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mercredi 31 décembre 2008

CREDIT : et après ?

"Un crédit est une créance pour un prêt. Le sens étymologique de crédit est la confiance accordée à autrui. Il s'agit du participe passé latin de credere, croire" >Confiance ou violence ?

Il ne peut donc y avoir de fonctionnement positif de monnaie (permettant les échanges, la création de richesses) que s'il y a confiance entre partenaires individuels ou institutionnels > Ambivalente monnaie

Les limites de la politique monétaire:

"Comment faire boire un animal qui n’a pas soif ? Voilà tout le problème de la Fed.
En temps normal, l’animal économique est plutôt demandeur. Les entreprises et les foyers sont à la recherche d’argent et désirent s’endetter pour s’équiper ou consommer. Cette anticipation perpétuelle de revenus futurs qui tire l’économie derrière elle est alimentée par les crédits du système bancaire.
Depuis août 2007, cette machine s’est enrayée. En deux temps. C’est d’abord le système bancaire qui a cessé peu à peu de remplir son office, à partir du moment où la prise de conscience de l’ampleur des pertes à venir sur les produits immobiliers a jeté le doute sur la solvabilité des établissements. Le marché des prêts interbancaire s’est alors asséché petit à petit, entraînant à sa suite plusieurs segments du crédit, à commencer bien sûr par l’immobilier mais aussi entre autres celui du papier commercial, où se financent les entreprises. Les banques centrales ont alors mis un certain temps à prendre la mesure du problème, traitant comme une simple crise de liquidité ce qui était de toute évidence une crise de solvabilité, avec en Europe la circonstance aggravante d’une obsession myope sur l’objectif de la lutte contre l’inflation. D’août 2007 à septembre 2008, les établissements centraux ont donc littéralement inondé le système de liquidités et diminué le coût de l’argent. Ce qui n’a pourtant pas empêché Bear Stearns de tomber en mars. Car entre temps, le système dans son entier était entré dans un processus de deleveraging, c’est-à-dire de désendettement, destiné à se procurer des fonds, restaurer les ratios prudentiels de capitalisation et tenter de se dégager des investissements douteux. Cette volonté de se désendetter s’est traduite par une vente massive d’actifs sur un marché sans acheteurs, entraînant les prix à la baisse et augmentant encore les pertes. La banque Lehman et l’assureur AIG ont fini à leur tour par y succomber. Ces faillites de grands noms de la place ont marqué un tournant dans la crise. L’hypothèse de la crise de liquidité volait en éclat et la prise de conscience de la fragilité du système sur le point de s’effondrer sous le coup de pertes répétées - atteignant alors les 500 milliards - a conduit en urgence les autorités à garantir les dépôts et à recapitaliser les banques...
Si l’argent en circulation est bien le lubrifiant de l’activité économique, si en temps normal le crédit est bien le levier qui projette en permanence cette activité vers le futur, son pouvoir dépend entièrement de la confiance que l’on place dans les lendemains. Si l’accroissement de l’offre de monnaie baisse effectivement son prix, c’est-à-dire son taux, l’usage qui en est fait n’est pas pour autant utile. Les banques empruntent à 0,25%, mais l’argent obtenu est utilisé pour acheter des bons du Trésor à long terme dont le rendement est de 2 ou 3% et empocher la différence - pas pour relancer l’économie.
Aujourd’hui, le sentiment du risque face à la contraction prévue de l’activité et au dégonflement de la bulle du crédit l’emporte sur les « esprits animaux » auxquels Keynes attribuait la volonté d’aller de l’avant et de parier sur l’avenir. Classiquement, on considère que l’intervention de l’Etat peut se manifester sous la forme d’une politique monétaire ou budgétaire. On peut se représenter la politique monétaire, c’est-à-dire la fixation des taux, comme une longe qui tient l’animal économique en laisse. Courte (argent cher), on bride ses mouvements. Longue (taux bas), on le laisse folâtrer, se nourrir à sa guise au risque de l’indigestion. En filant la métaphore, la politique budgétaire serait, elle, la pitance qu’on lui accorde lorsqu’il ne trouve plus lui-même la force de s’alimenter.
Or l’animal est fort mal en point. Avec un taux zéro, la laisse est d’une longueur virtuellement infinie, et pourtant il ne manifeste aucune envie de s’agiter et dépérit. De toute évidence il faut nourrir la bête, et en urgence...
Peut-on créer de la demande en injectant de la monnaie ? La réponse est évidemment oui. Mais le résultat obtenu dépend du lieu d’injection. Si l’argent est transmis via l’offre du système financier, il est aujourd’hui thésaurisé par peur du risque. Seul l’Etat peut doter les ménages de ressources supplémentaires et éviter la faillite des entreprises, par le biais des transferts sociaux et par l’activité qu’il génère en lançant des travaux d’infrastructure, d’équipement et en maintenant ou accroissant ses dépenses de fonctionnement.
Cette relance budgétaire devrait donc permettre, sinon de suppléer entièrement à la baisse de l’activité économique, tout au moins de limiter l’ampleur de la récession et des dégâts qu’elle va provoquer
."
- Les Etats-Unis touchent aux limites de la politique monétaire et fiscale
- Le mythe de l’infaillibilité des banquiers centraux
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-Faillite financière (suite)
- Quand les pauvres financent les plus riches
-Système qui se mord la queue ?

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