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lundi 16 février 2009

Anglomanie, anglocratie ....


L'anglais: une langue belle, riche et difficile

Comme instruments de conquête des esprits, ses dérivés appauvris reflètent une domination économique et culturelle, pour l'instant du moins, "car toutes les guerres finissent un jour ou l’autre, les guerres linguistiques comme les autres". Certains travaillent depuis longtemps en faveur de l’anglais, comme ici: "Agir pour l’anglais".(Krokodilo)












(Ce que l'on peut entendre ou presque)-"C'est aussi indispensable dans un brainstorming que pour un one to one au desk du boss. En effet, si vous ne comprenez pas les résultats du benchmarking sur le B to C offshore, gare au downsizing. Une place dans l'open space, ça se mérite. Vous devez être simply the best. Mais no stress : avec un bon coach, sky is the limit quel que soit votre background. Travaillez straight to the point pendant les jours en day off et vous serez on top."
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L’anglais est la langue du vainqueur. »(général Jean Béca)

-"L’anglais est l’avenir de la francophonie
" (B.Kouchner)


-Dans son rapport de 1987/88, le directeur du British Council écrit « Le véritable or noir de la Grande-Bretagne n’est pas le pétrole de la Mer du Nord mais la langue anglaise . Le défi que nous affrontons est de l’exploiter à fond. »

Il y va de l'intérêt économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le Monde adopte une langue commune, ce soit l'anglais et que, s'il s'oriente vers des normes communes en matière de communication, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines et que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains; et que, si s'élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les américains se reconnaissent...Les Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir ..."
David Rothkopf, Praise of Cultural Imperialism, 1997
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Comment Sarkozy impose le «tout à l'anglais»:

"La crise financière et maintenant économique montre en pleine lumière l’indécence de nos « élites » à vouloir nous imposer le modèle économique mis en place à la fin du 20e siècle dans les pays anglo-saxons, modèle qui est le meilleur des systèmes comme le Titanic était le meilleur des paquebots en 1912…
Ce système se résume, dans une large mesure, à la marchandisation de tous les domaines de l’activité humaine. Il s’attaque maintenant et notamment en France aux structures de type Sécurité sociale et Services publics par la mise en place de la New Public Management qui consiste comme l’on disait en XIIIe siècle à « exposer en proie » tous les domaines de l’activité humaine qui ne sont pas encore privatisés, soit directement par cession, soit par la mise en place au sein même de Services publics de rapports d’échange de type commercial en privilégiant la satisfaction des citoyens pris en leur seule qualité de consommateur ; les tarifs actuels de la SNCF en sont l’illustration édifiante....
La révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en place en France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy est la version locale de la New Public Management déjà appliquée au Royaume-Uni et que l’on retrouve aussi bien dans le projet de réforme de l’État comme celui de la privatisation annoncée de secteurs entiers de la sécurité publique par «coproduction de sécurité public-privé*». La carte de paiement remplacera alors la carte d’identité comme elle remplace déjà la carte d’assuré social dans les services de soins états-uniens.
Un signe apparent de cette société de proie est l’injonction de l’anglais comme vecteur du changement que l’on retrouve par exemple dans le projet de réforme de l’Ecole Nationale de la Magistrature dont l’un des objectifs est « de permettre aux magistrats de s’exprimer avec aisance en anglais juridique** ». Un magistrat qui parle anglais est-il un meilleur juge ? Tout à l’anglais - tout en anglais, c’est la marque ostentatoire de la soumission à ce nouvel ordre...
Mais ce capitalisme financier ravageur des subprimes avec ses dérives frauduleuses «madoffiennes», en passe aujourd’hui d’imploser, est aussi le produit de l’anglophonisation de nos élites qui ont suivi les mêmes cursus universitaires, qui sortent des mêmes écoles. Ecoles qui imposent des filières en anglais, collaborent avec des universités américaines et sont classées et notées par des revues, journaux ou instituts anglo-saxons qui jouent le rôle, mutatis mutandis, des agences de notation financière (cf. le classement du Financial Times des Masters en management).
Là aussi, tout à l’anglais - tout en anglais, cette pensée unique a contribué à la crise actuelle par panurgisme idéologique et linguistique ; aucune pensée indépendante, aucune approche économique novatrice. Car la diversité linguistique c’est aussi la diversité des pensées et des visions du monde. Tout ce qui n’est pas en anglais est déprécié. L’aliénation linguistique et l’humiliation culturelle ont toujours comme effet l’assujettissement économique et le déclassement social.
Les slogans et publicités pour parler anglais s’étalent sur les murs de nos villes et dans le métro. Nos zélateurs ne rêvent que d’Amérique ; de l’éducation à la sécurité intérieure en passant par le sport et la santé.
C’est, en fait, la mise en pratique zélée de la volonté affichée par président de la République de faire de la France une nation bilingue*** et de nos enfants des zombies gorgés d’anglais, dociles à la langue des maîtres du moment.
Un monde anglophone ne sera, on le voit, pas le meilleur des mondes sauf à la manière d’Aldous Huxley ou de George Orwell qui est aussi l’inventeur de la « common decency » la décence ordinaire****, celle qui s’exprime par la simplicité dans le comportement et le rejet de l’humiliation de l’autre. L’homme ordinaire ne s’habille pas en Prada, ne roule pas en véhicule tout-terrain et ne souhaite pas que ses enfants deviennent les (petits) maîtres de la globalisation financière et ne parle pas la novlangue.
L’homme ordinaire n’est pas en priorité un consommateur mais un Citoyen ; rude tâche dans notre société globale que de remettre l’homme ordinaire au cœur de la société. C’est, il est vrai, moins drôle, en termes médiatiques, que notre société du spectacle, mais la vraie valeur travail devrait y gagner"

*Livre blanc présenté le 15 décembre 2008 par le ministère de l’intérieur
** Mesure 14 de la réforme de l’ENM.
*** « Le président de la République m'a donné comme mission de faire de la France une nation bilingue"» Xavier Darcos 11/09/2007,
****Bruce Bégout, De la décence ordinaire. Essai sur une idée fondamentale de la pensée politique de George Orwell - Éditions Allia, septembre 2008, 6,10
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-Le tout anglais vecteur de la mondialisation libérale:
"...En France, l’usage de l’anglais dans les entreprises technologiques et financières devient quasi systématique, au mépris de la loi Toubon de 1994 et de son application dans le code du travail. L’article L.122-39-1 de ce dernier stipule pourtant que « Tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire à celui-ci pour l’exécution de son travail doit être rédigé en français ». De récents procès ont permis d’ailleurs de condamner des entreprises n’appliquant pas cette règle. Encore faut-il avoir l’organisation et le courage nécessaires pour intenter de tels procès, surtout dans des petites entreprises, en particulier les startups, où les syndicats sont inexistants. L’usage du tout anglais dans les entreprises accentue le stress de celles et ceux qui ne maîtrisent pas suffisamment cette langue, tout en créant une élite à partir de critères pour le moins discutables. Il est également dangereux lorsque les logiciels ou les notices d’utilisation ne sont pas traduits : il semble bien que cette absence de traduction soit en grande partie à l’origine des surexpositions radioactives constatées à l’hôpital d’Épinal au début de l’année 2007. Il est enfin le plus souvent inutile, voire contreproductif : ainsi, lors de la fusion Renault-Nissan de 1999, les dirigeants de l’entreprise ont voulu que les échanges franco-japonais s’effectuent en anglais. Au bout de quelques mois, les résultats s’avérant désastreux, on a décidé que les Français apprendraient le japonais et inversement !.."

-Le globish ? Le choix de l’infériorité totale:
"...les séjours linguistiques drainent une partie importante de la population européenne vers l’Angleterre, ce qui avait permis à un directeur du British Council de dire, en 1987 : 'Le véritable or noir de la Grande-Bretagne, ce n’est pas le pétrole de la Mer du Nord, mais la langue anglaise'. Ainsi se crée une habitude d’échanges, de telle façon que les axes des divers pays européens sont dirigés essentiellement, non point entre eux avec toute la diversité possible, mais entre chacun d’eux et la Grande-Bretagne. Pour illustrer cette situation, prenons deux cartes de l’UE. Sur l’une, traçons un trait de chacun des pays vers chacun des autres ; sur l’autre, de chacun des pays uniquement vers la Grande-Betagne. Qui osera parler de politique équilibrée ? Ainsi, au lieu de travailler pour le roi de Prusse, les Européens non natifs anglophones travaillent pour... la reine d’Angleterre. Est-ce mieux ?"...
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-L’inutile anglomanie des entreprises
-Anglomanie dans la publicité et les services | AgoraVox
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-UE: Barroso promeut l’Europe anglaise:
"...même si officiellement le français reste avec l’anglais l’une desDsc03918 deux langues de la salle de presse, quasiment tous les documents importants sont désormais en anglais. Les porte-paroles ne parlent qu’anglais entre eux, ce qui leur donne une vision très anglo-saxonne du monde : par exemple, pour eux, le marché est une évidence, l’État un ennemi à abattre. Comprendre les réticences des Français, aussi infondées soient-elles, en matière de concurrence est souvent au-delà de leurs capacités intellectuelles : pour eux, la France a tout d’une tribu africaine oubliée qu’il convient de civiliser… Enfin, comme l’anglais est devenu la langue unique de la Commission, cela favorise évidemment ceux qui ont pour langue maternelle l’anglais: mieux vaut embaucher un Britannique plutôt que quelqu'un qui aura simplement appris l'anglais. Et cela explique aussi le déséquilibre au sein du service du porte-parole qui est devenu structurel et non conjoncturel comme voudrait le faire croire Laitenberger....Pourtant, il existe un commissaire chargé du multilinguisme : mais, depuis qu’il a été nommé, en janvier dernier, rien n’a changé. Lui-même s’exprime en anglais…"
-Impérialisme linguistique - Wikipédia
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L'impérialisme linguistique : Blog de Bernard Gensane:
"...Si le sabir "anglo-américain" occupe aujourd'hui dans le monde la place que nous lui connaissons, cela est dû avant tout à l'hégémonie politique, économique et culturelle d'un seul pays : les États-Unis d'Amérique. Si ce sabir pénètre les langues locales, les transforme, c'est en raison de l'impressionnant rapport de forces qui lie la première puissance impériale au reste du monde. Cet état de fait politico-linguistique, cette hégémonie sont sans précédent parce que planétaires. Je cite Bernard Cassen : « Le billet vert a beau être en chute libre, la “ dollarisation ” linguistique suit son cours. Elle est impulsée dans la bulle médiatique, par tous les “ sans-papiers américains ” [parmi lesquels Cassen compte évidemment Kouchner qui a pu déclarer sans rougir : « L’anglais est l’avenir de la francophonie »] pour lesquels la génuflexion devant la mondialisation a succédé à l’atlantisme comme patriotisme de substitution. » On ne saurait sous-estimer tous ces collaborateurs mimétiques de « l’Amérique » qui pensent en anglais. Pensons à Louis Schweitzer qui, lorsqu’il était PDG de Renault, avait imposé l’usage de l’anglais dans les comptes-rendus des réunions de direction de son entreprise. Ou encore Alain Richard, ministre socialiste de la défense, qui avait obligé les militaires français à parler anglais au sein du Corps européen, alors qu’aucun État anglophone n’en fait partie. N’oublions pas le Conseil constitutionnel dans son ensemble, pour avoir déclaré conforme à la constitution le protocole de Londres sur les brevets, permettant ainsi à un texte en langue anglaise ou allemande d’avoir en effet juridique en France. Que dire également de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne qui, lors de sa prise de fonction, déclara (avec un fort accent français) : « I am not a Frenchman ? » Mentionnons enfin l’inénarrable Christine Lagarde, nouvelle petite sœur des riches, ministre des finances, qui communique avec ses services en anglais.
L’importance du sabir anglo-américain dans les secteurs modernes et dynamiques de la société française va croissant. Depuis au moins trente ans des entreprises privées françaises, installées sur le sol français, utilisent l'anglais comme langue de communication interne. Des séminaires d'entreprise tenus en France avec des participants en majorité français se déroulent en anglais. Cela dit, si la France a réagi à la pénétration du sabir avec plus de vigueur que d'autres pays, c'est parce qu'elle n'a pas “ admis ” que la connaissance de l'anglais était instrumentale.
Il serait naïf de croire que les problèmes culturels sont secondaires par rapport aux problèmes politiques ou économiques. Tout se tient et les langues, les moyens de communication de masse sont des armes ou des moyens de pression au même titre que le cours des matières premières ou les transnationales...."

-Y a-t-il en France un complot pour généraliser le bilinguisme français-anglais ? | AgoraVox
-Fillon rend hommage à l’anglais | AgoraVox
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Le dernier livre de Paul-Marie Coûteaux, « Être et parler français », a de multiples mérites, entre autres celui de mentionner en référence un ouvrage complètement ignoré dès sa parution et intitulé : « La conquête des esprits ». Tel est l’objectif explicitement formulé par Yves Eudes, dès 1982, du formidable appareil d’exportation culturel étasunien, dirigé vers l’ensemble des pays du monde.Révélant le rôle stratégique de l’arme culturelle dans l’affirmation d’une volonté d’hégémonie planétaire, ce livre présente pour la première fois une étude détaillée des divers organismes qui en sont l’instrument, de leurs mécanismes et de leurs stratégies, infiniment plus discrets et méconnus que ceux des appareils économiques et militaires. On découvre ainsi comment l’apparition simultanée, dans de nombreux pays, de certains thèmes de débats publics ou de modes intellectuelles ne doit rien au hasard et beaucoup à l’action subtile et multiforme de l’US International Communication Agency, des Peace Corps ou de la CIA...Le barrage du silence imposé par les médias eut pour résultat que, aujourd’hui, le livre d’Eudes demeure inconnu de ceux qui, pourtant,
bénéficieraient le plus de sa lecture...
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-Parlez-vous globish ?

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