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jeudi 26 mars 2009

Crise atypique ?


Des solutions adaptées?

L'idée commence à se faire jour, chez certains économistes, que la crise que nous vivons n'entre pas dans les cadres habituels des crises que nous avons connues jusqu'ici , par sa nature hyperfinancière, son extension mondialisée, sa profondeur : elle touche aux fondements du système capitaliste, tel que nous l'avons connu, et ne se résoudra pas par les mesures prises jusqu'ici, qui ne s'attaquent pas à la racine du mal, mais qui semblent plutôt l'aggraver.
Ce n'est pas en mettant toujours plus de charbon dans une chaudière usée et prête à exploser qu'on va la rendre plus efficace; on va la faire crever avant l'heure...
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-"Dans les premières mois de cette crise nous écrivions que la culture économique des responsables politiques américains, leur foi inébranlable dans les dogmes de l’école de Chicago, les rendaient peu aptes à comprendre la situation et donc à agir efficacement. L’équipe constituée par Obama semble atteinte du même mal." (P.Krugman)

-Obama a cédé devant le lobby financier
- Cash for cash », par Paul Krugman :
"Au rang des choses importantes on retiendra la façon dont Mr Obama gaspille sa crédibilité. Si le plan échoue, comme ce sera probablement le cas, il est peu probable qu’il parviendra à convaincre le Congrès pour obtenir la rallonge pour faire ce qu’il aurait du se décider à faire plus tôt."
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Une crise hors norme, par James K. Galbraith (I/II):

"...La conviction profonde des économistes contemporains, c’est que l’économie est un système capable de s’auto-stabiliser. Ce qui signifie que, même si rien n’est fait, le niveau normal de l’emploi et de la production, seront de retour un jour. Pratiquement tous les économistes modernes partagent cette idée, parfois sans même y porter attention. Le Président de la Réserve fédérale Ben Bernanke l’a déclaré spontanément lors d’un discours délivré à Londres en janvier : « l’économie mondiale va se redresser. » Mais il n’a pas indiqué comment il le savait. La différence entre les conservateurs et les libéraux porte sur la question de savoir si les politiques du gouvernement peuvent utilement accélérer le processus. Les conservateurs disent non, les libéraux répondent oui, et sur ce point, les économistes d’Obama sont à gauche. D’où la priorité qu’ils ont donné, dès les premiers jours, à la relance.Mais ont-ils correctement évalué l’ampleur de la crise ? Le plan est-il assez important ? Les politiques se basent sur des modèles. Lors d’une crise, les projets de dépenses budgétaires dépendent des prévisions sur la gravité et la durée qu’aurait la crise si aucune action n’était entreprise. Les programmes ne seront donc correctement dimensionnés que si ces prévisions sont exactes. Et les prévisions dépendent des convictions sous-jacentes. Si la capacité de redémarrage n’est pas inscrite dans les gènes du système, alors les prévisions seront trop optimistes, et la relance calibrée en fonction d’elles sera insuffisante..."
- Une crise hors norme, par James K. Galbraith (II/II)

- Un plan Geithner désespérant:
"« Quel terrible gâchis ! » Commentant le plan Geithner, Krugman ne dissimule ni sa colère ni sa déception. Voici pourquoi : en se refusant à prendre le contrôle du système bancaire pour solder les comptes et répartir les pertes entre actionnaires et créanciers des banques, le gouvernement américain est dans l’impasse. Pour débarrasser les banques de leurs actifs douteux, préalable indispensable à la reprise de l’activité du crédit, sans pour autant les condamner à la faillite, ne reste alors que la solution de surpayer ce mauvais papier. A cette fin, le plan Geithner offre aux candidats au rachat de ce papier un modèle de financement les mettant à l’abri de tout risque de perte. Face, ils gagnent, pile le contribuable perd. Parfaitement immoral, puisqu’au nom de l’impératif du maintien des structures, il conduit à absoudre les responsables du désastre, ce plan est par ailleurs sans doute promis à l’échec pour plusieurs raisons. D’une part à cause de la masse des créances douteuses, qui va croissante au fur et à mesure que la crise s’aggrave et excède chaque jour un peu plus la capacité du budget américain, c’est à dire la crédibilité de la devise US. D’autre part il ne restaurera pas la confiance dans le système bancaire, parce qu’il laisse en place à la tête des établissements des équipes dirigeantes discréditées qui ont fait preuve de leur incompétence mais qui, fortes du soutien implicite des mécanismes mis en place, pourront se livrer à tous les paris les plus dangereux dans l’espoir de forcer le destin - sans même parler de la tentation de se servir à pleines mains tant que l’occasion leur en est encore offerte..."

-Relance : l’Europe n’est pas à la hauteur:
"...parce que ses « fondamentaux » sont beaucoup plus sains que ceux des Etats-Unis, il serait logique que l'Europe sorte plus aisément et rapidement de la crise. Il serait d'ailleurs, du coup, de sa responsabilité de prendre le relais des Etats-Unis afin de tirer l'économie mondiale à un moment où les économies émergentes traversent, elles aussi, une passe très difficile. Or, pour l'instant, rien n'indique qu'on en prenne le chemin : les prévisions de croissance et les anticipations des acteurs sont quasiment aussi négatives en Europe qu'aux Etats-Unis. Et au final, c'est le seul moyen de juger si les efforts de relance sont suffisants ou non, et non la comparaison arithmétique de ces efforts avec les niveaux de choc subits. Cet état de fait est le signe manifeste que les actions des autorités européennes ne sont pas encore à la hauteur de la situation, même si la relance n'aurait en effet probablement pas besoin d'atteindre en Europe l'ampleur du stimulus américain pour sortir, enfin, du cercle vicieux de la dépression..."

-Dedefensa.org : Les tambours de la bataille
-Sommet du G20 de Londres : la dernière chance avant la dislocation géopolitique mondiale | AgoraVox:
"...Hélas, comme rien ne vous a préparé à affronter une crise d’une telle ampleur historique, jusqu’à présent, vous ne vous êtes occupés que des symptômes ou des causes secondaires. Vous avez pensé qu’il suffisait d’ajouter de l’essence ou de l’huile au moteur mondial, sans vous rendre compte qu’il était tout simplement cassé, sans espoir de réparation. C’est un nouveau moteur qu’il faut construire. Et le temps presse car chaque mois qui passe détériore un peu plus l’ensemble du système international.Comme dans toute crise majeure, il faut aller à l’essentiel. Comme dans toute crise de dimension historique, le seul choix est entre entreprendre au plus vite des changements radicaux et raccourcir considérablement la durée de la crise et ses conséquences tragiques ; ou au contraire refuser les changements radicaux en tentant de sauvegarder l’existant, pour ne réussir qu’à prolonger durablement la crise et accroître toutes ses conséquences négatives. A Londres, le 2 Avril prochain, vous aurez ainsi le choix entre résoudre la crise en 3 à 5 ans d’une manière organisée ; ou bien au contraire, entraîner la planète dans une décennie terrible.Nous nous bornerons donc ici à mettre en avant trois conseils que nous considérons comme stratégiques, c’est-à-dire, que pour LEAP/E2020, s’ils ne sont pas mis en oeuvre d’ici l’été 2009, la dislocation géopolitique mondiale deviendra inévitable à partir de la fin de cette année...."
-Krugman Predicts U.S. Will Have to ‘Seize’ Big Banks
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-Crise: la bonne cible ?
-Système financier: l'implosion?

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