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vendredi 13 février 2009

Etre iranien aujourd'hui

-"On assiste en Iran de manière explicite, et dans certaines sociétés musulmanes, de même que dans les sociétés occidentales à minorité musulmane, à des formes de pensée nouvelles qui s’inspirent de l’islam pour affirmer l’autonomie de l’individu vis-à-vis du groupe (celui des croyants comme celui des non-croyants) d’une part, du politique vis-à-vis du religieux, de l’autre. La protodémocratisation est en marche dans la société, même si elle rencontre de sérieux obstacles institutionnels dans l’État, au sein des sociétés musulmanes."
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"La révolution islamique en Iran a échoué à conquérir les coeurs et les esprits. Le peuple ne suit plus; il ne croit plus ce gouvernement qui n'a pas rempli ses engagements. "Si la répression semble moins féroce, ce n'est pas que le gouvernement est moins sauvage, c'est qu'il est moins fort, explique Zohree. Tout le monde mène une double vie. Comme on dit souvent, avant on priait dans la maison et on buvait à l'extérieur; maintenant, c'est l'inverse."Plus visées par la répression, les femmes doivent dissimuler leurs sentiments, tout comme leurs formes, sous une enveloppe triste et terne; rien qui suggère le plaisir, encore moins le provoque. ...Mais la vie bouillonne par dessous. D'autres photos montrent des femmes chez elles, qui rient, cheveux nus, en vêtements légers; il y a des hommes avec elles sur les photos, qui ne sont ni leurs frères ni leurs pères.À la maison, les femmes iraniennes s'emploient à élever leurs enfants dans une bonne ambiance, leur inculquant des principes qui vont tout juste à l'opposé de ce que disent les ayatollahs. Elles s'adonnent -- en se cachant -- à la musique et aux arts plastiques, des arts qui leur sont interdits. "Je les admire pour cet espoir, cette volonté de vivre, qu'elles gardent et cultivent en dépit de tout", dit Zohree.L'Iran n'a jamais connu la démocratie. Ni, par conséquent, le véritable syndicalisme. Toutefois, à intervalles réguliers, la population s'est révoltée: "Chaque génération a voulu changer des choses, explique Zohree. Aucune de ces révolutions n'a été tranquille!"

Téhéran vit prudemment entre dentelles et tchador | Mediapart:

"...Ancienne correspondante du Figaro à Téhéran, où elle est restée de 1997 et 2007, la journaliste Delphine Minoui est actuellement en poste à Beyrouth, où elle couvre le Moyen-Orient. Dipômée de l' Ecole des hautes études en sciences sociales, Delphine Minoui est l’auteur des ouvrages Jeunesse d’Iran : les voix du changement (éditions Autrement, 2001) et Les pintades à Téhéran : chroniques sur le quotidien des Iraniennes (éditions Jacob Duvernet, 2007). On peut retrouver ses billets sur son blog Chroniques orientales...

L'élection, en 1997, du président réformateur Mohammad Khatami a symbolisé indéniablement une volonté de changement venant de la nouvelle génération (70 % des Iraniens ont moins de 30 ans). Ses électeurs, en majorité des femmes et des jeunes, ont voté pour plus de liberté, pour une ouverture du pays. On a pu assister à un boom de la presse, à un assouplissement de la censure sur le cinéma, à l'organisation d'associations d'étudiants, à l'épanouissement des ONG. Les cafés Internet se sont mis à fleurir à tous les coins de rue. Les jeunes couples ont commencé à se tenir par la main. Finies les arrestations de jeunes en possession de cassettes de musique occidentale. Mais rapidement, les réformes engagées ont été confrontées à la contre-offensive des conservateurs, qui s'est illustrée par l'élection d'Ahmadinejad, en 2005.
Ahmadinejad se revendique comme «l'enfant modèle de la révolution». Dès son élection, il a mis l'accent à la fois sur les valeurs islamiques (culte de Mahdi, l'imam caché) et sur le nationalisme (avec la course au nucléaire). En interne, le contrôle s'est renforcé sur la société. Les arrestations d'opposants, et les condamnations à mort de mineurs, sont en augmentation. Cependant, alors que l'étau se resserre, les mouvements sociaux n'ont jamais été aussi forts. Exemples: la campagne «Un million de signatures pour la parité hommes-femmes», qui rassemble un éventail très large de femmes, de l'élite aux couches populaires. Ou encore la mobilisation des syndicats dans les usines de province. Je peux également citer la résistance virtuelle, grâce au développement des moyens de communication, comme l'Internet. La blogosphère iranienne – où l'on parle politique, tabous sexuels, problèmes du quotidien – en dit également long sur cette résistance souterraine, cette révolution silencieuse qui ne fait pas les gros titres de la presse étrangère, mais qui symbolique une société civile qui n'a pas dit son dernier mot. En Iran, le changement se trouve du côté de la société...
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Dans son roman Dentelles et tchador, à paraître le 18 février, le jeune journaliste franco-iranien, Armin Arefi, dresse le portrait d'un Iran pluriel, entre défenseurs des droits des femmes et traditions islamiques.

«Me croirez-vous si je vous annonce que l'Iran est le paradis de la drague? Me croirez-vous si je vous affirme qu'à Téhéran, on trouve Gad Elmaleh à tous les coins de rue? De la chaleur extrême des taxis collectifs à la dramatique Conférence anti-Holocauste, en passant par des soirées très hot ou des pantoufles jetées à la tête du président Ahmadinejad... Je vais vous emmener avec moi, de mon départ en 2005 à ma fuite forcée de Téhéran pour éviter la prison en 2007»:

Dentelles et tchador est le récit chonologique de deux années à Téhéran d'un Franco-Iranien de 24 ans; de ses impressions, ses rencontres, de ses coups de cœur aussi, comme celui qu'il a ressenti pour les militants iraniens qui se battent pour les droits des femmes:

Pour lire les bonnes feuilles du roman d'Armin Arefi, c'est par ici:Dentelles et Tchador.

---Après trente ans de révolution, l'Iran, puissance régionale, s'interroge ----------------------------

-Reporters sans frontières - Internet - Iran
-Un journal féministe interdit en Iran-
-------Les deux faces de l'Iran des mollahs------------------------------------------------------------------------------------------------
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-L'Iran, la démocratie et la nouvelle citoyenneté:

-Iran, une puissance dévoilée - ARTE+7

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