA09: Année Mondiale de l'astronomie
-CNES : Lancement officiel d'AMA 2009
-Techno-science-2009: "Année mondiale de l’astronomie"
-Année mondiale de l'astronomie : Ciel et Espace

-Année mondiale de l'astronomie - Google Video
-Tout sur l'astronomie- Recherche Google
-Astronomie : les planètes et satellites du système solaire
-L'astronomie d'Eric Dupin
-Un astrophysicien lumineux:Jean-Pierre Luminet
-Anthologie: Poésie et Univers
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-Nasa:Main Hubble Page
-Edwin Powell Hubble (1889-1953)

D'une secte à l'autre

Sectes = "non problème" ? (E.Mignon)

S'informer, c'est déjà agir

Sarkozy , le 21/02/08 :

« Ce n’est pas à moi de dire si la Scientologie est une secte. Il y a une commission » pour cela, mais « je n’ai jamais eu la moindre faiblesse avec eux (ndlr: les Scientologues) quand j’étais ministre de l’Intérieur », a-t-il également affirmé. « Chacun sait ce que j’ai fait en la matière ».

Alors ministre de l’Economie, Nicolas Sarkozy avait reçu en 2004 l’acteur américain Tom Cruise, adepte de ce groupe...

Une rencontre ultra-médiatisée, dont la secte a alors tiré profit, comme le reconnaît dans le livre sa porte-parole, Danièle Gounord : « Nous étions les premiers surpris de voir Tom Cruise chez le ministre. Mais c’est vrai que ça nous a donné de l’espoir sur le phénomène religieux. Sa venue a favorisé les vocations »
-Tom Cruise, Top Gun de la Scientologie
-L'Elysée reste déterminée à remodeler la loi de 1905 |
-Alerte aux sectes
-Sarkozy et les sectes
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Ouverture du procès de la Scientologie - AgoraVox:


Le procès de la Scientologie s’est ouvert ce lundi 25 à Paris, et, cette fois-ci, ce ne sont pas quelques personnes isolées qui sont poursuivies, mais la Scientologie en tant que personne morale.
Sa condamnation pour escroquerie en bande organisée pourrait entraîner sa dissolution, comme l’explique Le Monde en ligne :
« Ce procès en correctionnelle aura lieu jusqu’au 17 juin. Les personnes physiques encourent jusqu’à dix ans de prison et 1 million d’euros d’amende, les personnes morales une amende cinq fois supérieure et l’interdiction d’activité, ce qui aboutirait à la dissolution du groupement en France. L’enjeu est donc crucial pour ce mouvement fondé aux Etats-Unis dans les années 50 par l’écrivain de science-fiction Ron Hubbard, qui revendique aujourd’hui des millions d’adeptes dans le monde. »
L’ordre des pharmaciens est également un des plaignants, car la Scientologie est aussi poursuivie pour usage illégal de la pharmacie
Son statut diffère selon les pays : religion, association, société commerciale ou secte.
Elle est considérée comme une secte ou une association dangereuse en Allemagne, Italie, France, Belgique, Autriche, Russie, alors qu’elle a au contraire obtenu en 2007 au Portugal un statut de religion, et que la Suède lui donne même le droit de célébrer des mariages, selon la revue Fédération française des psychologues et de psychologie.
L’harmonisation européenne s’annonce difficile !...
Un riche document sur You Tube, passé sur Canal plus, instructif, où l’on voit Tom Cruise reçu par N.Sarkozy en 2004, puis passant à TF1 au 20 heures, où l’on voit comment N.Sarkozy n’a pas d’avis arrêté sur la Scientologie (alors qu’il a été ministre de l’intérieur), et comment un policier de la section sectes des renseignements généraux, auteur d’une thèse sur la Scientologie, a été muté pour qu’il n’enquête plus sur les sectes. Et depuis, selon la porte-parole de la Scientologie, ils ne trouvent plus porte close au ministère de l’intérieur...
Un article de Libé en ligne
Europe 1
Comme on pouvait s’y attendre, c’est sur les sites des adversaires déclarés de la Scientologie que l’on trouve les choses les plus étonnantes :
Le site Prevensectes a fait une formidable compilation d’articles de différents journaux français et étrangers, sur des faits et des comportements trop vite oubliés de la Scientologie, et dont l’accumulation donne le vertige. clos après 25 ans d’instruction ! 25, record de France… Un tome entier de documents disparus du palais de justice ! Autre record…
en 1995, un rapport d’enquête parlementaire qualifie la scientologie de « secte ». Quatre ans plus tard, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) la classe également comme secte « absolue » et recommandait même sa dissolution. »
http://www.francesoir.fr/faits-dive...
L’Express aussi a relaté en 2000 les avis contradictoires sur cette dissolution :
http://www.lexpress.fr/informations...
« Last but not least », la Scientologie semble devoir plein de pognon à l’Etat français :
« Il serait temps, enfin, que l’Etat ne ferme plus les yeux sur une dette de 48 millions de francs envers le fisc et l’Urssaf impayée par la secte depuis 1995. »
L’influence du lobbying étatsunien en faveur de la Scientologie est bien explicité dans cet entretien du Nouvel obs avec le politologue Paul Ariès, ainsi que l’aspect hautement matérialiste de cette prétendue religion ...
« Les sectes "sont un non-problème" en France, affirme Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président Nicolas Sarkozy, dans un entretien publié mercredi dans l’hebdomadaire VSD. Et encore : "Quant à la Scientologie, "je ne les connais pas, mais on peut s’interroger. Ou bien c’est une dangereuse organisation et on l’interdit, ou alors ils ne représentent pas de menace particulière pour l’ordre public et ils ont le droit d’exister en paix".
Ces mots ont aussitôt été démentis par un communiqué de l’Elysée : "Je n’ai jamais tenu les propos qui me sont prêtés par l’hebdomadaire VSD", assure Emmanuelle Mignon. »
L’Exress en ligne
L’Express papier de la semaine dernière a d’ailleurs fait un gros dossier sur la Scientologie.
Selon un article de Bakchich.info de février 2008, le gouvernement cherche à mettre fin à la Miviludes..."(Krokodilo)
-Scientologie - Google Actualités-
-Le Pape et la Scientologie - AgoraVox

-Qu'est-ce qu'une secte ?
-Info-Sectes
-Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu Victimes de Sectes
-Psychothérapie Vigilance
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- Lobbying sectaire en Europe
-Sectes = "non problème" ?
- Europe : lobbyisme religieux (aussi) ?

mardi 26 mai 2009

Israël : divisions et dérives

Une histoire déniée, qui fait perdre la mémoire et la mesure

Une société en danger, bloquée et profondément divisée
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"Comment cela va-t-il finir?" demandaient de jeunes Israëliens démoralisés ,en 1970.Ezer Weisman répondait:"Il faut d'abord savoir comment cela a commencé"
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-Marius Schattner souligne"Le potentiel dévastateur du mélange de nationalisme et de religion, quand brader la moindre parcelle d'Eretz Israël est considéré comme pire qu'une trahison: un sacrilège." (-Histoire de la droite israelienne)
Et dans ce contexte, alors que chacun sait en Israël qu'une paix réelle ne se fera qu'au prix de concessions importantes, y compris dans la ville sacrée de Jérusalem, la montée en puissance de ce nationalisme religieux porte en elle les germes des crises à venir.
"On peut imaginer ce qui risque de se passer quand il faudra évacuer non point 8000 colons de la bande de Gaza, mais au moins vingt fois plus de Judée Samarie (Cisjordanie), territoire avec lequel le lien religieux et historique est beaucoup plus fort, émaillé qu'il est de lieux saints traditionnels comme le Caveau des patriarches à Hébron, ou redécouverts depuis 1967, sans compter le Lieu saint par excellence, le mont du Temple à Jérusalem, site de l'Esplanade des mosquées.Par delà l'attache à des lieux aussi sacrés, la question se pose de savoir pourquoi la religion juive, dans sa version dominante en Israël, se prête à une telle alliance avec le nationalisme le plus extrême... "
Marius Schattner rappelle justement qu'une telle alliance n'est pas inhérente au fait religieux, et cite le regretté professeur Yeshayahou Leibowitz (1903-1993), figure intellectuelle et religieuse majeure, resté célèbre pour avoir pronostiqué dès 1967 qu'Israël commettait une erreur capitale en décidant de profiter de sa victoire militaire pour occuper durablement les territoires palestiniens.Une partie des clés se trouvent effectivement dans l'histoire. Mais aussi dans les compromis historiques noués à la naissance de l'Etat juif en 1948, et qui expliquent pourquoi, jusqu'à ce jour, il n'existe toujours pas de constitution en Israël....


Dans les analyses faites en Occident, estime Marius Schattner, on néglige trop souvent les conflits internes à la société israélienne, qui pourraient conduire à la destruction de l'Etat. Il faut examiner par exemple le sort des colons, qui ne sont plus un groupe d'avant-garde. Ce courant est aujourd'hui en retrait par rapport à ce qu'il était dans les années soixante-dix. Mais il a réussi, entre temps, à créer des faits accomplis. De manière générale, le mouvement traditionaliste religieux est en recul, et c'est qui explique sa violence. La population israélienne ne croit plus au mythe du Grand Israël, de la Méditerranée au Jourdain. C'est fini. L'enthousiasme expansionniste est mort, mais il n'y a plus non plus de foi dans la paix. Les blocages ne proviennent donc pas uniquement d'un système politique déficient.» .
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-Israël, la Guerre des Mondes

"...Aujourd’hui, la situation est bien pire qu’en 1991, et il semble qu’aucune conférence ne puisse venir apporter un peu de lumière dans la region. Si solution il peut y avoir, il est évident qu’elle ne peut venir que d’Israel. Les palestiniens n’ont quasiment plus rien à offrir ou à négocier, hormis le retour des réfugiés. Or, en Israël aujourd’hui, la situation politique et sociale n’a plus rien à voir avec celle des « années d’Oslo » pendant lesquelles la jeunesse descendait en masse dans la rue toutes les semaines pour soutenir le processus de paix. Ceux qui la connaissent ou qui s’y intéressent un tant soi peu savent à quel point la société israélienne est formidablement complexe et aujourd’hui plus que jamais divisée sur les questions politiques. Laïcs et religieux, ashkénazes (allemands/russes/polonais/hongrois/roumains/anglais etc), sépharades (espagnols/italiens/marocains/tunisiens/algériens etc), mizrahis (irakiens/syriens/égyptiens etc), éthiopiens, Sabras (natifs israéliens), gauche et droite, au final, cette société est une véritable mosaïque et un vrai mélange des genres. Mais il est aujourd’hui un autre facteur de division en Israël, peut-être celui auquel on a fait le moins attention mais qui peut se révéler être le plus déterminant pour l’avenir, celui du degré d’engagement politique.-En effet, depuis un an ou deux, des signes clairs montrent qu’en Israël, les "laïcs" sont de moins en moins engagés idéologiquement et politiquement, et lorsqu’ils le sont, c’est de plus en plus au profit des partis de droite, voire de droite dure, échaudés qu’ils sont par 9 ans d’une intifada meurtrière et une guerre du Liban qui a laissé des traumatismes sociétaux profonds. Ils sont nombreux à tenter d’échapper au service militaire, pourtant traditionnel creuset de la société israélienne, et leurs préoccupations sont de plus en plus matérielles. Les équivalents israéliens de "Big Brother" et de "Koh lanta" n’ont jamais fait un tel carton.

Les religieux au contraire montrent un engagement idéologique et politique constant. Et si les religieux "haredim" votent avec toujours autant de discipline pour leurs partis traditionnels (Shass et Judaisme Unifié de la Torah) et sont toujours exemptés d’armée, les membres du courant sioniste religieux sont très représentés dans l’armée, leur voix se portant traditionnellement sur le Likoud, l’Union Nationale, le "Foyer Juif" ou d’autres petites formations anecdotiques d’un strict point de vue électoral. Ce mouvement sioniste religieux fait peu parler de lui pour le moment, de par l’éclatement des voix de ses membres. Mais aujourd’hui, les analystes ne s’y trompent pas, ils représentent un peu plus de 25% de la population et ils sont la force qui monte. Comment ? Tout simplement en occupant systématiquement tous les endroits idéologiques désertés par la gauche laïque. Education, Logement, et surtout l’armée.
En effet, un rapport récent indiquait que 40% à 50% des nouveaux officiers au sein de Tsahal sont issus du courant sioniste religieux, et pour beaucoup d’entre eux, habitent dans une colonie. De plus, comme le souligne l’éditorialiste israélien Yaïr Lapid, alors que l’intelligentsia israélienne laïque a déserté le débat et ne s’aventure plus dans les bases militaires que sporadiquement malgré les invitations des commandants de bases, les rabbins du courant sioniste religieux répondent présent systématiquement, et continuent inlassablement à dispenser aide pour les jeunes en difficulté et cours de Torah. Idem dans les écoles.
Cette bataille, elle est gagnée d’avance pour ces rabbins, et ils en sont tout à fait conscients. Ils savent que le public laïc est amorphe et ne fera aucun obstacle sérieux au bouleversement en marche de la société israélienne. Ironie du sort, c’est la gauche israélienne elle-même qui est en grande partie responsable de cette apathie du public israélien. En œuvrant autant pour retirer des manuels scolaires israéliens toute notion d’histoire juive pour essayer d’effacer toute velléité nationaliste en Israël, des gens comme Shulamit Aloni ou Yossi Sarid ont condamné leur parti à une chute vertigineuse et continue dans les sondages et à une claque mémorable aux dernières élections. Et surtout, ont privé le public de son référentiel idéologique. Les médias ont fait le reste en se substituant à ce référentiel, ce qui explique pourquoi aujourd’hui les israéliens qui discutaient il y a 20 ans de géopolitique et de débats idéologiques, parlent aujourd’hui de la dernière émission de Big Brother ou des résultats du foot. L’arroseur arrosé, surtout lorsqu’on sait que la natalité des religieux est presque 3 fois supérieure à la natalité laïque.
Ce qui explique pourquoi plus de 90% des israéliens ont soutenu sans faille la dernière guerre à Gaza (d’autant que même les partis de gauche l’ont soutenue) : le public laïc n’a plus que les médias comme seul référentiel, et le public religieux n’a jamais failli en termes idéologiques et gagne sans cesse du terrain. D’où la percée des partis de droite/droite dure aux dernières élections, notamment celle du populiste Avigdor Lieberman, et la déroute historique de la gauche israélienne (13 sièges seulement pour le parti travailliste et 2 sièges pour Meretz, soit 15 sièges sur 120 !)
Aujourd’hui, ce que montrent certains analystes, c’est que le coup de grâce ne viendra probablement pas de Lieberman, qui reste un populiste aisément malléable par les aléas du pouvoir, mais de la frange dure du Likoud et du mouvement "Manhigut Yehudit" (Leadership Juif) de Moshé Feiglin, qui au contraire de Lieberman, n’a jamais été disposé a la moindre concession. Aux primaires de 2007 pour élire le chef du Likoud, il a réuni 25 % des suffrages face à Netanyahou, (il n’avait obtenu que 3% en 2003 face à Ariel Sharon), et à celles de décembre 2008 pour désigner les parlementaires Likoud de la nouvelle Knesset, il est arrivé à la 20ème position, supplantant plusieurs candidats disposant du soutien de Netanyahou lui-même. Il y a fort à parier que lorsque le courant sioniste-religieux unifiera ses forces, ce sera sous la bannière de Feiglin. Alors, pour ceux qui croiront encore au principe de "2 états pour 2 peuples", il sera définitivement trop tard."
_-_Israël refuse tout gel de la colonisation _______________________
-Israël : crises
- Israel: dangereuse dérive
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- ISRAEL: opinion captive ?
-Etre arabe en Israël
-Israël - Palestine : enlisement
-Palestine: vérité des cartes
-ISRAEL-Gaza: et après ?
- Palestine en morceaux
-Moyen-Orient: un tournant?
-Israël: une armée "morale"?

lundi 25 mai 2009

Prisons: notre scandale



Prisons françaises: un tableau sombre

La République humiliée
Réhumaniser les prisons: une urgence!
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-Conditions de détention et réinsertion : les défis des prisons françaises-

Que se passe-t-il dans les prisons françaises?...
Surpopulation , promiscuité, conditions de détention, dégradation des lieux, record de suicides , durcissement de la politique pénale, difficulté ou impossibilité de réinsertion...
Les prisons françaises se distinguent au seul niveau européen . Il est temps de faire éclater la vérité
"Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union"
L'ONU n'est pas plus tendre
Des zônes de non droit et de mépris de la dignité humaine
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"La prison a la prétention de resocialiser des personnes en leur imposant la pire des vies sociales que l'on puisse imaginer. La prison a la prétention d'amender, de changer les personnes en leur imposant dans la pratique de devenir pires. La prison a la prétention de réinsérer les personnes en les coupant violemment de tout ce qui pourrait les aider à le faire (vie de famille, emploi stable, vie sociale normale). La prison a la prétention de lutter pour la dignité humaine en cassant toute dignité, toute confiance en soi, toute espérance, la personnalité et la réputation des personnes incarcérées. La prison a la prétention de former en déformant, de stabiliser en déstabilisant, de rendre meilleur en rendant pire, de protéger la société en formant des récidivistes qu'elle fait devenir des fauves. Voilà la réalité que pourrait confirmer toute personne (et sa famille proche) qui l'a subie, et qui ne sera malheureusement jamais écoutée car elle est en bas de la pyramide. Grave ! D'autres intérêts opaques sont probablement en jeu ! " Philippe Auzenet

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-La prison aujourd'hui en France

-Les prisons de la honte, ou : la logique comptable a encore frappé
-Ces prisonniers qui ne cessent de payer,
-"On paie l'obsession sécuritaire par des dizaines de suicides par an"
-Avis de grand frais sur les prisons | Mediapart:
"...le conflit peut devenir rapidement intenable. Car la situation des prisons françaises a rarement été autant catastrophique. Le mois d'avril 2009 restera dans les annales pour avoir battu le record historique du nombre de personnes sous écrou en France (68.244 individus, soit +2,3% par rapport à l'an dernier, selon les statistiques officielles). Le nombre de suicides – de détenus comme de surveillants – a aussi atteint des sommets depuis le mois de janvier...
La confiance n'est visiblement plus de mise du côté des syndicats. Cela fait plus d'un an que les personnels pénitentiaires sont à cran et dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail dans des établissements surpeuplés. Une exaspération avivée par la vague de suicides sans précédent enregistrée dans leurs rangs. «Face à la multiplication des tâches liées à une surpopulation carcérale infernale, à de nouvelles missions (règles pénitentiaires européennes, placements sous surveillance électronique...) sans moyen supplémentaire, les personnels arrivent à saturation», relève l'Unité syndicale
..."

-"Prisons de la honte":
"Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union. A l’initiative du Nouvel Observateur, plus de 200 personnalités ont voulu réagir.NOUS, citoyens français et européens, responsables politiques, professionnels de la justice, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d’erreur judiciaire, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays.
Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que, dans la peine d’emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L’humiliation, l’abaissement de la personne, l’abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref, la négation de l’homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d’injustice, les prisons sont l’école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l’Etat, suppose des prisons qui amendent le condamné et non, comme trop souvent, des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive.
Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l’opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement.
Nous, citoyens d’un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l’homme, réclamons la mise en œuvre immédiate d’une politique de modernisation – favorisant les peines alternatives et le suivi – et d’humanisation de la prison mettant en accord les actes de la France avec ses principes."




dimanche 24 mai 2009

Journaliste ou journaleux ?


Vigie ou chien de garde?





Denis Robert témoigne d'une forme de journalisme d'investigation devenue une denrée rare...
Le souci de la vérité ,associé à l'indépendance du jugement , au courage moral et parfois physique, comme ces journalistes américains...
"Le journaliste doit toujours être un contre-pouvoir. Un poil à gratter. Je ne vais pas déroger à la règle."(D.R.)
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Nizan observait : « Que font les penseurs de métier au milieu de ces ébranlements ? Ils gardent encore leur silence. Ils n'avertissent pas. Ils ne dénoncent pas. Ils ne sont pas transformés. Ils ne sont pas retournés. L'écart entre leur pensée et l'univers en proie aux catastrophes grandit chaque semaine, chaque jour, et ils ne sont pas alertés. Et ils n'alertent pas. L'écart entre leurs promesses et la situation des hommes est plus scandaleux qu'il ne fut jamais. Et ils ne bougent point. Ils restent du même côté de la barricade. Ils tiennent les mêmes assemblées, publient les mêmes livres. Tous ceux qui avaient la simplicité d'attendre leurs paroles commencent à se révolter, ou à rire..."
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-Le bon journaliste est un empêcheur de juger en rond - AgoraVox -
"Magistrat. Journaliste. Quel est le dénominateur commun ? Qu’est ce qui nous unit ? Dans un monde idéal, je dirais qu’il devrait s’agir de l’œuvre de justice. Un bon magistrat, comme un bon journaliste devraient placer très haut son idéal de justice et tout mettre en œuvre pour l’atteindre. Et donc combattre de toutes ses forces l’injustice.Quand on travaille dans le domaine judiciaire -qu’on soit policier, juge d’instruction, parquetier ou ministre- doit-on avoir un idéal de justice et se le fixer comme un graal à atteindre ou est-il possible de faire œuvre de justice sans cet idéal ?Cette question vaut pour Haïti comme pour la France.Disons que le journaliste qui écrit, commente, intervient dans le domaine judiciaire est là pour rappeler aux magistrats qui auraient tendance à l’oublier qu’ils sont d’abord dans les tribunaux pour rendre justice. Et donc être juste. En cela, le journaliste -le bon journaliste- est toujours un emmerdeur, un empêcheur de juger en rond.Disons que la vérité portée par le bon journaliste vient souvent -j’allais dire toujours- se heurter, entrer en conflit avec la vérité servie par le corps judiciaire....

Et 2001-2009. L’affaire Clearstream, du nom de cette multinationale de la finance basée à Luxembourg, montre la nécessité absolue de créer une justice européenne et indépendante pour lutter contre la propagation des secrets et des paradis fiscaux. Et contre la toute puissance des multinationales apatrides. Le secret bancaire, vous le savez est un droit de l’homme… riche. Cette affaire qu’avec des amis précieux et rares, j’ai révélée dans des livres et des films a contaminé ma vie mais j’en sors plus fort. Clearstream, mais aussi des banques russes et luxembourgeoises, ont multiplié les procédures en diffamation contre moi dans plusieurs pays. Si je m’excusais, si je mettais en cause mes témoins, j’avais la vie sauve -je veux dire par là qu’on me fichait la paix- . J’ai refusé cette fausse transaction. J’ai peut-être eu une vie plus difficile mais j’ai la conscience tranquille et le sentiment du devoir accompli. Un journaliste peut avoir raison contre les règlements judiciaires étriqués des pays en retard sur les agissements de la grande criminalité financière. Un journaliste peut tenir bon face aux pouvoirs de l’argent et la mollesse des juges et des politiques. Il y a une sincérité absolue dans les livres et les films, qui, au delà des batailles politiques ou judiciaires passe ou ne passe pas. Dans mon cas, je crois qu’elle passe. Dans cette affaire, grâce aux livres et à une poignée d’amis chers, une mobilisation forte s’est créée autour de ce travail dénonçant Clearstream, le Luxembourg et les paradis fiscaux. Elle est devenue comme un cordon de sécurité. La crise financière que nous vivons aujourd’hui et qui met le projecteur sur ces paradis et ces multinationales de la finance prouve que j’ai eu raison de résister. Elle le prouvera de plus en plus. Ce qui rend ma détermination inébranlable c’est qu’au delà de mon cas personnel, j’ai le sentiment que c’est toute la profession de journaliste qui risque de perdre ou de gagner une partie importante.(…)

Quand j’écrivais mon livre « la justice ou le chaos » à l’origine de l’appel de Genève, Balthazar Garzon, le magistrat espagnol devenu ensuite célèbre pour avoir coincé Pinochet, comparait la justice à un mammouth incapable d’attraper les criminels financiers qui possédaient des moyens qu’aucun juge ne posséderait jamais. Quand le mammouth trouve une planque, le criminel financier a déjà changé de cachettes cinq fois, dix fois, disait-il.La justice ou la chaos , le titre de mon livre, sonnait comme un ultimatum. Si vous n’améliorez pas le fonctionnement de la justice, si vous ne créez pas un Etat plus juste, nous sombrerons dans le chaos. C’est ce que voulait dire le juge Garzon."

-SOUS LES PAVÉS… DENIS ROBERT

-Paradis ou enfers fiscaux ?

-Dopage financier...

-La Justice ou le chaos

-Gilles Balbastre: comment on peut encore être journaliste

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-Trahison des médias ?
-Les journalistes ne méritent pas leur salaire
- Mythologies journalistiques ?
-Télé : vous avez dit information ?
-Sarko et la presse
-Journalistes à tout faire de la presse américaine

samedi 23 mai 2009

Dits de Yang



Il est médecin et parfois abandonne le stéthoscope pour la plume .
Il nous livre des tranches de vie souvent finement observées, douces-amères.
Avec drôlerie, tendresse et parfois cruauté.
Avec talent.
Réjouissant.
Il s'appelle: Georges Yang - (AgoraVox)

Mes préférés:
-La Restauration, ce n'est pas toujours l'ancien Régime
-Les dîners de con(vives) - 1
-Dieu est un fumeur de harengs
-Comment peut-on être suédois ?
-Puer, bientôt notre ultime liberté individuelle ?
-Scènes de la vie conjugale, s'engueuler dans un beffroi -

vendredi 22 mai 2009

Coupable ou non?

Désengorger la justice?

Le plaider-coupable à l'américaine: inacceptable en Assises ?

-Ce projet de nouvelle procédure fait débat.Appliqué depuis peu dans des délits mineurs, il pose problème pour les affaires graves .Sans aller jusqu'aux excès du modèle américain, il semble proposé pour des raisons évidentes de pragmatisme (désengorger les tribunaux,économie de temps et d'argent), il comporte des risques importants: le plaider-coupable peut être extorqué, l'accusé peut plaider coupable sans l'être vraiment, peut éviter un procès qui éclairerait une affaire complexe aux nombreuses ramifications (affaire Madoff). Cette procédure fait l'impasse sur la notion de temps, essentielle dans l'investigation et oublie " combien les audiences d’assises constituent un moment privilégié pour l’émergence de la vérité" (GJPortejoie)
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-["La procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, communément appelée plaider-coupable, est applicable à toutes les infractions dont la peine principale encourue est une peine d’amende ou une peine d’emprisonnement inférieure à 5 ans (art. 495-7 et s. du Code de procédure pénale). Tant l’auteur des faits que le Procureur peut proposer d’y recourir.
Dans le cadre du plaider-coupable, l’automobiliste reconnaît ainsi avoir commis l’infraction qui lui est reprochée. En échange de cette reconnaissance, il bénéficie d’une condamnation réduite. En effet, il ne peut être condamné à une peine d’emprisonnement supérieure à la moitié de la peine maximale encourue et, en tout état de cause, à 1 an de prison. La peine d’emprisonnement, de même que la peine d’amende, peuvent être assorties de sursis. Les peines complémentaires restent applicables (suspension du permis de conduire, confiscation du véhicule, …)"]

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-Plaider coupable aux assises, qu'est-ce que ça changera ? | Rue89:
"...Plusieurs magistrats, juristes, et le principal syndicat de la magistrature, l'USM, se sont exprimés contre. Ils craignent notamment que, « par détresse », des prévenus passent aux aveux dès l'instruction, dans l'espoir d'obtenir une peine allégée par exemple.Christophe Regnard, de l'USM, rappelle notamment l'affaire Outreau et son instruction malheureuse. A l'issue de la procédure, c'est le tribunal qui avait permis d'innocenter les prévenus..."

-Plaider-coupable : "la réforme au rabais d'une justice gestionnaire":
"...L'objectif clairement affiché par les membres du comité est de "désengorger" la justice, en accélérant la phase d’instruction et le déroulement des audiences. Dominique Coujard, président de la cour d'assises de Paris et membre du Syndicat de la magistrature, y voit les signes d'une "réforme au rabais", dans laquelle "une logique gestionnaire l'emporte sur une logique de qualité"...Se défendant de vouloir calquer le nouveau système sur le plead guilty en vigueur aux États-Unis, le comité a prévu des garde-fous. Une audience se tiendrait, malgré tout, devant la cour d'assises. Mais à la différence d'aujourd'hui, la culpabilité du prévenu n'y serait plus abordée. Les débats entre le parquet, la défense et les parties civiles n'auraient qu'un but : éclairer la cour quant aux circonstances du crime et à la personnalité de l'accusé. Le verdict serait rendu, comme c'est actuellement le cas, à l'issue du délibéré entre les jurés. Ainsi, contrairement au plead guilty, l'accusé ne négocierait pas sa peine dans le bureau du procureur. Par ailleurs, certains crimes seraient exclus de la procédure, comme les meurtres d'enfants ou les actes de tortures et de barbarie.Mais pour Dominique Coujard, il est impossible de faire l'impasse sur une comparaison avec le système anglo-saxon. Le magistrat rappelle les dérives constatées notamment en Grande-Bretagne, où certains coupables ont obtenu des "peines au rabais" et certains innocents ont préféré "assurer une peine faible"..."









-La possible instauration d'un plaider coupable critiquée:
..."On ne peut raisonner en matière judiciaire sur la base de la rentabilité ou de la productivité. Si on fait cela, on change de système", a déclaré à Reuters la présidente du Syndicat de la magistrature, Emmanuelle Perreux."Ce sera au détriment des règles du procès équitable, du contradictoire, du débat. C'est de la justice managériale", a-t-elle ajouté. Est en particulier redouté le risque de voir des innocents avouer pour réduire la peine encourue.Doutant "du sérieux de cette commission", Christophe Régnard, président de l'USM, la considère comme un "apprenti sorcier de la procédure pénale".Une procédure de plaider coupable inspirée du droit américain existe déjà depuis 2004 en France pour les petits délits, notamment routiers. Le procureur propose une peine aux délinquants qui avouent, et le tribunal doit ensuite homologuer, sans audience publique, ou renvoyer à une audience ordinaire..."


-Le plaider coupable étendu aux crimes ?:
"...« Aller dans ce sens, c’est oublier combien les audiences d’assises constituent un moment privilégié pour l’émergence de la vérité ! Rien ne s’y passe jamais comme prévu », assure l’avocat Gilles-Jean Portejoie, membre du comité Léger mais opposé – à titre personnel – à l’introduction du « plaider coupable » aux assises. Christophe Régnard, président de l’Union syndicale des magistrats (USM), ne dit rien d’autre : « Qu’on se remémore le procès d’Outreau : ce n’est que lorsque la culpabilité de certains prévenus a été abordée et décortiquée à l’audience que la cour s’est rendu compte qu’elle avait affaire à des innocents qui, par détresse, étaient préalablement passés aux aveux. »
-Madoff pourrait plaider coupable
-Patrick Dils s'oppose au "plaider coupable"
-Connelly fait le procès du " plaider coupable":
"...Ce livre(La défense Lincoln) est le procès du “plaider coupable”, où la cour de justice est une scène dont les dialogues sont écrits à l’avance, à coups de négociations préalables entre les juges et les avocats. Au mépris de la Justice, des Droits du prévenu. Au nom de la rentabilité et de son corollaire l’allègement du coût des procèdures.Au prétexte de rendre la justice française plus rapide, plus moderne, moins coûteuse, le plaider coupable est introduit par la petite porte. Après les juges de proximité, les tribunaux de comparution immédiate et autres médiateurs dont on nous vanta les mérites en leur temps. Faisons-en le bilan avant qu’il ne soit trop tard et que la France ne ressemble à la Californie.L’abandon, le déplacement de la régulation sociale par l’État vers la sphère judiciaire, dont le plaider coupable est un des pires avatars, n’est pas la cause unique de la dégradation sociale aux Etats-Unis, elle y participe au même titre que l’abandon des services sociaux, la destruction de l’enseignement public, la protection sociale réduite à la charité. Ce déplacement renforce la main de fer qui écrase toute régulation sociale collective et laisse le citoyen le plus faible, isolé. Toute la force de " La Défense Lincoln " est dans la démonstration, de l’intérieur du système judiciaire, de toute sa perversité..."
- Le « plaider coupable » made in Israël

-Le temps dans l'investigation pénale
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- Fin du juge d'instruction ?