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vendredi 30 janvier 2009

DAVOS: désenchantement...


La fête est-elle finie au club des puissants
?



Morosité à DAVOS , club de la pensée unique.
Certes, ce n'est pas le groupe fermé de Bilderberg, mais ce haut-lieu de l'intégrisme néo-libéral, forum d'échanges d'idées , d'influences et centre d'affaires, reste une opération commerciale hautement symbolique
Changement de ton cependant, crise oblige...
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-Au terme de sa première journée dans la station suisse, Jean-Pierre Lehmann, professeur à l'IMD à Lausanne, confiait ce jeudi à LEXPRESS.fr son sentiment d'assister à "une déroute intellectuelle et émotionnelle". "On a un peu l'impression d'être au milieu d'une congrégation qui vient d'apprendre que son Dieu n'existe pas", poursuit-il.
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-Tim Weber évoque même un participant pour qui la prochaine décennie sera, au mieux, une décennie de faible croissance: "Gulp"... D'autres thèmes ont aussi la cote dans les ateliers, comme le retour de l'Etat. "J'ai participé à un brainstorming où on demandait aux participants quelle était la cause principale de la situation actuelle, confie Jean-Pierre Lehmann. Et c'est l'absence de régulation qui a été la plus citée, par 40% des gens. C'est incroyable d'être à Davos et d'entendre que les gouvernements doivent intervenir davantage!"
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La réunion n'a plus la cote et prête le flanc a de sévères critiques....
Le Forum économique mondial n'est même qu'un "café du commerce", affirmait mardi dans la presse helvétique Jacques Attali. Selon l'ancien conseiller de François Mitterrand, "les gens se rencontrent là-bas pour coordonner leurs agendas, planifier des rencontres ou faire du réseautage. [...] Il ne faut y voir rien de plus qu'une machine à café mondiale où des gens se rencontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont". "Davos est surtout une opération commerciale, très efficace et très réussie, où il faut payer pour participer et les places sont très chères", ajoutait jacques Attali, précisant cependant saluer "le génie" de son fondateur Klaus Schwab."
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A Davos, "une déroute intellectuelle et émotionnelle":

"...Le Forum annonce un nombre de participants record - près de 2500. Mais les absences pèsent lourd... Un grand nombre de banquiers n'ont même pas été invités, comme les PDG de Goldman Sachs et de Citigroup. Quant à John Thain, l'ancien patron de Merrill Lynch, récemment licencié par Bank of America, il a été rayé de listes à la dernière minute.Bill Clinton, Paolo Coelho, Mohammad Yunus, mais aussi Gordon Brown et Angela Merkel... Davos a quand même ses stars (Pour avoir la liste complète des participants, c'est ici). Mais certains ne sont pas à proprement parler les plus fidèles avocats du système capitaliste. Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, et Vladimir Poutine, son homologue russe, se sont ainsi taillé un beau succès en pointant notamment la responsabilité de la finance occidentale dans le déclenchement de la crise qui secoue le monde. Tout cela devant une salle comble, comme si l'heure était au mea culpa..."
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Davos, bastion de l'intégrisme économique

Le World Economic Forum (WEF) de Davos est essentiellement une bourse de contacts parfaitement organisée, dont les banquets constituent les moments privilégiés. Le "hasard" de la disposition des places autour d’une table peut se transformer en contrat de plusieurs millions. Klaus Schwab, le président du Forum, est réputé pour savoir faire se rencontrer les dirigeants d’entreprises selon leurs affinités réciproques. ...Depuis quelques années, le Forum devenu une pièce centrale dans l’édifice de la mainmise capitaliste sur le monde. Schwab, non sans raison, est fier de pouvoir déclarer que le Forum est le centre du pouvoir parce qu’il a su réunir les décideurs économiques et politiques, en même temps que des représentants de l’ONU, de la Banque mondiale, du FMI ou de l’OMC. La Fondation créée par Schwab est active toute l’année et sur les cinq continents. Elle joue le rôle d’interface entre la globalisation du marché et les gouvernements. Les ONG et autres représentants de la société civile ne peuvent que se faire phagocyter s’ils se risquent à participer à ces joutes capitalistes, quelle que soit leur "attitude critique".Le World Economic Forum (WEF)est un club dans lequel chaque membre verse une cotisation annuelle de $12 500 ($15 000 pour les banques). Pour faire partie du club, une compagnie doit démontrer vendre pour au moins 1 milliard de dollars annuellement, et les banques, contrôler au moins 1 milliard de dollars en capital. Il y a en fait différentes catégories d’appartenance à la fondation. Par exemple, le Global Growth Companies regroupe les entreprises particulièrement rapides dans leur croissance ; le Regional Membership permet l’intégration d’entreprises qui représentent un intérêt stratégique particulier dans une région spécifique, les "knowledge partners", principalement des consultants de la finance, ou les "institutional partners", comme Sun Microsystem Inc. Ces derniers versent annuellement $250 000 en plus de la cotisation normale. Les entreprises qui envoient un administrateur au sommet annuel s’acquittent, en plus de la cotisation de membre, d’un billet d’entrée de 9 000 francs suisses (36 000 FF), hôtel et nourriture non compris. Les politiciens sont, quant à eux, gracieusement invités. Les journalistes sont triés sur le volet.Le WEF représente un tel lobby - les 1000 plus grandes multinationales - que c’est lui, en fait, qui impose ses directives aux sous-fifres politiques, même lorsque ceux-ci sont démocratiquement élus. Mais les maîtres du monde ne contrôlent pas seulement le politique ; les médias, les technologies et même la culture et l’art font partie des cibles stratégiques...."

-En direct de Davos
-Pour les leaders de Davos, l’année 2009 est déjà perdue:
Wen Jiabao, professeur de Singapour résume la situation : « Nous sommes tous dans le même bateau. Chaque pays est une cabine et les gouvernements sont soucieux de ce qui se passe dans leur cabine. Mais personne ne s’inquiète de savoir où va le bateau. »
- Davos hors-piste, – à la dérive

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Gauchet: «Le communisme rendait fou, le néolibéralisme rend stupide»---Scepticisme sur la capacité des politiques à assurer une régulation:

« Il faut tordre le coup à un canard journalistique : cette crise marquerait un retour du politique ! Il n’y a aucun retour du politique. Le politique a été pris en otage par les financiers qui sont venus lui mettre le marché en main : on saute tous ou vous faites quelque chose. Et ce quel qu’en soit le prix. On voit que le prix augmente tous les jours…Nous avons assisté à un appel au secours désespéré du politique, cela n’a rien à voir à un retour du politique.
... Le politique n’a aucune idée de ce qu’il faut faire. Il agit à très courte vue pour colmater les brèches et boucher les trous, sans aucune vision ne serait-ce qu’à très moyen terme. Il y a bien l’horizon magique de la régulation, qui règlerait tout, mais c’est une incantation. La mondialisation économique a été faite pour contourner tout système de règles, c’est son principe. Vouloir réguler la mondialisation, c’est vouloir construire un cercle carré. Il y a très peu de chances que nous assistions à ce genre de choses dans les mois prochains »....


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