Ça va jazzer

https://www.jazzradio.fr/

vendredi 10 octobre 2008

Tornade financière et "folie"


Citymadness


Pathologie de la spéculation...
Krach: les fous ont pris le contrôle de l'asile...


"L’argent, le fric, le pèze, le pognon, les ronds, l’oseille, les pépettes, les sous, le flouze, le grisbi, la galette, la monnaie, la tune, les biffetons ou encore la mitraille sont un sujet apparemment inépuisable, dont Pierre Perret disait qu’il était avec le sexe celui qui possédait le plus de synonymes dans la langue française. Tout un symbole ! De fait, l’argent, qu’il soit sale ou sans odeur, est au coeur de l’activité humaine et cristallise toute sorte de comportements aussi étranges qu’excessifs. Ainsi, si les paniers percés le jettent par les fenêtres, Harpagon et Picsou ne vivent que pour lui, laissant aux bons soins du roi Midas de mourir en son nom (ce qui prouve indubitablement que plaie d’argent est parfois mortelle !).
Bref, l’unique certitude est que l’argent ne fait pas le bonheur mais doit être vénéré comme un Dieu, qu’il manque à tout le monde bien que l’on ne prête qu’aux riches, et que si les minutes nous sont inexorablement comptées, c’est sans doute parce que le temps, c’est de l’argent..."


A la City, les psys sont pris d'assaut:

"..."La City est un environnement très compétitif, exclusivement tourné vers les résultats. La place fabrique beaucoup d'espoirs que beaucoup ne peuvent souvent pas assumer. Une tornade financière comme aujourd'hui multiplie l'anxiété", explique le consultant en psychologie installé en plein Broadgate, où bat le coeur de la première place boursière européenne. La quasi-totalité de sa clientèle travaille dans le buisson de gratte-ciel enserrant l'église Saint-Botolph."Des fous", déclare David Freud, ex-banquier d'UBS devenu auteur à succès. Son grand-père, Sigmund, méprisait les métiers de la finance, quintessence tragique à ses yeux de la névrose. Pourtant, ses vrais héritiers, les shrinks (réducteurs de têtes), vivent aujourd'hui du théâtre psychique de l'incroyable implosion du capitalisme. Ces jours-ci, les salles de marché sont à la fois défi, inspiration, terreur et frustration. La tension nerveuse y est d'autant plus grande que ceux qui choisissent d'y travailler sont une race particulière. "Ils acceptent d'être institutionnalisés dans un régime de quasi-esclavage. Il faut toujours impressionner ses collègues et ses supérieurs, faute de quoi, c'est la porte. Le travail n'est pas très gratifiant, alors que la tension physique et psychique est permanente", note notre interlocuteur...."Les gens de la City écrasent leur vie personnelle, familiale. La prime de fin d'année leur donne le sentiment d'exister vraiment. Mais ayant tout sacrifié, ils sont toujours déçus par la rémunération. La dépression les guette en permanence"...

De la symbolique de l'argent..:

"...L'argent a une symbolique très puissante. Pour beaucoup, il est synonyme de puissance, de force, de plaisir absolu. Il permet aussi à certains d'exercer un pouvoir sur les autres, dans le couple, en famille ou au sein de l'entreprise.
L'argent représente aussi la sécurité, la protection. Ceci est très significatif chez les personnes âgées : beaucoup ont tendance à amasser de l'argent, à le cacher (les fameux bas de laine !). Elles érigent ainsi une sorte de rempart de protection contre la vieillesse, mais aussi contre la mort.
Enfin, l'argent est source de plaisir. Mais un plaisir qui peut prendre une dimension parfois “malsaine”, quand il s'agit de combler un vide intérieur par exemple : au même titre que l'alcool ou la nourriture, l'argent va combler ce manque, mais risque de dégénérer en dépendance. Plaisir distordu également quand le fait d'être riche compense une faille narcissique : ma fortune me rend “aimable”...."

-LA PSYCHOLOGIE DE L’ARGENT: "Il y a une faim de l’argent, que les Romains qualifiaient de sacré (Auri sacra famès ; la faim sacrée de l’or) et elle leur semblait fondamentale : on mange l’argent comme on mange du pain. L’appropriation financière commence par être orale. Exister c'est consommer. C’est une dévoration, on n’en finit pas d’avaler et d’engloutir. Le névrosé d’argent est du type de l’avaleur, qui reste sur sa faim pour toujours, comme avec les Harpies ou Tantale. Dans le marchandage il y a une joie d’avoir eu l’objet à bon compte et remporté une victoire, car chacun veut rouler l’autre. Dans les soldes on est fier avoir acquis à moitié prix ce que les autres ont payé trop cher. L’acte économique (achat ou vente) est comme un combat, une guerre ou une razzia et l’acquéreur se comporte comme un pillard. Souvent l’exploitation rapporte plus de plaisir que l’acquisition. Les succès financiers sont donc valorisés à l’extrême, prendre est toujours meilleur que donner et tout ce qui est gratuit n’a aucune valeur. Plus c’est cher, plus c’est beau, précieux et bon. Ce type de caractère semble correspondre aux premiers capitalistes et aux pionniers colonialistes."

-Argent et psychopathologie
-Le bouddhisme et l'argent

Aucun commentaire: